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6.24.2016

Vanier, quartier du vice; 2e partie

Pendant que les lueurs des lampadaires qui s'allumaient un à un dans le quartier le plus glauque de la capitale, Nadia a laissé tomber ses inhibitions aussi vite que son chandail de Nirvana.

Nous étions toujours à l'extérieur et la coquine se retrouvait le buste nu sous les lueurs des rues de Québec. Je sirotais mon verre de vin en repoussant le moment où j'allais prendre les devants pour glisser mes lèvres autour des auréoles de ses seins pâles. Le galbe attirait le compas de mon oeil, je dessinais la courbe de son épaule et caressais du regard sa clavicule où se nichait une petite croix dorée au bout d'une chaîne toute fine. Elle avait relevé les jambes pour les poser sur le bord de la rampe du balcon. J'aurais voulu à ce moment être le courant d'air qui s'infiltrait entre ses cuisses pour m'enduire de l'odeur intime de son sexe humide.

Mais pourquoi donc m'en priver.

Je me suis mise à genoux devant ce ha
mac, lui ai enlevé son jean, ai mis ses pieds sur mes épaules et j'ai cheminé chacune de ses jambes du bout des lèvres, de l'intérieur de son genou à son aine, en prenant bien mon temps.. Je percevais les frissons au sautillement de ses pieds de chaque côté de mon cou, pendant que mes doigts découvrait la douceur de la peau de sa poitrine, exposée à l'air frais de mai. Même si la soirée était la plus chaude depuis le début du mois, la brise faisait durcir ses pointes et les faisait se rendre plus qu'intéressées aux touchers divers que je leur appliquais.

Quand j'ai repoussé sa culotte sur le bord de sa chatte et que j'ai aspiré entre mes lèvres son bouton rose, érigé et sensible, j'ai senti une décharge presque électrique au niveau du mien. être à la merci des regards des voisins, des passants, du sien, entendre les sons de la ville, ne distinguer que ses gémissements les plus audibles mais sentir battre son coeur à travers sa peau suffisait à me mettre dans un état de hâte et de découverte comme rarement je l'avais été. Je la percevais à l'aise et abandonnée, totalement magnifique avec sa bouche entrouverte, illuminée.

Je voulais la garder sur le bord de flancher durant de longues minutes, allant jusqu'à embrasser et mordiller ses fesses pour abaisser la pression. Son jus intime devenait mon nectar et voila que j'avais perdu la notion du temps.. après de longue minute, nous nous sommes dirigées dans le salon, sur la carpette qui recouvrait son plancher de bois franc et avons dénudé ce qui restait de nos fringues avant de reprendre le jeu. Les rôles avaient changé. c'était maintenant mon intimité qui était au bon soins de mon hôte et je n'allais pas me lasser de sitôt de ces caresses... Quand elle a glissé ses doigts dans ma grotte, j'ai cru faillir sur la moquette. J'ai laissé se hisser jusqu'à ma gorge un grognement d'excitation venant du pas de mon échine. Connaissant mon intérêt pour les jeux à deux, alliant dix doigts de femme et quatre yeux curieux, je savais qu'en quelques seconde j'allais ma liquéfier devant tant de sensualité.

Nous avons alterné l'échange de bons gestes l'une envers l'autre, à en crier notre jouissance, jusqu'au matin où, à bout de souffle et d'énergie, nous avons ouvert les yeux sur une journée pluvieuse. Elle avait préparé des gaufres et des cafés au moment où je sortais de la douche entourée d'une grande serviette de bain. Une belle conversation menant à des joues rougies, lorsqu'elle m'a dit qu'elle ne comprenait pas que j'aie mentionné avoir besoin de quelqu'un pour m'initier à l'intimité uniquement féminine. Nous nous sommes ré-embrassé entre deux bouchées, les lèvres enduites de sirop d'érable. Je l'ai refait jouir, assise sur sa chaise, le pied sur le coin de la table, sa main dans mes cheveux encore mouillés. Après le déjeuner, je me suis rhabillée et suis repartie tout sourire pour faire mon quart de travail durant une soirée plutôt tranquille.. et qui m'a permis de jouer et rejouer des extraits en sons et images de toutes les positions dans lesquelles je la caressais et je la pénétrais de mes doigts et de ma langue.

