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3.23.2016

À la table de négociations, partie 3 de 3.

Mise en contexte;

Quelques jours plus tard, un certain jeudi, je lui ai écrit en avant-midi;

«Demain après-midi, rendez-vous au Alt. 13h. Salle de conférence. Je veux te présenter un partenaire potentiel pour un projet que j'ai.»

Elle s'est pointée à 13h, avec un plateau de fromages et un vin blanc frais.
J'étais là depuis plus d'une heure, avec de la lingerie, des menottes, quelques accessoires et un ami commun..

°         °         °Ça devait bien faire 6 mois que je demandais à mon ami s'il avait envie de nous mettre en contact tous les trois pour que je puisse lui faire découvrir le sexe à trois et pour pouvoir du coup réaliser mon très très gros fantasme de pouvoir faire l'amour avec une femme mature.
Puis bon.. après avoir déployé tant d'effort pour accrocher la dame que je désirais, je voulais absolument que monsieur l'homme soit là pour voir le fruit de mon travail. Et honnêtement, il ne pouvait pas se douter de tout le plan qui l'avait mené à cette chambre, de cet hôtel, avec les deux femmes qui allaient s'y trouver.

Mon ami a été plus difficile à faire embarquer dans le manège. En fait, il devait voir dans mon oeil que ça valait la peine pour lui de prendre son après-midi sans solde puisqu'après 3 jours à lui envoyer des arguments, il a finalement accepté mon invitation à dîner.

Deuxième arrêt ce matin-là, la SAQ près de chez-moi pour acheter une bouteille de Prossecco pour accompagner les petites bouchées que j'avais pris la peine de cuisine dès mon lever très tôt de ce matin-là. Je sortais de chez le coiffeur, qui m'avait fait une de ces têtes volumisée au possible et terriblement sexy. Mes longs cheveux roux et mon maquillage pour le moment impeccables allaient donc pouvoir s'agencer à mon tailleur noir, dont le veston ouvrait sur un chemisier rouge pompier juste assez décolleté pour entrevoir mon corsage cintré sur ma poitrine. Pourquoi je savais que mon ami allait l'adorer? C'est lui qui me l'avait offert en fait.. eh oui, c'est ce genre d'ami. En plus, j'avais reçu du même coup une paire d'escarpins absolument déments que je portais également. Aucun besoin de mentionner que j'avais une lingerie soigneusement choisie, complète et qu'il avait donné son approbation à chacun des morceaux. C'était en fait l'un des arguments qui l'amenait à l'hôtel ce jour-là..

Lui, débarquait du bureau, avec son look toujours aussi incroyable. Sa chemise et sa cravate à motifs graphiques, pantalon propre, souliers vernis et ses lunettes de soleil qui lui donnaient la touche plus authentique, bien à sa saveur. Gentleman briseur de coeurs. Je lui ai texté l'étage.
Lui ai dit le numéro de la chambre. Lui ai également mentionné que j'avais réservé la salle de réunion et que j'y étais pour préparer le meeting. Qu'il pouvait prendre le temps de déposer ses choses à la chambre et que je viendrais le rejoindre.

De son côté, mon invitée féminine ne savait pas que j'avais réservé une chambre, mais connaissait l'existence de ma réservation de salle de conférence. C'est donc là-bas qu'elle allait directement se rendre. Dans exactement 15 minutes d'ailleurs.

Donc, une fois les bouchées installées dans le plateau de service, les coupes disposées sur la table et le vin dans la cuve, je suis partie retrouver mon complice dans la chambre. J'ai à peine eu le temps de faire 2 pas dans sa direction qu'il me plaquait déja sur le mur pour m'embrasser. Ça me ramenait à l'été dernier où il m'avait rendu visite chez-moi et il avait cassé la glace de belle façon en me réservant la même surprise. Une longue et belle embrassade. Je le sentais excité. Il savait que nous aurions une autre personne avec nous en cet après-midi de printemps, mais il ne savait pas qui. Ni quand. Ni où. Et j'adorais l'excitante impression de détenir tous les pouvoirs sur mes deux amants de la journée à leur respective insu.

Je caressais son sexe par dessus son pantalon et me retenais de défaire sa cravate et sa chemise pour que nous puissions jouir au moins une fois tous les deux. Mais le temps filait. Et il fallait que j'aille accueillir notre amie.. ouf. La contenance que tout cela m'a pris pour retarder le moment du passage à l'acte. Tout mon corps réclamait ce plaisir que je préparais depuis déja un moment..

13h a sonné. J'ai dit à mon amant d'attendre mon texto avant de nous rejoindre à la salle de conférence. Et j'ai quitté la chambre... avec sa cravate dans les mains.
Durant mon trajet en ascenceur, j'ai eu tout juste le temps de la glisser dans mon chemisier sans qu'on la voit. En ouvrant la porte, ma coquine amie était là, enlevant son manteau mi-cuisse. Je l'observais de dos, avec sa robe bleue fendue derrière la jambe et ses escarpins. Sa courbe de hanche. Je savais déja au fond de moi que j'aurais un plaisir immense à découvrir chaque parcelles de cette peau.. Elle m'a entendu entrer, m'a saluée et m'a embrassée sur les joues.. mais j'ai fait diversion et lui ai prise la tête à deux mains avant de lui rendre son baiser de façon moins furtive et plus sentie. Sa langue semblait d'accord avec la mienne. Elle se laissait porter, appréciait le geste, mais je la sentais tendue.
Elle m'a un peu repoussé après quelques secondes en me disant: «On ne devait pas être rejointes pour un meeting nous deux?»
- Oui, dans quelques minutes, lui dis-je avec un sourire coquin.
- Alors faudrait pas qu'on nous découvre en train de s'embrasser tu crois pas?
- Ah, tu sais.. juste à te voir les gens comprendraient que j'aie eu envie de toi spontanément, comme ça.

Elle a rougi et m'a embrassé de nouveau avant de se reculer et ajuster sa robe.

J'avais fait exprès de déposer 6 verres sur la table pour ne pas éveiller de questionnements.
J'ai versé du vin dans 3 d'entre eux, lui en ai tendu un et lui ai dit: J'ai demandé à ce que le reste des gens arrive vers 13h15 pour avoir le temps de nous préparer. Alors prenons les 10 minutes qui reste pour mettre la table.

J'ai fait semblant d'avoir oublié mes dossiers dans ma valise laissée à la porte de la salle.
«Assieds-toi je t'en pries, je vais aller chercher mon porte-document et mon téléphone».
Elle s'est assise sur la chaise du bout de la table avec son verre à la main. Elle semblait
En me retournant, j'ai fais mine de fouiller dans ma valise et j'ai texté mon ami.
«Salle Deschamps, 8e étage, dans 10 minutes. Et sois très discret.. à tantôt! xx ».


Revenue à la table, je me suis approché d'elle par derrière tout doucement. J'ai repoussé ses cheveux de sa nuque et je passais ma main sur son épaule, J'ai posé mes lèvres dans son cou. J'ai compris à sa tête retombée derrière qu'elle appréciait. Je continuais mes caresses et avec le temps, elle s'est totalement abandonnée. J'ai glissé mes doigts sur sa robe jusqu'à décrire la forme de ses seins avec plus ou moins d'appui, pour sentir sa poitrine se soulever et implorer mes mains, encore. Je prenais un plaisir fou à la voir devenir aussi allumée et à ne plus s'en faire avec l'arrivée éventuelle des autres. Elle ouvrait les cuisses et attrapait ma nuque de l'une de ses mains pour me retenir à son cou.

Ma coquine acolyte sentait divinement bon.
Je percevais à travers le tissus un soutien-gorge de dentelle pour sertir sa poitrine ferme et ronde. Je sentais se dresses les pointes de ses seins au travers de sa robe. Je lui ai murmuré; Je veux te faire jouir. Elle a tiré la langue en signe d'appréciation.. ou de défi?..

J'ai sorti la cravate cachée de mon chemisier et je l'ai passée devant son visage avant de lui en bander les yeux. La cravate sentait le parfum de notre ami commun, qui devait en avoir aspergé un peu sur son costume avant d'entrer à l'hôtel. Elle le connaissait ce parfum, mais le reconnaissait-elle? Une fois ses yeux bandés, j'ai retourné la chaise, ai demandé à ma complice excitée de se lever et je l'ai couchée sur la table de la salle de conférence..

Ainsi installée, j'avais la vue imprenable sur ses jambes qui allaient se perdre sous sa jupe, nylonées et allongées. Elle était radieuse et rayonnait d'aise et de désir. Ses mains appuyées de chaque côté de son corps sur le bois vernis étaient détendues et ouvertes. J'ai caressé ses jambes un peu, avant de grimper m'installer entre ses cuisses ouvertes. Je me suis mise à l'embrasser en parcourant son corps du bout des doigts. Les minutes passaient rapidement. J'ai réussi à relever sa robe, à accéder à son intimité totalement humide et complètement réceptif à mes moindres gestes. Je lui ai retiré sa robe, la laissant couchée de tout son corps à peine vêtu sur la table lorsque mon ami a poussé la porte sans faire de bruit.

L'ambition de vouloir la faire gémir a augmenté d'un cran lorsque j'ai vu dans les yeux de notre nouvel invité la surprise de découvrir celle qu'il connaissait professionnellement depuis longtemps totalement offerte à une autre femme qu'il savait totalement déjantée. Je lui ai fait un clin d'oeil et l'ai invité du bout du doigt à s'asseoir sur la chaise et à prendre un verre.

Il nous regardait, moi et elle. Sur la table. Nous caressant. Nous embrassant.. et lorsque mes lèvres on enfin atteint son entrejambe et que ma langue a pu goûter le jus intime de son amie de longue date, je les ai senti tous les deux, chacun de leur point de vue, retenir une délicieuse plainte.
Je la touchais, je lui bouffais la chatte, je sentais ses mains pousser ma tête sur son intimité tellement elle en voulait encore et encore.

 J'ai senti à ce moment les doigts de mon ami atteindre mon sexe, après avoir glissé longuement sur ma jambe, sous ma jupe. Passer la douane de la dentelle de mon bas mi-cuisse et enjamber la peau qui séparait la bande de tissus et mes lèvres intimes totalement trempées. Je me retenais vraiment de soupirer ou de laisser paraître sur mon contrôle le geste de notre complice secret, et je redoublais d'efforts pour donner tout ce que je pouvais à la femme magnifique dont je détenais le plaisir. Un cercle très vicieux. Et puis j'ai changé de tactique.. Je la sentais tellement excitée d'être ainsi dévorée mais de n'avoir pas conscience du spectacle qu'elle nous offrait que je me sentais moi aussi devenir plus que moite au niveau de mon sexe. Elle a poussé un long râle quand mes doigts ont atteint sa chatte pour se joindre à ma bouche qui déja l'avait amené au bord du point de non retour. J'ai eu à peine le temps de quelques vas-et-vient dans son intimité avant qu'elle se cripse, dos courbé et cuisses raidies pour laisser s'échapper une première jouissance que j'attendais secrètement depuis des semaines.

Je suis revenue l'embrasser, les lèvres luisantes de sa cyprine et tellement fière de mon coup. Un coup d'oeil furtif, mon ami totalement impressionné et béat devant la scène, se touchait vivement au niveau de l'entrejambe. J'adorais l'image. J'adorais l'ambiance. J'adorais le sentiment d'accomplissement.
Mais notre ami a enlevé son veston et tout à coup, sa chaise a craqué.

La surprise de notre féminine complice lorsqu'elle a entendu et a poussé vers le haut la cravate qui lui recouvrait les yeux. Et qu'elle a visiblement reconnu le motif. Et le parfum. Et qui a découvert le lien qui nous unissait.

Je n'ai pas eu à trop me soucier de ce qui allait advenir de la suite des événements.
J'ai lu dans son visage qu'elle me faisait amplement confiance pour la suite.

J'ai su à cet instant que tout le monde avait envie de poursuivre.
Surtout mon ami que nous avions excité au possible et qui découvrait en moi une éventuelle femme d'affaires redoutable et négociatrice comme il ne s'en fait plus beaucoup. Il avait pour lui deux coquines en lingerie, qui avaient plus que tout envie de lui donner du plaisir à son tour.