Une belle.. belle nuit de luxure que nous n'avons finalement jamais remise.. seulement toutes les deux. Mais je ne vous raconte pas le rendez-vous suivant, où j'ai découvert l'existence de sa co-chambreuse d'occasion..


Mamz'Elle J xxx

Comme une truite à la pêche; discussion entre 3 amies

Récemment, en discutant avec mes amies virtuelles et réelles, toutes célibataires, nous avons établi certains points sur ce que sont les relations à l'ère des applis et des plateformes de rencontres. Parce qu'un peu plus d'un an après ma séparation, j'ai eu 3 expériences difficiles en lien avec des hommes venus de Tinder, j'ai voulu voir si j'avais le même son de cloche auprès des demoiselles de mon entourage.

D'abord, petit portrait de nous 3, pour vous mettre un peu en contexte.

D'abord moi; Jade Martineau, 25 ans.
Célibataire depuis un peu plus d'un an, vivant en colocation avec un mi-trentenaire peu mature.
2 emplois, peu de temps pour les loisirs et impliquée dans sa communauté.
Niveau personnel et sentimental, les attentes en sont à leur plus bas..
3 expériences un peu spéciales avec Tinder dont 2 relations qui ont flanché alors qu'elles étaient sur le point de devenir officielles.
Ne croyant plus à un avenir relationnel autre que sexuel sous le modèle virtuel du «like moi, jte likerai»

Cassandra, 28 ans.
Célibataire depuis 4 ans, vivant seule dans un joli 2½ longeant le Fleuve avec son chat.
Infirmière auxilière de profession, travaillant surtout de nuit et un weekend sur deux.

A le même petit groupe d'ami, comptant une majorité de ses collègues féminines de travail.
Pas du genre à sortir dans les bars. Plutôt réservée.
Libido du tonnerre dont le mandat est souvent difficile à remplir par un homme...
Déçue de ses rencontres en ligne, son estime d'elle-même en souffre beaucoup.
Se remet en question par rapport à ses échecs relationnels.

Myriam, 26 ans.
Célibataire depuis 6 mois, vivant dans le condo de ses parents à Québec.
Étudiante en actuariat, vit de ses économies et des transferts bancaires de son père... et d'eau fraîche.

A une tonne d'amis autour d'elle, fait la fête 4 soirs par semaine. N'a pas de port d'attache nulle part.
Un corps parfait qui ne subit aucunement l'engloutissement de litres d'alcool et de poutines de fin de soirée. Son dernier copain avait un compte Tinder dans son dos et fréquentait.. son meilleur ami.
Pour l'attraper, elle s'en est créé un et l'a conservé après leur séparation. Depuis, elle s'amuse sans avoir l'envie de tomber pour quelqu'un


****

Discussion sur différents thèmes



Les bios Tinder et le premier contact; s'y fier ou pas?


Jade: La bio Tinder m'en dit tellement plus que ses photos. Le gars est beau, les yeux bleus, le sourire, prend des belles photos... s'il y a 3 fautes par mot, je ne vais pas le «liker». Peu importe si je cherchais un amant ou un ami.. ou un possible amoureux. Et s'il m'écrit comme message «Salut, sa va? Kesse tu fous?» je vais avoir du mal à passer par dessus. Peut-être parce que je ne me suis jamais trop attardé à cette appli-là comme étant simplement comme une étang à fuckboys aussi... j'ai des critères peut-être un peu trop élevés pour Tinder qui sait, haha!


Myriam: Moi sérieusement, si je cherche un amant d'un soir, fautes ou pas, je m'en fous. C'est rare que je m'attarde à la bio. Même si je cherchais quelqu'un pour une relation sérieuse, je ne vais pas prendre ça en compte. Il a peut-être plus à m'apporter que du vocabulaire, qui sait! J'ai pour mon dire que si à la base, le contact fonctionne, qu'il y a de l'intérêt, ça se développera tout seul en vrai. J'ai juste besoin de voir s'il est de mon goût et si je suis du sien.