Avec chacun un plateau de victuailles à la main, nous sommes descendus à la chambre pour profiter du reste de l'après-midi. Et je vous jure, nous l'avons fait de façon ultra-coquine et mémorable.

C'est ainsi qu'après avoir défait le lit, après avoir pu être chacune pénétrées dans la douche en verre de la chambre et avoir joui tous trois maintes et maintes fois, avec et sans accessoires, dans des positions alléchantes et explicites, nous avons dégusté les bouchées, fromages et vins tout en alternant les baises et les séances de masturbation assistées.

Nous nous revoyons la semaine prochaine d'ailleurs.
Encore un beau projet sur la table?



Mamz'elle J xx

3.17.2016

À la table de négociations, partie 2 de 3.

Mon amante, effectivement aussi perverse que je l'espérais, me faisait découvrir ce qu'était la jouissance dans toute sa volupté. Je l'ai caressé dans les escaliers, sur son lit, contre le manteau du foyer, sur la table de la cuisine et sur la moquette du salon. Cette nuit-là, j'ai entendu ses gémissements comme des notes sur une portée. J'ai tiré de ce corps des sons sourds, des cris aigus et toute l'infinité des tonalités entre les deux. Je l'ai sentie se courber, se dresser, se raidir et s'assoupir contre moi, entre mes mains, entre mes lèvres. Je la sentais apprécier ce que j'adorais lui donner.

Lorsque ma langue s'est infiltré entre ses fesses la première fois, je ne savais pas trop de quelle façon elle allait le prendre. Elle était tellement désirable, tête contre le sofa, cul pointé et les yeux implorants. Je me trouvais derrière elle, lui massait les seins en glissant ma langue sur sa peau. Elle accueillais chacune de mes caresses comme une offrande et je la sentais totalement absorbée par le moment... J'allais de sa chatte totalement trempée à ses fesses, insérant parfois un ou deux phalanges, et laissait ma main contrôle la force et la vitesse du va-et-vient que je lui offrais. Sa cyprine coulait sur mes doigts que je léchais ou que je lui présentais à la bouche.. j'aimais amener son jus intime à ses mamelons et les lécher en les suçotant. Parfois, voulant reprendre son souffle ou n'en pouvant plus j'imagine, elle attirait ma bouche sur la sienne et m'embrassait avec fougue et désir. Je me suis fait plus aventureuse, je la plaçais dans des position totalement délurées, à différents endroits de la maison.. Je faisais couler du vin dans son cou, entre ses seins et je le récupérais du bout de la langue. Un geste tout simple mais amplifié par la sensation du moment, réveillait en moi des envies terribles de la mettre en situation de plaisir insoutenable. Un peu plus tard, lorsqu'après quelques minutes de caresses intimes sur sa rondelle qui cédait sous la douceur de ma langue habile, elle a laissé aller le plus long et intense râle de plaisir qu'il m'a été donné d'entendre. Son corps s'est crispé, ses jambes ont semblé prendre un choc électrique et ses doigts tiraient mes cheveux pour garder ma bouche contre son sexe. Je sentais les soubresauts de sa chatte sur mes lèvres et m'abreuvais à sa source.

Elle m'a regardé directement dans le yeux et m'a dit; je veux qu'on baise toute la nuit.
Je lui ai proposé encore mieux.

Elle a accepté.
Un point pour moi.
Mais je savais qu'elle allait accepter... j'avais de bons arguments.
En attendant, j'ai multiplié les orgasmes donnés à son corps de femme et j'ai à peine dormi entre tous ceux qu'elle m'a donné.

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Quelques jours plus tard, un certain jeudi, je lui ai écrit en avant-midi;
«Demain après-midi, rendez-vous au Alt. 13h. Salle de conférence. Je veux te présenter un partenaire potentiel pour un projet que j'ai.»

Elle s'est pointée à 13h, avec un plateau de fromages et un vin blanc frais.
J'étais là depuis plus d'une heure, avec de la lingerie, des menottes, quelques accessoires et un ami commun..

La suite et fin, à venir..

Mamz'Elle J xx



 

3.05.2016

À la table de négociations

Je crois être assez douée pour la négociation. 
Disons que mon parcours professionnel m'a amené à développer cette capacité à rallier des troupes à mes idées et à mes façons de faire depuis longtemps et je me débrouille pas mal. Comme dirait ma mère, quand j'ai quelque chose en tête, je l'ai pas dans les pieds.

Il y a longtemps que j'avais envie de négocier un nouveau projet. Mais plusieurs paramètres interdépendants n'étaient pas dans les meilleures conditions pour mener à bien ce très ambitieux plan. Ma succulente. Délicieuse idée.

Je savais que se tenait une soirée d'information à propos d'un nouveau programme local parrainé par un organisme de la région ce soir-là. Un projet qui me rejoignait beaucoup, sur lequel elle allait siéger en tant que consultante.

Je ne l'avais jamais vue en chair et en os auparavant.
Mais j'avais entendu parler d'elle quelques fois.
J'avais surtout entendu parler de ses multiples talents oraux et de sa propension au plaisir.
Ce soir-là, j'ai fait une exception à mon look plutôt rock-bohème pour me vêtir de façon plus professionnelle. Une cuissarde portée sur un collant et une tunique noire. Bien que coupée à la perfection pour mettre mes formes en valeur, cette tunique ne laissait paraître ni trop de peau ni trop d'intentions charnelles.

Je me suis assise parmi les autres, sur les fauteuils de la première rangée de cette salle de spectacle, beaucoup trop grande pour le nombre de volontaires s'étant déplacés. J'avais entre les mains la documentation sur le projet et une brève bio des acteurs principaux sur le projet. Curieusement, elle ne mentionnait pas dans la sienne qu'elle adorait qu'on lui doigte le cul... J'imagine que ce genre de détails importaient peu pour le bien de la soirée qui s'annonçait, mais je gardais l'information en tête puisque j'avais un autre projet pour elle.



Elle. Une dame. La cinquantaine bien assumée. Poitrine forte mais ferme. De belles formes aux bons endroits. Cheveux bruns. Arborant une lunette à la monture démesurée, mais qui lui allait à merveille. Elle rayonnait par sa confiance. Les lèvres d'un rouge écarlate, elle avait pourtant opté pour le veston, le chemisier et le pantalon comme tenue. Elle jouait dans la retenue tout en dévoilant une pointe d'audace. Et ça me plaisait beaucoup.

Tout au long de la rencontre, je souriais et quelques fois elle m'a regardée. Je faisais comme si je ne la voyais pas. Je prenais des notes pour me montrer intéressée et pouvoir mieux jouer mes cartes plus tard. Ça lui plaisait je crois, de voir du sang un peu plus jeune que la moyenne, avoir un intérêt pour la cause. Durant l'heure qu'a duré la rencontre, je lançais des regards en coin pour l'observer. Lorsqu'elle prenait la parole, je buvais ses paroles et fixais avec un peu d'insistance ses lèvres maquillées. Il émanait d'elle une énergie tout en retenue et en contrôle. Elle était un mystère... mais j'avais en ma possession son secret pour mieux négocier la suite des choses.

Les gens se dispersaient. J'attendais à la sortie que les spectateurs quittent un à un. Puis, je me suis approchée un peu des rares personnes qui restaient pour réquisitionner un peu de son attention que pour moi. Elle a fait ses salutations au groupe, et comme elle allait partir, j'ai marché dans sa direction.
Je lui ai tendu la main, tout sourire et avec un foudroyant regard.

-Bonsoir madame, je me présente Jade Martineau, je viens d'assister à la rencontre.
-Bonsoir, enchantée Jade.
Elle s'est présentée à moi en me fixant droit dans les yeux, épaules bien droites et d'un ton solide.

-Écoutez, je ne voudrais pas prendre trop de votre temps ce soir, je suis consciente qu'il se fait tard. Par contre j'aurais quelques idées à amener au niveau du projet et du plan d'organisation du financement. Est-ce que vous auriez une minute?
-Absolument, je suis toujours ouverte aux initiatives et aux idées de notre belle jeunesse! Ils vont devoir fermer la salle mais mon manteau se trouve dans la salle de conférence avec le reste de mes choses, allons-y.

Je ne pouvais pas lui refuser de l'accompagner dans un endroit tout à fait isolé et où les vraies discussions ont l'habitude de se passer. C'était en tous points une occasion idéale qui se présentait à moi.

Elle a enlevé son veston et s'est assise à demi-fesse sur le coin de la table de conférence. Déboutonnant un peu son chemisier, elle m'a regardée et m'a dit: «Tu permets que je me mettes à l'aise? Les longues heures en habits parfois, ça donne chaud!» en souriant à pleines dents.

Je sentais déjà une aisance entre nous. Ou était-elle fictivement créée par mon désir secret de la voir en enlever un peu plus encore? Pour l'heure, je me devais de rester professionnelle et distinguée. Le reste allait venir plus tard.

-J'ai pensé à un partenariat à faire pour pouvoir lever des fonds afin de financer le projet. Voici une grille d’évaluation de ce que j’ai cerné comme besoins, ici les différentes ressources et gens avec qui je peux entrer facilement en contact. Je pourrais aller leur parler du projet et voir leur intérêt pour la cause et ce qu’ils ont comme latitude pour nous aider. Vous en pensez quoi?

J’ai vu ses yeux s’ouvrir. Elle semblait véritablement emballée de mon intérêt. J’avais fait quelques recherches la journée auparavant et j’avais monté un petit document que je traînais avec moi dans une chemise bleue. Elle tournait les pages en opinant. Elle souriait de façon sincère. Lorsqu’elle a relevé les yeux vers moi, elle m’a dit : «Il nous manque quelqu’un comme toi sur le C.A., je te donne ma carte. Nous avons un diner d’affaires vendredi avec les organisateurs du projet et je tiens absolument à ce que tu sois là pour nous présenter tes recherches et tes idées. C’est fabuleux, tu es impressionnante. Appelle-moi demain soir vers 20h, je te donnerai les détails de l’endroit l’heure.»

Sans que j’aie à dire un mot, j’avais en main le plus précieux des cadeaux que l’on peut espérer avoir. Je me suis empressée de la prendre et de lui signifier mon intérêt.

Le vendredi est arrivé, elle semblait super heureuse de me voir arriver au restaurant dans ma petite robe noire et mes cuissardes de cuir. J’avais osé relever mes cheveux en un chignon et m’étais discrètement maquillée. Je portais cette journée-là mon parfum préféré et des dessous sexy juste ce qu’il faut. Mais chose importante, je portais des bas auto-fixants de couleur chair et la bande arrivait assez bas sur ma cuisse. Je devais donc faire attention à ce que les regards furtifs ne remarquent pas trop. Évidemment, je suis arrivée un peu avant comme elle me l’avait demandé, le temps qu’elle puisse mettre la table sur ce qui allait se dire en rencontre. Je me suis assise à côté d’elle pour ouvrir un dossier ou deux, regarder quelques chiffres. Je croisais et décroisais les jambes pour laisser finalement un rebord de bas se découvrir de sous le bas de ma robe et je me suis arrangée pour qu’elle voit. Et que ce soit sur une durée de plusieurs minutes.

Les autres acteurs étaient au courant de ma présence. L’heure serait aux présentations. Elle avait accepté de me prendre un peu sous son aile pour m’initier à la cause et au déroulement des choses et je lui avais évidemment adressé tous les remerciements du monde, marqués d’un enthousiasme à peine poussé. Mon plan marchait bon train.

Lorsque les 5 autres hommes sont arrivés, j’ai fait mine de replacer une robe négligée rapidement et j’ai remis en place l’accessoire apparent. Ce qu’un bas peut avoir comme effet.

Le diner se passait à merveille. Les autres membres du conseil d’administration buvaient mes paroles comme on boit l’eau à la source. Je misais beaucoup, il fallait que ça fonctionne. Durant le diner, je caressais volontairement l’intérieur de ma cuisse, comme en me réchauffant les mains, ce qui laissait paraitre les deux rebords des bas. Elle regardait chaque fois et souriait sans me laisser savoir. Mais je savais. Je suis une fille brillante… et un peu mesquine.