Cassandra: Je me suis mis une règle pour Tinder. Si je flashe vraiment sur le gars, je l'invite rapidement à prendre un café. Je suis tombée de haut souvent parce que par texto, ça coulait, et en vrai, bam! Pas capable de se parler parce qu'il n'y en avait pas de chimie. C'est un peu une déception de croire pendant une semaine ou deux que ça va bien passer et mettre cette personne-là à son agenda et une fois la rencontre passée, se revirer de bord et se dire que 10 jours se sont passé dans une pensée faussée. Souvent je me suis fait dire que j'étais rapide en affaires, mais ça m'a évité beaucoup de perte de temps. Je me dis que si ça a à cliquer, ça se fera tout de suite de toutes façons. Si c'est pas le cas, too bad!

Jade: C'est une autre chose ça, la première rencontre. C'est beau le téléphone, les textos, les photos envoyées. J'ai l'instinct dès le début à savoir si oui ou non je me sentirai à l'aise de converser par rapport à nos intérêt ou ce que seront nos sujets de discussion, mais au niveau du contexte, je sais jamais tellement si je dois l'inviter chez-moi pour me sentir dans mon élément, si je dois me rendre chez-lui de peur de déranger, ou dans un café alors qu'il aime pas le café.. ou prendre une bière. Le serveur de mon bar de quartier commence à se demander quand est-ce que je vais me caser parce qu'en un an j'ai daté 3 gars là-bas et je ne revenais pas avec! Pauvre Nico, haha!


Myriam: Je me sens bien plus en sécurité à inviter un gars chez-nous que d'aller prendre un verre avec lui quelque part. Et je suis moins gênée de lui dire que j'ai des trucs à faire que d'essayer de trouver un moment au resto ou au bar pour me pousser. Je cache toujours un message dans mon tiroir de bobettes avec le nom et le numéro de téléphone du gars au cas où il arrive quelque chose et mon amie est au courant. Mais reste que je me sens plus sécure de rencontrer dans mon chez-moi. Surtout si j'ai pas réellement envie de discuter... 

Cassandra: Moi j'ai trouvé le truc idéal pour mes dates. J'invite le gars pour un café avant d'aller travailler. Si jamais ça clique pas, j'ai pas le choix de partir parce que la job m'attend. Quand ça clique c'est un peu plus poche.. mais en même temps, ça donne une opportunité de ne pas aller trop vite vers le lit. En tous cas à date, ça m'a sauvé beaucoup de malaise de ne pas savoir lui dire que ça marchera pas.


L'apparence physique compte-t-elle vraiment?


Jade: J'ai juste des photos de face sur mon Tinder et des dizaines de fois je me suis fait dire que c'était louche de ne pas mettre de photos de mon corps. J'ai vu passer des photos de gars avec les abdos découpés au couteau, les muscles saillants, le V du pubis exposé sans gêne. Tu vois, moi c'est pas ces corps-là ni ce genre de personne-là un peu show off qui m'attirent, donc j'ai pas l'intérêt de faire le même genre de photo.

Cassandra: Le physique sur Tinder, c'est une proportion importante je pense des matchs. Y en a pour tous les goûts. Tu te bases sur rien de tangible pour liker, on s'entend! Tu vois une photo ou quelques unes du gars, tu te bases là dessus.. le physique c'est super important. C'est une application vraiment superficielle mais en même temps, y a des gens qui cherchent les pitounes et d'autres qui n'ont pas intérêt envers les seins qui poppent et les faux cils qui touchent les sourcils.

Myriam: C'est certain que tout le monde a dans sa tête le concept du «si tu ne me montres par la perfection, je vais pas glisser ta photo à droite».

Cassandra: On va se le dire là, j'ai pas un corps de déesse à faire rêver. Dans ma vie de tous les jours avant l'arrivée de Tinder, je ne rencontrais peut-être pas aussi facilement, mais je n'ai jamais eu de difficulté à ramener l'homme que je voulais à la maison quand j'en avais envie. Je ne me suis jamais arrêtée à me demander si mon corps et mes rondeurs pouvaient être un obstacle à une relation. Mais dans le contexte de Tinder, tout le monde est tellement jetable, tu ne peux pas t'attendre à ce que quelqu'un qui te trouve moyennement de son goût physiquement mais avec qui ça cliquerait te donne une grosse chance; il a l'embarras du choix sur des filles cut à la grandeur de la région. Pourquoi il se contenterait d'un 7/10 s'il a mieux facilement?