Les jours ont passé. Elle m’a adressé un petit message de remerciement dans lequel elle a glissé ceci : «Tout le monde était enchanté de ta présence. Tu laisses entrevoir de belles opportunités et une belle vision! C’est formidable!»
J’ai sourit à la lecture du message. Je voyais le double sens. C’était parfait..

Un bon soir, je me suis rendue chez-elle pour parfaire un plan marketing pour une activité en lien avec le projet. Ce soir-là, je me montrais un peu timide pour qu’elle fasse un effort marqué pour me rendre à l’aise

Le vin aidant, comme elle se grisait de mes paroles, et comme je savais quelques infos supplémentaires sur la façon la plus facile de la faire fondre, j’ai ouvert la machine. Je me faisais ultra gentille et avenante en remplissant sa coupe chaque fois qu’elle avait le dos tourné mais plus encore, je la couvrais de compliments concernant son travail et je crois que c’est ce qui m’a fait gagner le plus de points. Lorsque je me suis sentie fin prête à passer à l’étape suivante, j’ai accidentellement –pas tant que ça- renversé ma coupe de vin rouge  sur ma belle robe bourgogne. Quel dommage!
-Va l’enlever, je vais m’en occuper tout de suite sinon tu ne la sauveras pas.
-Mais j’ai rien apporté à porter autre que ça.
-Je vais aller te chercher quelque chose dans mon walk-in mais enlève ta robe, vite!
J’ai obéi sur-le-champ.
Lorsqu’elle est redescendue de sa chambre, elle m’a retrouvée au beau milieu de son salon en sous-vêtements ultra coquets, ma robe gisant au sol. Je la fixais directement dans les yeux avec un air désinvolte. Pour la première fois depuis des semaines, elle semblait figée et pas du tout en contrôle. Pas un son ne sortait de sa bouche. Elle s’est arrêtée nette dans les escaliers. Je l’ai sentie se raidir, rougir, puis esquisser un petit sourire. Je me suis retournée et me suis penchée pour ramasser ma robe au plancher, mais surtout pour lui donner une vue sur ma croupe et la gêner encore davantage. Lorsque je me suis approché, lui tendant ma robe accompagnée d’un clin d’œil totalement pervers, elle a compris que j’avais ce plan en tête depuis le tout début.

J’ai une à une montées les marches qui me séparaient d’elle et du long chemisier bleu pâle qu’elle m’avait apporté pour me couvrir un peu. Chemisier que je n’ai pas eu la chance de porter.

Je me souviens avoir caressé sa poitrine totalement libre sous son chemisier  au travers quelques instants avant que nos lèvres se joignent. Avant que nos langues se goûtent. Avant que mes doigts s’infiltrent sous sa jupe pour y découvrir l’absence de culotte et de toison. Tiens donc, avait-elle appris de moi pour ne porter aucun sous-vêtement? Quelques instants avant que je ne la fasse s’asseoir juste là, le pied appuyé sur la main courante alors que je pénétrais de 4 doigts sa chatte humide avec vigueur et où je suçais son clitoris érigé et réceptif. Lorsqu’elle a crié de plaisir, laissant s’échoir un filet de sa mouille sur la marche sous ses fesses, se laissant porter par cet orgasme dévastateur où elle a enfermé ma tête entre ses cuisses dans un mouvement de libération. Je me souviens avoir profité de son énergie vitale envolée, lorsque j’ai décidé de passer en deuxième vitesse baisant tout aussi bien son cul serré de mes phalanges, en mangeant ses seins aux bouts durcis. Je réalisais là un de mes fantasmes les plus puissants, mais je ne voulais pas qu’elle en prenne trop le mérite, après le torrent de compliments que je lui avais faits.

Le vin contribuait sans doute à la rendre plus détendue, mais je savais depuis bien avant la soirée d’information sur le projet sur lequel elle siégeait  qu’elle avait envie de mettre la main sur la chair de la Jeunesse. Et je comptais bien être celle qui allait en profiter.

Jamais elle ne s’était doutée de ce qui allait se passer depuis mon arrivée..
Jamais elle ne s’était doutée non plus de l’ami que nous avions en commun et qui m’avait raconté en détails leur baise lors d’un voyage d’affaires l’automne dernier.  Jamais elle ne se serait douté de ce scénario planifié dans lequel j’avançais à pas lents mais certains.
Entre cette soirée et la nuit à trois que nous avons passé à se donner de puissants orgasmes, il s’est passé bien peu de temps. Bien peu d’arguments. Mais énormément de surprises.

Je suis très habile en négociations.
Je vous raconte la suite bientôt…



Mamz'Elle J





















3.04.2016

La mémoire qui joue des tours, 4e et dernière partie.

Je me caressais et je sentais le tissus devenir humide sur mon legging.

Tu aimerais lécher?

Sans même avoir à parler, ses yeux disaient tout.
-Je veux t'entendre Patrice.
-Oui je veux.
-Alors dis-le comme je veux l'entendre.
-Je veux te lécher Jade, je veux lécher ta chatte bien mouillée je t'en supplie. S'il te plait.
-D'accord mais avant, je veux jouir. et je vais me servir de toi. C'est ce que tu veux que je fasse de toi mon objet, non? J'avais le sourire rempli de fierté de le voir si docile et campé dans le jeu.
-Oui Jade.
-Très bien. Alors je vais installer un harnais sur ta cuisse et tu ne diras pas un mot. Compris?
-Oui Jade.


Sa façon de répondre venait me chercher jusqu'aux tripes. Je me voyais à sa place, ce que j'ai vécu si souvent. Ce dont il ne se doutait pas et qu'il ne saurait probablement jamais. Ou du moins, pas avant très longtemps. Je me voyais aussi, très bien encrée dans mon rôle de soumise, prête à exprimer mes envies et supplier pour qu'on les assouvisse.

J'ai mis quelques secondes à installer mon harnais muni d'un gode de sillicone de bonne dimension sur sa cuisse gauche. Resserrant les lamelles de tissus autour de sa jambe, je me suis ensuite reculée, ai retiré mon chandail et j'ai déchiré mon legging au niveau de l'entrejambe. Mais juste un peu. Et juste à l'endroit qui me donnerait facilement accès à l'entrée de ma grotte humide.

J'ai enjambé sa cuisse et me suis empalée sur le membre artificiel qui se tenait bien droit au dessus de sa jambe appuyée durement au sol. Tout de suite je me suis sentie hyper excitée d'être remplie par un organe masculin, chevauchant le corps d'un homme dont le propre organe pulsait quelques centimètres à coté de celui qui me fouillait. Je m'efforçais de lui faire voir tous mes mouvements, de lui faire sentir que je ne faisais aucun cas de lui à proprement dit, mais chaque gémissement était suffisamment fort pour qu'ils le rendent totalement à ma merci. Je voulais qu'il sente qu'il n'était pour rien dans mon plaisir et qu'il était là, comme le coin d'un meuble sur lequel on s'appuie.

Je voyais s'échapper du bout de sa verge le liquide pré-éjaculatoire tout en effectuant mes mouvements de hauts en bas.

Tout cela l'excitait. Il sentait le poids de mon corps faire les va-et-viens sur cette queue de silicone attachée à sa cuisse et je me servais de lui pour appuyer mes pénétrations. Son torse, ses épaules, le dossier du fauteuil était tant d'appuis qui me servaient à m'exciter encore davantage. Je sentais ma cyprine s'écouler à la base du gode.

-Mordille mes seins pendant que je baise mon jouet.

Je l'impliquais un peu plus maintenant.

Patrice était attentif, muet. Ses yeux posés sur moi me faisaient me sentir comme une déesse qui pendant un moment contenait tout son attention. Plus rien ne le détournait de mes seins qui sautaient sur mon torse ou de mes lèvres qui s'entrouvraient pour laisser sortir mes gémissements forts et sentis. Je le voyais détailler les parcelles de ma peau maintenant rougies par le plaisir et l'excitation, mes mamelons dressés entre ses lèvres et ses dents.. J'haletais, à bout de souffle, laissant ses oreilles de remplir de mes plaintes aiguës et passionnelles.

J'en ai eu assez de le voir m'implorer du regard. Je suis donc montée un pied sur le fauteuil entre ses cuisses et j'ai mis le talon de l'autre pied sur le dossier du fauteuil. De cette façon Patrice avait une vue imprenable sur ma chatte dégoulinante d'excitation et moi, je prenais plaisir à recueillir le jus qui s'en écoulait pour le porter à sa langue qui en demandait encore et encore. J'ai approché mon sexe de sa bouche.
-Suce mon clitoris et fais moi jouir.

Jamais un homme n'avait été si attitré à la tâche et si attentif à ses caresses que cette-fois. Je le sentais aspirer doucement mon bouton de plaisir entre ses lèvres et le contourner de sa langue. L'aspiration ainsi que les mouvements de va et vient un peu saccadés ont fait en sorte que je me suis sentie sur le bord de l'orgasme à peine quelques minutes plus tard. Je suis retournée au gode et j'ai fini par complètement me libérer d'un orgasme hyper fort et saturé de mon plaisir.

Ses yeux étaient maintenant plus qu’écarquillés. Des yeux qui disaient wow.
Il souriait. Muet et admiratif. Ses lèvres reluisaient encore de mon jus.

-Tu as été parfait. T'es une bonne petite salope Patrice. Tu mérites toi aussi que je te caresse un peu.

Tout en lui disant ça, j'ai détaché le harnais et j'ai empoigné sa queue. Sa verge était chaude et bien veinée. Je n'avais qu'une envie; me l'enfourner dans la bouche et la sucer jusqu'à ce que jouissance s'ensuive. Mais je ne voulais pas le gratifier tout de suite. Je n'avais pas encore assez profité de lui... il m'avait offert sa confiance et son anatomie que pour moi, je n'allais pas renoncer à toutes mes envies si vite. Alors j'ai entrepris de le masturber lentement.

-Tu aimes ca quand je te masturbe?
-Oui Jade, j'adore ça tes petites mains.
C'est vrai que mes mains, déja petites, paraissaient minuscules à tenir son sexe.

-Qu'est-ce que tu aimerais que je te fasses?
-Je voudrais sentir ma queue dans ta gorge et jouir sur ton cul, s'il te plait. Je vais faire tout ce que tu me demandes.
-Tout?
-Tout, je le jure. J'ai tellement envie de jouir sur toi.


J'ai craché sur sa queue pour la mouiller plus que demandé et j'ai glissé ma main refermée sur son membre pendant de longues secondes alternant les caresses appuyées, du gland aux bourses. Je le sentais au bord du non-retour et sa respiration était assez incontrôlable.
-Tu ne dois pas jouir tant que je ne te dis pas de le faire.
-Je vais essayer...
-Je ne veux pas que tu essaies. Je veux que tu obéisses.
Je l'ai doucement giflé avant de l'embrasser.

Je pense que je l'ai entendu geindre sur la baffe. D'autres frissons ce sont ajouté au bas de ma colonne. Je prenais un réel plaisir dans mes premiers pas vers le rôle inverse de ma position naturelle.

Le silence complet. Regard complice. J'ai plongé son sexe dans ma gorge, remuant doucement ma langue pour accentuer la caresse. Je resserrais le membre de mes lèvres tout en branlant la tige de mon homme-objet. Je laissais la bave s'écouler sur son organe et je reprenais les manoeuvres passionnelles. J'adorais sa queue. Je ne me lassais pas d'en découvrir le goût, le relief et la chaleur. Je sucais son gland, détournais la langue et alternais les mouvements. Au moment de ralentir, je l'ai complètement englouti dans ma gorge. Je faisais quelques va-et-viens tout en contrôlant à la fois mon gag reflex et mes inspirations. Je l'entendais râler et geindre comme une fillette. Ca m'excitait terriblement.
À son paroxysme, je l'ai senti resserrer les muscles de ses cuisses et j'ai vu ses orteils pointer vers le ciel.
.
J'ai tout arrêter, empoignant son menton entre mes doigts et l'embrassant gouluement. Je voulais lui faire gouter son sexe de mes lèvres et ma langue.
-Tu n'aurais pas joui hein Patrice?
-J'étais tout prêt mais je ne l'aurais pas fait. Promis.
-Tu as bien compris ce que je te demande.

Je l'ai embrassé de nouveau.

Ce matin-là - disons cette fin de nuit-là-, je ne sais pourquoi, mais j'avais le diable au corps.
J'avais une soif de perversités mais beaucoup de choses manquaient pour arriver à mes fins.

J'ai détaché les chevilles de Patrice.

-Je vais te faire t'agenouiller sur la chaise. Pointe ton cul bien haut. Je vais changer le châtiment pour que tu obéisse mieux.

Ses mains étaient encore attachées derrière le fauteuil. Dans cette position, les fesses totalement nues et offertes, j'avais accès à son intimité la plus cachée. Étant un sportif assez prévenant, Patrice avait depuis longtemps épilé la raie de son cul au laser ce qui laissait sa peau douce et invitante.

J'ai d'abord fait un demi tour de chaise pour aller embrasser mon amant et lui ai présenter mes seins à lécher.

Il les suçotait doucement. Je caressais sa nuque et lui disais de continuer.
Tout ça réveillait également des sensations peu connues de ma part. J'adorais.

-Tu as déjà reçu des caresses sur ton petit trou?
-Oui, mais jamais plus qu'un doigt ou une langue et c'était assez doux.
-Comme tu me donnes libre court pour m'amuser avec toi, je vais te faire découvrir autre chose.

J'ai senti un mouvement de recul ou une lueur de crainte à son visage.
Je l'ai rassuré.
-Je veux que tu me fasses confiance... laisse-toi faire.

Peut-être imaginait-il que j'allais lui faire mal. Ce n'était pas du tout le cas en fait. Je me suis agenouillé derrière lui et j'ai empoigné sa queue toujours bien dure. Je l'ai mouillée puis branlée tout doucement en glissant mes doigts et mes ongles de façon lente et douce sur ses fesses. J'avais envie d'en prendre une croquée ou encore une photo en souvenirs tant le paysage était beau.

J'ai mouillé mon index droit et suis allé tout de suite caresser l'ouverture de son cul.
Fermé et serré, il aura fallu quelques minutes de travail pour qu'à force de caresses buccales et manuelles j'arrive à le détendre un peu. Je l'entendais respirer bruyamment. Je le savais excité juste à la taille qu'avait pris son sexe et ses hanches cambrées. Je devinais que sa position devenait de moins en moins confortable et que je devais lui faire oublier tout en subissant... donc, après avoir inséré 2 doigts pour bien détendre son cul, j'y suis allée doucement en introduisant le gode dont je m'étais servie plus tôt, enduit de lubrifiant...

Le soleil se levait graduellement, à mesure que ses petits cris de douleur devenaient plaisir. J'allais de petits coups pour ne pas lui faire mal, dans une lenteur juste.
-Tu aimes ça Patrice?
Après un moment de silence, je l'ai entendu me dire oui.

Je le sentais entre deux mondes totalement. Excité mais dépourvu de moyens. Son plaisir reposait entre mes doigts. J'ai passé mon index gauche entre les lèvres de ma chatte; toujours aussi inondée sinon plus.

-Porte-les à ma bouche, Jade.  Je veux te goûter encore.
-Bien. Apres je vais baiser ton cul. Tu seras la pute que tu voulais être.

Pendant qu'il dégustait mon doigt et la cyprine s'y trouvant, je continuais d'insérer le gode. Finalement, après quelques minutes de travail, j'ai vu la quantité surprenant de precum sur le coussin du fauteuil et je comprenais à ce moment-même le degré de satisfaction de l'expérience que nous vivions lui et moi. J'ai ajouté un peu de lubrifiant pour adoucir le mouvement.

D'une main je branlais la queue de mon amant et de l'autre je faisais aller le jouet dans son cul. Il se tordait de plaisir.
-Je vais y aller de plus en plus fort Patrice. Je ne veux pas t'entendre te plaindre. Quand tu seras trop sur le point de jouir tu me dis stop. Je compte sur toi.

Je le voyais se dandiner, inconfortable mais je l'entendais m'implorer de continuer de le baiser. J'ai eu envie de glisser sa queue dans ma bouche durant un moment quand je lui godais son petit trou. Alors que je le léchais et le suçais avec avidité, le pauvre se contrôlait de son mieux pour ne pas jouir et je sentais son combat intérieur. J'ai fini par arrêter le supplice et me relever...

Je l'ai fait se rasseoir sur le fauteuil. Il était en sueurs d'avoir mis tant d'énergie à sa rétention d'orgasme. Et j'avais laissé l'objet entre ses fesses pour qu'il puisse le maintenir en place une fois assis.

J'ai enfourché Parrice avec désir et urgence et je dois avouer qu'à ce moment-là je n'avais aucune envie de jouer les dominatrices. J'ai mis mes jambes de chaque coté de ses cuisses sur le coussin du fauteuil et m'en suis donné à coeur joie de descendre et monter sur son membre en érection, sur le point d'exploser.

Je le regardais dans les yeux.
Il me fixait aussi, en se concentrant au mieux.

-Tu es une bonne petite salope Patrice.
-J'adore être ta salope
-Ah oui? Tu aimes que je baises ton cul en te suçant?
-Oh oui j'adore ca me soumettre tes idées vicieuses.

Je me sentais moi-même sur le point de jouir.

Je vais détacher tes mains et tu auras le droit de me toucher. Je veux jouir avant toi. Et quand j'aurai joui, tu pourras le faire toi-aussi et à l'endroit de ton choix. Compris?
-Oui Jade. Tout ce que tu veux.

J'ai défait le foulard autour de ses poignets. Tout de suite, il a approché mon corps du sien en guidant les mouvements de mon bassin sur lui. Mes mouvements accompagnés des siens ont du permettre à l'objet toujours en lui de faire un peu son travail. J'étais là, haletante alors qu'une de mes mains avaient rejoint mon clitoris que je branlais comme une déchaînée et lui, empoignait mes fesses et mes seins tout en les dégustant. Quelques instants plus tard, j'ai senti un spasme envahir tout mon corps et ma chatte pulser sur son sexe encore en moi. Je n'avais plus aucune notion de quoi que ce soit. C'était trop bon..

Il a relâché son étreinte peu de temps après.

J'ai fini par débarquer du fauteuil, et ce fut mon tour de m'y agenouiller. Il m'a pris en levrette pendant quelques minutes avant de jouir lui aussi, sur mon cul. En fait le jet est parti si loin que j'ai en reçu dans le cou et les cheveux aussi...

Il m'a pris contre lui, on s'est embrassé. Il avait les yeux remplis d'eau.
-C'était fantastique. J'te jure, je capote.

Nous nous sommes couchés sur la moquette pour repre dre un peu nos souffles. Collés, gagnés par la fatigue et couverts d'un jeté, nous nous sommes endormis enlacés après notre 3e baise plus courte mais tout aussi intense. J'ai ouvert les yeux quelques heures plus tard et il m'attendait à la cuisine nu en train de faire du café.

-Allo... est-ce qu'on se connait? m'a-t-il demandé en me faisant un clin d'oeil.
-Un peu mieux qu'il y a 24hres en tous cas!

Il m'a tendu une tasse bien chaude, me rappelant le thermos de la nuit passée.
-C'était quoi ton challenge que je ne pouvais pas refuser?
-Samedi prochain... je viens chez-toi avec mes accessoires et c'est toi qui prend le contrôle. Tu vas voir, je peux vraiment être une petite crisse quand je veux.

Ce samedi-là est de l'ordre des plus jouissifs que j'aie connu. Est-ce que je vous le raconterai?
Sans doute.
Mais pas tout de suite. Je veux continuer de me remémorer les mains de Patrice et le métal de ses menottes.

Toutefois depuis ce temps, non seulement Patrice n'a plus oublié qui j'étais mais il connait de moi une partie secrète que personne d'autre ne soupçonne.
Et il en découvre toujours plus de jours en jours..



Mamz'Elle J xxx

La mémoire qui joue des tours, 3e partie

Son regard suppliant me faisait l'effet d'une bombe. Sur le palier de l'entrée de la maison déserte, je me sentais à la fois toute puissante et démunie. Je me devais de me montrer autoritaire et excitante, susciter son intérêt mais avoir la confiance malgré ma première expérience non seulement avec lui, mais en tant que force dominante.

Tout cela m'effrayait mais faisait pulser mon sexe et aussi ma tête.

Je le regardais dans les yeux en silence.

Première étape, j'ai pris ses poignets entre mes mains, les lui ai passé au dessus de la tète et les ai liées avec mon foulard. Il est demeuré captif et attentif à mes moindres gestes. Je me tenais droite, postule rigide, comme pour imposer mon propre décorum. Je suis revenue devant lui, lui ai relevé la tête en lui soulevant le menton et lui ai dit:
«J'accepte. Mais à une condition. À la fin de cette baise-là, je te ferai te soumettre à un challenge et tu n'as pas le droit de te refuser. Et ne t'inquiète pas, tu n'en aurais pas envie de toutes façons..»

Je l'ai fait se lever.
Se son corps à nouveau debout, sa taille me paraissait gigantesque.
Ses épaules deux fois larges comme les miennes et son torse bien bombé me donnaient une envie de me blottir dans ses bras plutôt que de jouer à l'amante dominatrice.
Mais j'allais y aller en douceur et tâter le terrain à mesure.
Ne sachant pas trop bien par où commencer, je lui ai donné l'ordre de me suivre au salon.


Dans le boudoir, je lui ai ordonné de se mettre à genoux sur la moquette de l'entrée alors que j'allumais les gradateurs du salon et du couloir. J'ai réglé le tout à une faible lumière, pour laisser paraître les objets avoisinants, mais pour garder une belle intimité. De toutes façon, le soleil allait nous faire parvenir ses rayons dans une heure tout au plus alors, la luminosité ne serait pas notre préoccupation première pour le moment. Je suis allée vers la chambre. J'ai retiré mes vêtements et j'ai enfilé un legging ultra moulant et léger ainsi qu'un t-shirt sans soutien-gorge. J'ai attaché mes cheveux en une natte très haute sur ma tête, que j'ai fini par froisser et boucler en un chignon un peu négligé.

Au passage, j'ai pris soin de passer chercher quelques accessoires dans mes valises et en ai rapporté un peu au salon. À mon retour dans la pièce, il était toujours là. Patient et allumé. Passant derrière lui d'un pas lent, je lui ai effleuré les épaules, détaillant tous les muscles découpés au couteau sous son chandail blanc. J'ai massé du bout des doigts sa nuque et ses pectoraux. Et tout en lui lançant à l'oreille: «Je vais retirer tes vêtements un à un et tu n'as pas le droit de me toucher», je l'ai senti sourire d'une satisfaction soudaine, voyant que le jeu commençait.

J'ai donc détaché momentanément ses poignets, ai retiré son chandail avant de le faire se lever pour détacher sa ceinture. Je restais attentive; je ne voulais pas toucher son membre en érection dans son jean. Je voulais attendre le plus longtemps possible avant de le caresser. Pour qu'il demeure captif et qu'il mérite la main sur sa chair docile.

J'ai découvert un boxer bleu ciel dont les coutures vert lime contrastaient. Je pouvais voir à l'oeil nu la pulsion du sang qui gonflait son sexe et déja, je me sentais perdre mes moyens devant ce corps en tous points parfait. Jamais auparavant je n'avais eu l'opportunité de glisser les doigts sur un homme au physique si athlétique, si défini. Tellement qu'il me semblait presque irréel.

Je percevais au travers du tissus un gland bien saillant au bout d'un verge de bonne dimension. Patrice avait tous les atouts pour attirer les regards. Et celui que je portais sur lui devait être trafiqué; je ne voulais pas qu'il sente cette forme d'intimidation ou de gêne qui m'habitait. Je voulais changer cette perception que j'avais de notre acte en quelque chose de plus puissant. De plus contrôlant. De plus audacieux et charnel.

J'ai retiré son pantalon. Ensuite ses bas. Et finalement, je suis allée chercher un fauteuil siégeant à l'entrée du boudoir. Il s'agissait d'un fauteuil assez simple que mon père possédait à sa maison de campagne, que ma mère avait retravaillé et qu'elle avait orné, comme les fauteuils décoratifs des grandes boutiques, d'un anneau en inox au dossier.

Voilà qui allait me servir...
Je le fis s'asseoir, lui bandai les yeux avec un léger foulard de soie que j'avais dans ma valise et attachai ses poignets au dos de la chaise à l'aide du cordon de ma robe de chambre. Tout en passant les bouts du cordon dans l'anneau de métal, j'ai senti en moi monter cette envie d'être hyper perverse et de lui montrer jusqu'où il venait d'accepter de se donner.

Revenant devant lui, je me suis amusée à effeuiller sa chair de mes doigts, de ma langue et de mes lèvres, passant de ses lobes d'oreilles à son aine, m'attardant parfois à son cou ou son ventre. Je voyais aux expressions de son visage quelle étaient les régions particulièrement réceptives à mes attouchements et ne manquais pas une occasion d'y revenir.

À un certain moment, je lui ai dit que j'avais envie de m'amuser un peu plus en profondeur.. Je lui ai donc retiré le foulard des yeux, mais lui ai passé aux chevilles après lui avoir enlevé ses boxers. Sa verge semblait me remercier de la délivrer de son écrin de tissus. À la vue de ce sexe si attirant, j'ai dû me rappeler mon rôle et revenir à la charge rapidement pour ne pas perdre le focus.

Patrice reposait dans la presque pénombre du salon, pieds et mains liés à un fauteuil sur lequel il était assis. Nu comme un ver et complètement bandé.

Je suis allée m'asseoir sur le sofa juste devant lui et j'ai commencé à me caresser par dessus mon t-shirt et mes leggings. Déja, la chaleur de mon entrejambe m'a surprise. J'étais déja complètement humide et je savais à cet instant précis que j'allais amplement combler les attentes de mon acolyte, devenu jouet...


À suivre...


Mamz'Elle J xx



3.03.2016

La mémoire qui joue des tours, 2e partie

Le last call était lancé depuis longtemps.
Tous les deux à distance de marche des maisons familiales où nous allions dormir, nous avons pris la route sous les minuscules flocons qui tombaient d'un ciel opaque. La nuit était douce et la lune était pleine. J'étais plus que jamais en état d'éveil. Vous savez, ces moments où la sagesse crie qu'il est temps de partir et aller au lit, mais où les éléments sont tous tellement bien réunis qu'on étouffe la raison avec un peu d'égoïsme et qu'on enfile les mitaines pour partir à la chasse aux confessions.

Il y avait une petite brise, mais comme je n'étais pas habillée tellement chic, mes bottes et bas de laine étaient parfaitement convenables pour la marche. Les lampadaires du village, recouverts de petits amoncellements de neige avaient un charme particulier. Patrice était arrêté chez ses parents chercher une doudou et faire un gros thermos de café. Je l'attendais dehors.

Nous sommes partis, en arpentant les rues du village. Avec le temps, on parsemait le silence d'éclats de rire ou d'anecdotes particulièrement salées. Et puisque nous habitions la même ville maintenant, nous avions les mêmes références sur nos meilleures adresses de sorties, et nos meilleurs spots de jogging estival. Assez étrange de voir à quel point mon point de vue changeait avec le temps.

Nous nous sommes arrêtés sur le banc près de la rivière.
Un beau paysage. La neige qui couvrait l'eau gelée, éclairée par la lune, donnait un petit air féerique à tout ça. Après une heure à parler et à marcher, Patrice a ouvert le thermos et nous avons siroté le café auquel..surprise! il avait ajouté un peu de Cheminaud. La fatigue commençait à me gagner et je sentais mon corps qui ne combattait plus le froid. La doudou était maintenant nécessaire. Naturellement, étant tous les deux un peu affectés et voulant profiter du moment, nous nous sommes blottis l'un contre l'autre sur le banc.

Le soleil allait se lever bientôt.
Patrice m'a passé la doudou sur les épaules et nous avons marché jusque chez-moi, où il a déposé un baiser sur ma joue. Et avant que Patrice ne parte, je lui ai agrippé la nuque et l'ai embrassé langoureusement.

Je sais pas ce qui m'a pris. Assurément pas l'état d'ivresse, à l'heure qu'il était, je me sentais dans une parfaite forme pour repartir une nouvelle journée. Il m'a rendu mon baiser dès que j'ai relâché mon étreinte. Tout en m'embrassant, il m'a fait monter une à une les escaliers de reculons, en dirigeant mon corps de tout le sien. Je ne sais pas si je tremblais de froid ou d'excitation, mais j'adorais la sensation de chaleur de ses mains qui s'infiltraient sous mon manteau.

Je me sentais vicieuse.
Je le sentais réceptif.
Déjà, je pouvais percevoir la bosse dans son jean, à force de caresse et de découvertes.

Mais que faire.
Je ne voulais pas me montrer soumise.
En même temps, j'avais envie de lui et il ne restait que peu de temps avant que le jour soit là..

Je me sentais toute petite dans ses immenses mains, devant son trop grand corps musclé et irradiant. Je souhaitais qu'il prenne les commandes, qu'il me dise des paroles un peu sales et qu'il m'enlève mes vêtements dans la hâte et l'arrogance, pour me montrer son contrôle de lui-même et son envie de moi.

Mais il s'est agenouillé de ses imposants 2 mètres. Là, devant moi, baissant la tête.
Et j'ai été totalement foudroyée par sa demande.

«Jade, traîte-moi comme ta petite pute. Fais ce que tu veux de moi » les yeux brillants, le visage implorant et les mains tendues.

Le grand gaillard macho avait fait place à un homme soumis et à mes ordres.


La véritable nuit venait de commencer.



Mamz'Elle J
xx

2.24.2016

La mémoire qui joue des tours

Après une longue journée en raquettes, le long bain et la remise en place des attributs de beautés, on avait envie de sortir. Une soirée blues avait lieu du côté du Pub où je sors souvent et mes amis m’offrent de me joindre à eux pour venir terminer la journée. Petit pub de région, on reconnait les gens du coin à leur habillement simple et confortable. Mes amis, voulant impressionner ou je ne sais quoi, ont choisit les camisoles affriolantes pour les demoiselles et les chemises cintrées pour les garçons. Moi, t-shirt et foulard, bottes lacées et jean confortable. Cheveux libres et frisés, maquillée sobrement. Je détonne par mon naturel au sein de mon groupe et ça me plait d'avoir ce petit caractère unique parmi les autres.

Une fois sur place, on se commande chacun une bière et fidèle à mon habitude, je prends une pinte de rousse bien froide; le plaisir de la fin de journée hivernale. Presque toute la population du bar provient d’ailleurs, nous ne sommes que 3 ou 4 incluant les barmaids, natifs de l’endroit. Et bien que j’y retourne assez souvent, je ne peux pas en dire autant des gens de mon âge qui, en général, ne reviennent qu’en de rares occasions. Ce soir-là, c'est un de mes amis du secondaire qui est chansonnier. Il fait beaucoup de blues et de folk, l'ambiance est bonne. Je le salue entre deux chansons, et m'assois pour l'écouter.

Au moment où la situation se produit, je ne peux pas avouer que l'endroit pullule de spécimens particulièrement sexy; certains garçons profitent d'un avantage certain sur certains autres, mais rien pour inonder les culottes des filles.


Les yeux se tournent vers la porte. Je vois des visages changer d'expression en moins d'une seconde. J'en souris en comprenant ce qui se passe.

Un homme entre. 
Grand. Yeux bleus perçants. Crâne rasé.
Assez musclé sous son chandail blanc, jean foncé.
Une bouille de tombeur, sans imperfection aucune.


Bref, un idéal masculin pour n’importe quelle femme qui se respecte.


Je le connais depuis longtemps en fait.
Policier pour la Vieille-Capitale. Mi-quarantaine. Sportif.
Adepte de moto, bateau, véhicules en tous genres... en fait tout ce qui a un moteur et qui fait du bruit.
Adore les voyages et les expériences téméraires.
Découpé au couteau et disons, assez bien conservé.


Patrice, son nom. 


Il avait étudié avec mon frère à une certaine époque et sa soeur était ma gardienne pendant un été. De toutes ses périodes de vie, disons que la quarantaine lui faisait à merveille. D’où j’étais assise, il ne pouvait pas remarquer que j’étais là. De toutes façons, je dois avouer que depuis la dernière fois que je l’avais croisé, j’ai changé un peu mon apparence et je ne suis pas tellement certaine qu'il m'aurait reconnue à la seconde-même.  

Patrice, c'est le genre d'homme qui attire les regards, les compliments et les invitations. Il profitait à l'époque pas mal de son physique avantageux. C'était un peu devenu le running gag du coin, de savoir avec quelle pitoune il allait débarquer durant le congé des Fêtes, pour se pavaner dans sa Corvette et la parader à la messe de minuit. Comme j'étais restée sur cette image du garçon imbu de lui-même et un peu tête en l'air, autant dire que je suis la seule fille du bar qui ne porte pas trop attention à ce qu'il fait durant la soirée. Mais ça me fait un terrain de jeu visuel de regarder les filles se présenter à lui presqu'en faisant la file pour faire sa connaissance, exposant leurs armes de séduction massives et battant de leur faux cils de façon presque surhumaine.

Il est assis au bar et bizarrement, il ne semble pas aussi social et jovial qu'à son habitude. Il leur sourit poliment, leur sourit et les écoute, mais il ne parle pas tant que ça. Première chose qui me surprend. Normalement, il  aurait perdu son regard dessous le pli du sein de l'une et la main dans la poche de jean de l'autre en se laissant couvrir de compliments et de beaux mots en accumulant les jeux de mots un peu salace du vocabulaire policier...

Il semble différent. Mais bon, je ne m'y attarde pas trop.

Il y a dans l'air un soupçon de féérie, avec la neige qui tombe à l'extérieur et la musique qui joue, je finis par prendre mes aises et apprécie le spectacle.

Un garçon que je ne connais pas vient s'asseoir à la table.
Dominique.


Un gaspésien qui s'est visiblement un peu perdu pour se retrouver dans un village de 300 personnes au sud de la province. Il se présente à moi de façon plutôt concise, n'attendant pas que je l'invite à s'asseoir. En fait, je finis par deviner qu'il est un ami du chansonnier à force de discuter. C'est sa première visite dans ma région, il me raconte qu'il adore mon coin de pays et que ça lui rappelle sa Gaspésie natale. Ça me touche profondément, d'abord parce que je suis une fille de campagne et que je suis encore tellement attachée à ma patrie malgré mon déménagement qui remonte à quelques années, mais aussi parce que je suis surprise de voir que la beauté de mon coin se révèle à d'autres yeux et que quelqu'un comprend mon attachement à ma petite municipalité.
Déjà, son caractère un peu rebelle me fait sourire. On discute un peu. Il me dit que son ami, affecté à la lourde tâche de nous pousser la note, lui a raconté que j'étais aussi chanteuse et auteure à mes heures et qu'il aimerait que je lui fasse entendre ce que j'ai de matériel à date. Lui aussi adore le folk et cherche une chanteuse pour faire les voix de son E.P. à sortir l'été prochain. On discute de musique, de voyages et de moto. Après que j'aie offert deux ou trois tournées, mes amis claqués rentrent au chalet loué pour le weekend, mais je reste. J'ai encore de l'énergie et je vais aller dormir à la maison familiale pour les rejoindre demain au brunch.

On rit beaucoup, en se regardant dans les yeux. Une complicité naturelle.
On s'entend sur tout, on a le même humour sarcastique et les mêmes références dans notre allusions. Bref, ça clique. Assez que je ne me rend pas compte que les trois-quart du bar se sont vidés et que je suis l'une des dernières encore dans la place. Dominique finit par quitter la table pour aller aider son ami à ramasser son matériel. Dans un dernier échange, il finit par me donner deux baisers sur les joues en me tenant la taille, et me fait un clin d'oeil 
en me laissant son numéro de téléphone sur la table.
Le temps file, il est 2h30 du matin.
Le chansonnier range son équipement, le système de son s'active et Tracy Chapman est en vedette pour la fin de la soirée. J'adore la musique. Je décide de prendre un dernier verre avant de quitter, alors je m'approche du bar, question d'aller jaser avec les barmaids qui préparent leur fermeture.

Patrice est encore là, à jouer sur son téléphone et à surfer pour regarder les résultats des équipes sportives. Il lève les yeux lorsque j'arrive derrière lui et on se sourit, sans se dire un mot. 


Je mets mon manteau sur le dossier d'un banc juste à côté de lui et je file aux toilettes.
À mon retour, un verre m'attend sur le comptoir.
Dry Martini et si je me fie à la couleur, il y a un peu de jus d'olives dans le drink.
Je pense qu'il a eu un peu d'aide des barmaids pour le choix du verre, puisqu'il n'y a que moi qui commande ce drink, fidèle à mon habitude.

Je m'asseois, il se présente.
«Bonsoir, moi c'est Patrice.»
Je ris. Il se présente, me complimente et durant de bonnes minutes, il ne laisse pas vraiment paraître qu'on se connait déja. J'embarque dans le jeu, répondant à ses questions, lui parlant de mon occupation professionnelle et de mes hobbies. Je garde une part de secret pour alimenter le mystère. Mais il semble beaucoup moins confiant maintenant que ce que j'avais déja vu de lui auparavant.

Il ne sait pas qui je suis, mais alors là, pas du tout.
Et ça me surprend beaucoup, vu la proximité des gens du coin et de mon habitude de me faire reconnaître vu mon côté plutôt social.


3h sonne.
Dernier verre?
Je lui paie une bière pour lui rendre la pareille.

Il se met à me raconter son dernier voyage au Honduras, ses yeux s'illuminent lorsqu'il me raconte la spectaculaire histoire des scorpions qui avaient envahi sa chambre d'hotel bas de gamme et qu'il me montre ses photos de vipères colorées.

Il me dit: «Avant de partir, je ne sais pas ce que tu en feras, mais j'aimerais que tu prennes mon numéro. Ce sera ton deuxième ce soir, mais bon... j'espère que j'aurai d'assez bons arguments pour que tu veuilles qu'on reprenne la discussion où on en était!..»
- Pourquoi tu sais que j'ai déja eu un numéro?
- Parce que je t'ai regardé quelques fois depuis que je suis arrivé et je l'ai vu te le donner.

- Tu avais le temps, entre deux pétards qui te glissaient des décolletés sous le nez, de jeter un oeil à ma table? lui dis-je avec une pointe d'ironie.
- Faut croire que c'est celles qui ont pas envie d'attirer l'attention qui finissent par tomber dans l'oeil des hommes, qu'il me répond en me fixant dans les yeux. Et comme tu dois être la seule ici qui ne m'a pas abordé, j'avais envie de savoir ce que tu avais de si différent.

Je reste un peu surprise de sa réponse.
Vraiment, le Patrice que je croyais connaitre n'est plus.


- De différent, je ne sais pas. Ça doit être mon côté «fille de campagne» que je nourris en revenant chez-nous trop peu souvent.

Je ne réalise pas encore qu'il ne se souvient pas de moi, jusqu'à ce qu'il me demande comment je suis arrivée dans le coin.
-Patrice, je suis d'ici. Je suis Jade. 25 ans. Dis-moi que tu niaises, c'est impossible que tu ne me reconnaisses pas! 


Je crois qu'il en a pris pour son rhume, parce qu'il avait l'air tombé des nues. Son expression a totalement changé. Dès lors, il a commencé à me regardé avec un regard différent. Je dirais, plus sincère... et à mesure que je lui nommais mes frères et mes liens avec lui, il devenait intéressé. Comme s'il avait ressassé les souvenirs du passé et qu'il faisait des liens.

Je devais avoir déclenché en lui un désir de me montrer sa «mâlitude».. l'effet du jus d'olive sûrement. Quoique je m'étais mise en mode «chill out» pour la soirée, le voir me toucher la main en signe d'approbation et l'entendre me poser des questions me mettaient dans un espèce de tourbillon un peu étrange. Ça faisait ressortir un côté humain que je n'avais pas vu avant chez-lui, ou que je ne lui connaissais pas. Et peut-être aussi que le fait que je n'aie pas engagé de propos  pour le flatter dans le sens du poil ou pour le séduire a dû aussi l'échauffer parce que pour la première fois depuis son entrée dans le bar, il avait réellement l'air d'avoir accroché son regard sur quelque chose.

Une femme.
Une femme qui n'avait aucun des critères habituels pour même lui faire se tourner la tête.
C'était assez improbable.. et plutôt perturbant.



Malheureusement, il fallait partir.






La suite... à venir!



Mamz'Elle J xx














2.22.2016

Celle que l'on choisit

J'ai ouvert son message.
Quand j'ai vu la longueur du propos, je l'ai refermé. Je savais. Je le sentais.
J'ai ces papillons noirs dans le ventre chaque fois que je rencontre de ma région et que j'ouvre mon réseau internet sur l'autoroute. J'ai l'intuition qui me dit que quelque chose va se pointer.

Il ne m'avait pas appelé ni texté pour prendre connaissance de mes plans pour la soirée comme il le faisait spontanément tous les dimanches matins. Parce qu'à notre habitude, nous soupions ensemble autour d'une bouteille de rouge et on discutait de tout et de rien sur le sofa durant des heures avant de finir peau contre peau sous ses draps que j'asperge de mon parfum tous ces matins où je reste au lit alors qu'il quitte travailler.

Je lui ai offert de me rendre tout de suite chez-lui pour lui redonner ses choses. Pour qu'on puisse tourner la page le plus rapidement possible. Parce que j'avais envie de ne pas trop laisser traîner les émotions chacun de notre bord. Pour que ce soit facile, rapide et qu'on n'en fasse pas une histoire.
Surtout moi, qui ai une tendance assez forte pour la nostalgie inutile et les pensées autodestructrices ridicules.

Il ne voulait pas. Il me suppliait de ne pas venir, il voulait du temps pour réfléchir.

Réfléchir à quoi.. il venait de me dire qu'il n'était plus certain de rien. Qu'il avait passé la journée avec son ancienne copine pour l'anniversaire de leur fils et qu'il avait l'estomac à l'envers. Il avait peur que ça ne soit pas encore réglé dans sa tête, même malgré ses sentiments pour moi.

Je n'avais pas envie de laisser du temps à quiconque.
Parce que si c'était pas maintenant, ça allait être plus tard.
Et je n'y croyais plus qu'un jour, après une réflexion, j'allais être la grande gagnante de ce jeu qu'on appelle «celle que l'on choisit». Même s'il me regardait depuis des semaines avec les yeux d'un homme qui avait trouvé ce qu'il ne cherchait plus. Et qui avait les paroles et les promesses qui collaient avec le regard en question..

Il y a des fois où je me dis que lorsqu'on doit réfléchir sur nos sentiments, c'est simplement une façon détournée de demander du temps pour trouver une façon d'annoncer la réponse qui nous semble si facile...

Je suis arrivée, j'ai sonné.

Il s'est levé du sofa, en pyjama.
À travers la vitrine de la porte, je l'ai vu me fixer, les yeux tristes.
Je n'avais jamais vu ce regard. Ça m'a transpercé l'âme.

Je n'avais pas obéis à son désir d'attendre et visiblement se présentait à lui ce qu'il redoutait.
Au moment où il a tourné le loquet, j'ai rassemblé mes énergies et l'orgueil qui me restait et j'ai pris une inspiration pour brouiller mes pensées et bloquer mes émotions.

Il m'a ouvert et je suis entrée.
Il a craqué. A répété mon nom 3 fois en pleurant et en haletant.

Je ne l'ai plus regardé dans les yeux.
Je lui ai tendu un sac, avec 2 de ses chandails, sa clé USB de musique de roadtrips qu'il m'avait fait pour que je pense à lui lors de mes voyages d'affaires et sa brosse à dents.

J'ai ouvert l'anneau de mon porte-clé.
Il me répétait «Non, garde-le. S'il te plait, garde-la.»

Pendant que je tournais le cercle de métal pour en sortir la clé de sa maison, je l'entendais sangloter et me dire qu'il était désolé. Ça m'aurait arraché le coeur normalement.
Mais je ne me sentais pas l'envie de devenir sensible.

Il a retenu ma main dans la sienne quand je lui ai donné sa clé.
Il tremblait. Il a donné un long bec sur mon front en me prenant contre lui, ses larmes me coulait dans le visage.

Il le savait que je n'étais pas en colère, ni jalouse de cette femme.
Je n'avais aucune rage en moi. J'étais simplement déçue.
Il connaissait mon historique de déceptions. Il savait dans quel état j'étais.
Il devinait en connaissance de cause, la blessure que j'essayais de camoufler.

Il le savait qu'il venait de donner le dernier coup pour abattre l'animal qui souffre.

J'ai quitté en ne regardant pas derrière.
Je l'ai entendu pleurer et dire mon nom entre deux reniflements.
Mais je ne me suis pas retournée.

J'ai aperçu sa silhouette dans la vitrine du salon jusqu'à ce que je tourne à droite en bas de la rue.
Le système de son à fond la caisse dans mon auto, j'ai écouté du rock et j'ai mis l'air climatisé à fond pour me tenir réveillée avec du vent froid dans le cou.

Je suis arrivée chez-moi 35 minutes plus tard, conquise et chamboulée.

L'énergie à plat.
Je n'avais pas faim, pas froid, Mais j'avais soif.
Un Southern sur glace d'une traîte, je me suis couchée et ai inondé mon oreiller avec le cadavre de ce que j'avais dans le coeur.

Au petit matin, quand j'ai ouvert les yeux j'avais des traces de mascara plein le visage. Mais je n'avais pas son t-shirt. Ni ses yeux qui me regardaient me réveiller tranquillement.
Et je souhaite que, si ça ré-arrive un jour, ce soit parce que je suis celle qu'il ne cherchera plus jamais.

Je sais que son lit sentira mon parfum encore quelques jours..

..tant pis.


Jade xx




1.25.2016

J'ai rien demandé

Je t'ai rien demandé.
Je t'ai pas demandé de me voir dans ta soupe.
Je t'ai pas demandé de me texter 300 fois par jour.
Je t'ai pas demandé de m'appeler tous les soirs pour prendre des nouvelles de moi.
Je t'ai pas demandé de me raconter tes bonheurs d'être papa.
Je t'ai pas demandé de m'inviter à souper chez-vous.
Je t'ai pas demandé de me faire visiter ta maison.
Je t'ai pas demandé de me garder à coucher.
Je t'ai pas demandé de me laisser croire que tu avais de la place pour quelqu'un dans ton coeur.
Je t'ai pas demandé de changer tes plans pour que je puisse te voir.
Je t'ai pas demandé de dire en me regardant dans les yeux, dans un élan d'émotion que tu étais en train de tomber pour moi.

Je t'ai juste demandé d'être honnête et de ne pas t'emballer.
Je t'ai juste demandé ce que tu attendais de moi, question à laquelle tu n'as même pas su me répondre. Parce que je sais pas pourquoi, tu m'idéalises tellement depuis le début.
Tellement que je me sens gênée de me présenter telle que je suis.
Toujours à me dire que je ne dois pas croire ce que tu affirmes. Que c'est impossible que ce soit si spécial avec moi et jamais avec d'autres. Je sais que je ne suis pas une pauvre niaiseuse, que ça va bien trop vite pour que ce soit sain. J'ai juste trop souvent envie de donner la chance au coureur, à en oublier le risque. À ne pas embarquer dans le jeu de la rancune et de la généralisation. Je ne veux pas devenir méfiante chaque fois qu'on me complimente, à me demander si dès la troisième syllabe prononcée, on ne se joue pas déjà de moi. Et je n'ai pas l'impression que tu as fait exprès, je ne suis pas totalement pessimiste, j'ose croire que tu n'as pas essayé volontairement de m'aveugler avec toutes ces belles paroles.

C'est ton envie de sérieux, ton envie de stabilité. Ton goût pour un retour sur terre, avec les valeurs nobles que tu me nommais une après l'autre qui ont tout changé. J'avais fini par laisser se ramollir ma carapace. À te croire quand tu me disais que tu voulais du vrai. Que tu ne voyais que moi.
Si ça avait été clair depuis le début que tu cherchais du plaisir charnel, on s'en serait tenu à ça. À la limite, j'aurais pu te dire que j'étais pas intéressée. Parce que j'en avais plein le cul d'être le trou. La culbute du mardi soir. Le coup vite fait qui ne s'attarde pas après le coït.
La langue et les mains généreuses.
La cochonne qui se refuse rarement.

Mais tu le sais.
Je t'ai rien demandé.
Je t'ai même dit que je n'étais pas celle que tu croyais que j'étais, pour descendre un peu tes attentes et que tu réalises que j'étais pas la reine que tu t'imaginais.

J'arrive pas à me faire à l'idée.

Je retiens des jurons et des larmes.
Je ne l'ai pourtant jamais cru que j'étais la tienne.
Juste parce que je n'ai plus l'estime de moi-même que ça prend pour être naïve et m'emballer.
J'étais au neutre. Pas encore partie. Alors que tu allais à cent milles à l'heure sur l'autoroute d'une vie qui ne m'appartenait pas.

Pourquoi alors c'est moi qui se fait rentrer dedans?

Qu'est-ce que j'attend donc de la vie.
Si seulement j'y avais cru un peu, mais même pas un seul instant.
Je suis rendue sans coeur à ce point-là. Fermée à tout bonheur. Il n'existe pas mon bonheur.
Il ne dure jamais. Il me rend malheureuse mon bonheur.

J'ai rien demandé. Et j'ai mal.


Jade.





1.24.2016

Dégueulis de maux et manque de structure

J'ai eu longtemps un coeur de pierre, de granit parachevé. Coulé dans le béton armé. J'ai eu du mal à ouvrir l'organe sentimental avant un très long moment. Toux ceux à qui j'avais dit «je t'aime» m'ont quitté, m'ont blessé ou sont morts. Rien de moins. Je me suis dit que j'étais possiblement le dénominateur commun de toutes ces tristesses et ces deuils inattendus et indésirés. Que mon amour était un danger humain qui menaçait tous ceux qui auraient osé me prendre au mot ou pire, donner suite à mes élans émotionnels. J'ai arrêté les je t'aime.

Abandonnée, à bout de souffle et de larmes, je me suis convaincue que cette combinaison de mots me poussait vers le bord du précipice. J'ai voulu arrêté le supplice de chercher dans les yeux de mon interlocuteur la moindre activité cérébrale entourant la réception d'un message si lourd de sens. Parce que je sais de toutes façons qu'un je t'aime finit toujours par perdre un peu de son lustre lorsqu'entendu à maintes reprises.

J'ai tenu parole. Sauf une exception. À un homme que je connais depuis des années... Après m'être promis que je n'allais plus le dire à personne, j'ai pensé qu'il allait être le dernier et le seul à y avoir droit.
Je lui ai dit.
Lancé comme ça de façon simple.
Lui disant que je n'attendais rien en retour.

Je t'aime.

Ça veut tout dire. Ça veut rien dire. 

C'est une promesse implicite, de se tenir debout et prêt à attraper au vol le coeur en plein battement pour lui éviter une possible chute. C'est une liaison entre deux corps et deux âmes qui n'a pour but que le partage d'un instant de vie et de total abandon. 

Ça donne des hauts-le-coeur à tous les marins qui n'ont jamais pris la vague. C'est une déchirure à vif d'une chair qui demande d'être caressée. C'est l'offrande d'un poignard à la lame infectée emballé dans une étoffe de soie. C'est le risque à prendre d'y faire face ou de se le mettre à dos.

C'est beau.
C'est lumineux. Ça joue une musique apaisante et confortable.

C'est aveuglant.
Ça transperce les organes vitaux et laisse la victime geindre dans son sang et ses larmes.

-Mon journal, octobre 2015


Je n'ai plus eu le courage de regarder quelqu'un dans les yeux et de lui dévoiler mes sentiments. En ai-je des sentiments, de toutes façons... La nature de ce que j'exhibe, de l'entièreté de ce que le message d'amour que je lance implique, personne n'a semblé avoir compris. C'est comme lancer à la mer la dernière bouée que l'on a pour sauver une vie que l'on juge plus pertinente que la sienne-même.


Un individu masculin m'écrit.
Je lui réponds.
Il me récrit.
Je lui re-réponds.
Le championnat de ping-pong qui dure pendant 8 jours.
On parle de heavy metal et de Pornhub.
Rien d'impliquant, j'ouvre même pas la machine sur ma vie personnelle.
Puis à un moment, il me lance un «Je suis en train de tomber amoureux d'une inconnue et ça m'effraie».

Calme-toi, 8 jours pour aimer, c'est de l'amour creepy.

-Mon journal, janvier 2016


Fascinant ce qui se dessine dans la tête d'une femme qui a perdu l'envie de croire que ça peut arriver.
Je n'y ai pas donné suite. L'ai probablement insulté en ne lui répondant pas «moi aussi». Parce que je ne suis pas amoureuse. Parce que je ne le serai probablement plus amoureuse. Parce qu'être amoureuse, c'est me présenter totalement nue et offerte sur le piédestal qui finira par me tuer.

Et je suis là à me demander si ça finira un jour, la boule dans le ventre et les montées de larmes. La douleur incessante de me demander si je suis digne de l'amour de quelqu'un.
C'est parce que j'ai eu droit à des silences, des bonhommes sourires et des je t'adore, que la dernière fois que j'ai répondu «moi aussi» à un je t'aime, c'était la fin d'un espoir en ma vie avec à mes côtés, une âme aussi errantes que la mienne...



Mamz'Elle J xx




1.08.2016

Minuit passé

Se sentir choisie.
À minuit passé, se faire réveiller par mon cellulaire qui sonne au pied de mon lit, affichant une photo de lui, montures démesurées et veston ajoutant à son charme de mi-trentenaire assumé. Essayer de me donner un contexte spatio-temporel parce que je me suis encore endormie sur les millions de pages Pinterest de coiffures faciles et de smoothies granos en écoutant du Ben Howard. Répondre d'une voix mi-rauque, mi-reposée et me surprendre à me demander pourquoi il m'appelle..

Se sentir précieuse.
À minuit passé, me glisser doucement dans une conversation mi-tenue qu'il est juste en bas de chez-moi depuis 10 minutes et qu'il hésite à sonner. Le sentir un peu en état d'ébriété et lui en vouloir un instant de s'être rendu jusqu'ici. M'attendrir de la raison de sa présence dans ma cour. Parce qu'il voulait simplement me dire Bonne nuit avant de reprendre la route vers son canton lointain où il doit se trouver le lendemain aux aurores.

Se sentir unique.
À minuit passé, me lever de mon lit en culotte de coton et t-shirt de Star Wars pour aller débarrer la porte du bloc en lui donnant la permission de rentrer un peu. Me demander de quoi j'ai l'air. J'ai pas croisé de miroir. J'ai un chignon un peu défait sur le haut de ma tête et probablement une trace d'oreiller sur la joue. Me demander 5 fois si je ne devrais pas prendre 10 secondes pour aller m'assurer d'être au moins présentable.

Se sentir excitée.
À minuit passé, me dire que je suis dans ses pensées même lorsqu'il ne pense plus si droitement... Me demander pourquoi? Pourquoi, suivi de dizaines de mots qui forment des questions qui ne se répondent même pas. Revenir sur Terre, me calmer. Je dormais il y a 5 minutes, n'oublions pas. Le voir arriver par l’entrebâillement de la porte de l'appartement, le laisser entrer. Le laisser agir.. Et sentir ses lèvres donner le signal d'alarme.

Se sentir sauvage.
À minuit passé, me demander si le coloc dort pendant que j'embrasse mon visiteur comme si nous étions seuls au monde. Me laisser tenter. Me laisser porter. Me laisser pousser et sentir son corps épouser le mien, adossée au mur, mes mains déja sur ses fesses et dans son dos. Le laisser malmener ce qu'il me reste de mise en plis, le laisser empoigner ma mâchoire pour mieux soigner mes lèvres de leur fièvre charnelle. Le laisser me dire qu'il a très envie de moi.

Se sentir désinhibée.
À minuit passé, me laisser empoigner les seins par dessous mon t-shirt, succomber à des râles partant du bas de ma colonne jusqu'à la racine de mes cheveux. Le sentir retirer ma culotte et glisser ses doigts froids sur ma fente chaude. Bouillir de l'intérieur, de ne pas pouvoir reprendre du gallon même avec mes efforts. De me laisser aller. Lui retirer sa ceinture, défaire sa chemise. Toujours dans l'entrée de l'appartement.

Se sentir désirée.
À minuit passé, m'agenouiller devant lui, défaisant sa braguette. Empoigner sa verge avec envie et conviction, dans le noir d'un logis qui avait fermé sa porte pour la nuit. Ne voir que la lueur des lampadaires entrant par la porte-patio lui éclairer le visage. Voir ses yeux se fermer, ses lèvres s'ouvrir, son dos se cambrer, ses mains caresser mes joues. Me retenir d'aller trop loin ou trop vite. Et me retrouver sous son corps, à quatre pattes sur le tapis de l'entrée avec sa queue entre les cuisses.

Se sentir étreinte.
À minuit passé, le sentir de retirer de mon intimité après une dizaine de coups de bassin. Le sentir me prendre dans ses bras, un baiser sur le front. L'entendre me demander s'il peut m'accompagner à ma chambre. Savoir qu'il a déjà compris. Le laisser marcher le premier. M'effondrer sur lui, pour lentement continuer notre valse passionnelle. Avoir le sentiment qu'il veut m'offrir son âme et pas seulement son corps. Lui huiler le sexe et en prendre soin comme de la prunelle de mes yeux pendant de longues, longues et douces minutes.

Se sentir envoutée.
À minuit passé, le laisser m'embrasser, prendre mes mains, coller nos peaux. Le laisser m'attirer contre lui. Me coucher sur le ventre à ses côtés... le regarder me détailler à la lueur de mon écran de PC qui affiche maintenant la pochette de mon album préféré de Feist. Tendre l'oeil vers son érection qui palpite.. Le voir se relever, coucher son corps sur moi et lascivement, me pénétrer doucement, avec un calme et un contrôle parfaits. Sa bouche sur ma nuque, tendre et confortante.

Se sentir abandonnée.
À minuit passé, lui donner le droit de faire ce qu'il veut de moi et jouir de tant d'abandon et de confiance mutuels. Comprendre que la douceur fera place à du bestial. Me dire que j'en ai envie aussi. On ne s'est jamais trompé depuis qu'on se connait, complices sans même se dire un mot. Garder le silence le plus grand qui soit, mais avoir envie de grogner d'envie. De tout oublier et de faire à nos têtes. Se damner à des jeux de corps. Des frictions sensuelles aux toucher du bout des doigts presque tantriques. Ça semble durer des heures. S'endormir après avoir presque joui en même temps, son corps effondré sur le mien, sa main dans mes cheveux, nos jambes enlacées.


..mais au matin, plus rien, si ce n'est que je suis nue et seule dans mon lit, et que mon alarme sonne comme prévu à 7h40. Je me rejoue quelques images. Traversant le tapis de l'entrée jusqu'à la machine à café.

Était-ce seulement qu'un rêve?

...j'ai ses ongles sur ma cuisse et son parfum imprégné à mon épiderme.
Et plus tard en avant-midi, un petit message texte avec une photo noire et blanche de moi qui dort, nue dans la pénombre..



Mamz'elle J xxx







































12.23.2015

Accord tacite et pudeur post-coïtale

Je lui avais dit de m'attendre dans son salon, que j'allais me pointer chez-lui avec que ma lingerie préférée sou mon long manteau, avec mes stilettos. Cheveux sagement lissés. Maquillée discrètement, mais les yeux en valeur.En échange, je ne voulais pas l'entendre. Pas de présentations malaisantes. Pas d'invitation à m'asseoir pour qu'on apprenne à se connaitre. Pas de bouteille de blanc au frais et de fraises chocolatées. Le plan de match était simple; les préliminaires commençaient dans son entrée et si j'aimais suffisamment sa queue, on se dirigeait vers sa chambre. Le mot «maman» devait être utilisé si jamais l'un de nous n'avait pas envie d'aller plus loin à un moment où l'autre de la soirée. Pas de sommeil enlacés. Pas de musique douce en fond. Pas de lumière tamisée.

Fin octobre, les soirées encore suffisamment confortable pour que je ne me permette pas de nylons. Je débarque armée jusqu'aux pointes, les seins retenus par un corsage rouge de dentelle et de diamants, une culotte de dentelle rouge également sertie de petites pierres brillantes, un joli collier délicat mais magnifique et des boucles d'oreilles en argent s'agençant bien avec le look. Mes escarpins noirs me font une jambe galbée et m'apportent une confiance que je n'aurais surement pas autrement.

Je voulais du franc. Du brut. Du sexe à sa forme naturelle.
Il y a des jours comme ça où tout ce qui m'intéresse c'est pas d'attache, pas de vanille, pas de séduction. On y va pour les choses simples mais efficaces. Et quand la montée de libido est passée, on se rhabille et on repart.

Le contrat était établi.

Je suis arrivée chez-lui, il m'attendait comme prévu dan son entrée. Tout vêtu comme un homme d'affaires qui rentre à peine à la maison de sa journée, nous nous sommes salués du regard. Je l'ai senti s'exciter de voir qu'enfin, le scénario se réalisait. Je lui donnais le plein contrôle de mon corps s'il restait dans les balises de mes règles. Nous avions tous deux envie de charnel, d'intense et de fusionnel, nous allions l'avoir.

Je commence par le prendre par la nuque. Tout de suite, son parfum me saute au nez. Spice Bomb. Viktor&Rolf. Wow, et il le porte si bien! Excellent choix..

J'ai envie d'honorer son choix audacieux et peu commun en l'embrassant à pleine bouche, ce que je fais sans attendre. Nos langues se joignent et se dévorent. Il prend à son tour ma nuque entre ses mains, pour que nos bouches qui ne forment qu'une s'imbriquent et se fouillent. C'est si bon.

Après ça va très vite.
J'imagine que nous avons passé un accord tacite parce que non seulement mes vêtements ont suivi la trace de notre trajet de l'entrée à son lit, mais les siens se sont enlevés en un éclair et je me retrouve à quatre pattes sur le pied de son lit avec sa main gauche qui retient mes cheveux alors que sa bouche se délecte déjà de mon sexe brûlant. Quand sa langue prend ses aises et tourne tout autour de mon bouton de plaisir, je n'ai qu'envie de gémir comme je ne me le permets pas si souvent. Deux de ses doigts se sont mis de la partie et là, sans me faire attendre, premier frisson qui se libère du bas de ma colonne pour me faire mordre le drap. Mes jambes tremblaient, je me tordais sur le lit jusqu'à ce qu'il m'immobilise de sa jambe sur mon dos. J'ai gardé mes souliers. Moi qui trouvais depuis toujours que ça faisait «fake» dans les films pornos, j'en tire une petite excitation quand même. Comme si je conservais un peu de ma classe en lui pointant mon cul devant le nez et en y éprouvant un plaisir dément sans m'éveiller aucun tabou.

Quelque minutes plus tard alors que je demandais un temps d'arrêt pour pouvoir m'occuper de lui, je n'avais plus aucune autorité sur le jeu. Il déroulait un préservatif sur son membre qu'il pointait avec envie sur ma chatte qui lui criait de s'y blottir. J'aurais voulu pouvoir le sentir s'insérer entre les lèvres de ma bouche et en conserver dans ma banque de souvenir le goût et la chaleur, mais à ce stade, je ne faisais plus tellement d'argumentaire entre ce que je voulais vivre et ce que je voulais garder en souvenirs de toutes façons.

Ce fut, avouons-le, jouissif bien que très rapide. Je le sentais s'agripper à ma taille pour mieux s'enfoncer au moment où il a joui avec un râle à la limite du cri primal.

Quand il s'est effondré sur le lit, il a ouvert la bouche pour dire; «Mon brouillon était pas si mal, mais là j'veux faire le propre. On repart dans 4 minutes.»

J'ai ri. Et je suis restée pour refaire avec lui la seconde version qui fut, un peu trop vanillée pour que je le rappelle..

Néanmoins, je ne m'étais jamais pointée chez quelqu'un si peu habillée sous mon manteau et laissez-moi vous dire que le stress de ne pas avoir apporté de vêtements à enfiler en cas d'urgence m'a créé un retour à la maison un peu moins jouissif que l'expérience en elle-même...


Mamz'elle J xx



12.10.2015

Bon anniversaire, ex.

Vous étiez fort probablement assis à la table chez le beau-père, avec chacun un verre de Sortilège sur glace, à manger un gâteau acheté à l'épicerie à la hâte avec ton seul nom écrit dessus. Pour la première fois en six ans, l'attention ne devait être que sur toi. Peut-être aussi que c'était pour toi l'occasion parfaite pour amener ta soit-disant nouvelle copine qui, aux dires de tes amis tu n'aimes pas plus que ça, mais comme elle n'est pas trop chialeuse donc tu la traînes partout pour te sentir moins seul. Mais tu n'es pas à plaindre, au contraire; une blonde pas de caractère, ça doit tellement flatter ton côté narcissique. Ça doit tellement te faire sourire de voir que pour la première fois de ta vie d'adulte, personne ne te reprend ni te challenge dans tes opinions et tes projets.

Pendant ce temps, j'étais nue dans mon lit.
Mon beau grand lit queen que je ne partage avec personne la grande majorité du temps. Et heureusement, je me sens libre de le faire lorsque ça me dit. Tant qu'à avoir quelqu'un dans ma vie juste comme vitrine ou pour me faire croire que je séduis encore... N'empêche.
Et au lieu de déballer des cadeaux et avoir une fausse joie en découvrant pour la 4e fois en autant d'année une carte-cadeau SAQ parce que ta mère est débordée et qu'elle sait que tes passes-temps se résument à boire et magasiner à la SAQ... j'avais d'autres projets. Pendant que tout ce qui t'intéressait c'était le solde de ta nouvelle carte d'achats, du côté de mon logis un homme s'intéressait à moi. À ma peau. À l'odeur de mon parfum. Il prenait son temps à me déballer moi, la femme dont il avait envie. Il n'avait pas envie de savoir à la hâte ce que j'allais lui donner comme satisfaction pour se pousser et aller dormir parce que le souper est d'un ennui...


Je connais ton sentiment de presse quand vient le temps du dernier café. Je pourrais gager que tu as remballé tes cadeaux dans le plus grands des sacs, en laissant ta famille s'occuper de ramasser la vaisselle, les rubans et les millions de petits ballons métalliques sur la table de la cuisine. Parce que te lever de ta chaise est un effort trop grand lorsque tout le monde autour de toi est tellement en pâmoison devant ton Être et tes Avoirs qu'il finissent par en oublier que tu vis dans ton monde égoïste où jamais personne ne te fera lever le petit doigt pour faire de la besogne.
 
Vous étiez probablement assis l'un à côté de l'autre toi et «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» et tu cherchais probablement à écraser ton frère sous tes réalisations professionnelles et personnelles, en multipliant les occasions de montrer que tu faisais un salaire nettement supérieur à 5 des 7 personnes autour de la table. Tu lui défilais surement les photos de tes nombreux voyages des derniers weekends, où tu avais pris en photo «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» devant les endroits et bâtiments que tu avais pris en photo lorsque nous y étions. Parce que tout le monde a remarqué que tu étais retourné partout où nous avions l'habitude de nous exiler ensemble, même tes amis Facebook. Mais tu y es retourné avec cette demoiselle qui ne doit pas un instant se douter de ce que ça a représenté pour toi, pour moi ou pour nous. Ta mère a dû sentir un couteau se glisser dans son estomac lorsque tu as dû mentionner après 4 ou 5 verres de vin durant le souper que tu regrettais pas pour tes 30 ans de m'avoir «calissé là» avec si peu de classe. Tu ne le sais probablement pas qu'elle et moi sommes encore en contact et qu'elle m'estime plus que tu ne l'as fait. Et quel immense malaise ça a dû être pour «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» et le reste de la famille..

Tu as probablement secrètement rejoué quelques uns de nos souper d'anniversaire en famille.
Les 6 derniers en fait. Avec les rires et les conversations que nous avions, quand moi et le beau-père partions sur des discussions d'affaires et que tu nous écoutais débattre en voyant que je me débrouillais pas si mal en argumentaire. Quand je m'éclipsais avec ta mère pour préparer les assiettes à dessert avec l'ensemble de mes «skills» en cuisine. Quand je sortais ma guitare après la 3e bouteille de vin et que les lumières se tamisaient au salon pour chanter du country tout doux. Je ne sais pas si tu réalises que tu n,es plus le même homme que celui que tu étais. Que ceux qui t'aimaient se soucient de te voir devenir si aigri par la vie, de devenir tellement imbu de toi-même et refermé sur tes propres pensées que tu perds tous ceux qui t'appréciaient. Ceux à qui tu n'as pas montré la porte dans un élan sentimental de jeune fils à sa maman qui n,avait jamais eu mal, jamais eu de coup dur et qui semblait parfaitement à l'aise avec l'idée de jeter au rebus plutôt que de réparer ce qui n'était que fissuré. Tout ne s'achète pas, malheureusement. Vois-tu, à 30 ans tu aurais dû le comprendre.

Pendant ce temps, je n'avais pas du tout envie de revoir la souvenirs heureux de ce qu'était devenu ma famille. Mon entourage. Mes seuls piliers. Ton frère et sa copine, ta mère et son conjoint. Ce qui me servait de noyau dans cette nouvelle vie que nous avions bâti ensemble. Cette vie que tu m'as arraché des mains sans trop d'explication, pour la chiffonner devant mes yeux et la redonner à «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse». Tout le monde semble en avoir souffert de ta décision. Tout le monde sauf toi. Sur le coup, j'étais atterrée, maintenant, je le vois d'un autre oeil. Parce que pendant ce temps, je célèbre les premiers mois de marche sans béquille. Je découvre le désir dans les yeux de quelqu'un. Le vrai. Par le désir de fin de soirée arrosée, quand une fois aux 3 semaines tu te sentais le besoin de me dire que j'étais belle pour m'enflammer et me prendre par derrière le temps que tu durais, soit 4 minutes au maximum de ta forme.

Je te souhaite beaucoup de bonheur avec «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse». J'avais beaucoup de caractère, je sais. Peut-être trop pour ce que tu pouvais vraiment tenir. Et j'ai évité durant des années de créer une frustration au sein de mon couple pour tes travers et tes défauts qui n'allaient de toutes façons pas changer. Je me suis mis en mode «acceptation» plutôt qu'en mode «je vais finir par te changer».  Je sais que j'étais une bonne fille, avec une tête sur les épaules. Que j'étais devenue un phare dans la belle-famille, acceptée et aimée de tous. Que ça a créé une onde de choc bien plus grande que tu ne le crois que du jour au lendemain, je ne les aie plus revus et que ce que tu leur as fourni comme argumentaire n'a pas fait l'unanimité.
Je te souhaite de vivre sereinement ta crise de la trentaine, en te rappelant chaque jour la chance que tu as eu par le passé. Parce que je sais que la vie va te réserver sans doute à toi aussi des impasses, des moments de profond regret et de découragement.

Pendant ce temps, je vis me première année d'adulte célibataire et décembre est particulier.
Je pensais me mettre un couteau dans le poignets avant même de quitter notre maison quand tu m'as laissé. Mais je suis encore là. À l'aube de mes 25 ans, je suis entière, libre et je suis moi. Et je me fiche de ce que tu racontes sur moi pour que tout le monde soit si solidaire à ton choix de briser une vie de couple pour absolument aucune raison. Pour briser la femme que tu étais sensé aimer. Chérir. Marier. Je vis ma première année de remise en question, de remise sur les rails d'une vie que je n'imaginais pas sans toi, avant de l'y être forcée. Mais je suis bien. Affectée, affaiblie, désorientée, mais je me tiens debout. Avec ma force et mon «self control». Et mes inombrables faiblesses.

Surtout, je ne serai jamais «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse», et j'en suis particulièrement fière. Mon caractère m'aura sauvé la vie encore une fois.

Bon anniversaire, ex.


Mamz'Elle J xx