Myriam: Mais c'est pas vrai qu'on a tous les gars que pour nous quand on a la taille x-small. Justement, j'ai souvent eu l'impression que le mythe reste parce que les femmes ont peur de ne pas plaire quand elles ont un surplus de poids. Mais y en a des gars qui ont beaucoup d'attirance envers les formes et ils s'affichent de plus en plus. Tous les gars le disent ou presque; c'est pas le poids de la fille qui fait la différence, c'est comment elle est capable d'inclure tout ce qu'elle est dans ce qu'elle dégage! Y en a des cure-dents qui ne dégagent rien malgré leur taille fine et des seins bien remplis aux bons endroits.

Jade: Les gars qui aiment les formes, aiment les filles avec des gros seins et des belles fesses rondes, mais pas la taille un peu plus grande qui vient avec. Tu peux pas chercher un corps avec des belles formes remplies, des cuisses à empoigner et de la chair à caresser et t'attendre qu'elle fasse 125lbs mouillé, c'est impossible! En même temps, les gars ont des critères de sélection tellement ironiques. 


Cassandra: 
Oh oui, je sais ce que c'est! Ils veulent une fille qui travaille et indépendante financièrement, mais faut jamais qu'elle travaille en dehors de son horaire à lui et surtout pas les weekends! Faut que la fille ait une maison, pas un appart, sinon ça fait un peu loser. Mais lui il habite chez ses parents et compte pas partir! Il veut pas d'une fille qui a pas de char, mais lui est en bus et peut pas traverser le pont. Il faudrait que la fille soit disponible pour lui en tous temps, mais lui se libère pas à moins d'une méga bonne raison. Ça veut une fille ouverte et prête à essayer des affaires, mais une fille qui s'assume trop sexuellement ça les gèle. Ça veut une fille avec du caractère mais ça la traite de chialeuse aussitôt qu'elle pense pas comme lui. 

Myriam: Ça c'est vrai et ça me purge. Ils veulent d'une fille en forme qui s'entraîne et qui mange bien, pis son régime à lui c'est des chips pis du Coke Zéro. Il veulent une fille qui est dynamique et qui veut s'amuser, mais si elle sort avec ses amis dans un bar un soir où il veut la voir, c'est la crise. Faut être sexy pour eux, mais pas pour les autres. J'ai déjà eu un gars qui m'a donné sa veste sur la Grande-Allée parce qu'il trouvait que j'en montrais trop.. j'avais une camisole un peu décolleté pis des jeans taille haute. On s'entend que je ne me promenais pas en mini-jupe à talons!.. Ça veut une fille indépendante qui soit pas accrochée après lui, mais dès que ça fait 12 heures que tu les textes pas, ça se met à paniquer.

Cassandra: Je travaille de nuit et un weekend sur deux. C'est spécifié dès le début de mes conversations parce que je sais que c'est un gros morceau dans une vie. On jase et ça semble pas créer problème mais à la seconde où ça vient en conflit avec ses dispos pour qu'on se voit, ça marche pas là, c'est trop compliqué. Mais le weekend d'après, je suis libre là; ah! Ben ça fonctionnerait et il a rien d'autre de prévu donc, ça lui vient à l'esprit que je serais disponible à le voir. Euh non. Si c'est oui une semaine sur deux, vas voir quelqu'un d'autre.

Jade: On finit par se dire que de toutes façons, ils ont la possibilité de se revirer de bord et faire une nouvelle recherche pour remplir leurs critères alors ça devient lourd la pression de se dire que tu peux être à ton meilleur et ne jamais faire l'affaire. À un moment donné, t'as envie de lâcher prise mais tu te demandes toujours à quoi ça tient cette rencontre-là. Ça dépend de ce que tu cherches et si ça a été mis au clair au départ.. souvent j'ai laissé tomber des bons gars qui n'avait envie de rien de sérieux, parce que je ne cherche pas une aventure de court ou moyen terme. Je me suis fait reprocher de ne pas chercher à la bonne place pour une relation durable alors que d'autres me disaient que Tinder avait une vocation plus grande que juste de la baise. Je me suis mise à espérer qu'il y ait pas que des fuckboys, mais même les hommes qui cherchent plus qu'une histoire d'un soir et qui sont à la recherche d'une compagne de vie finissent par retomber dans le patturn de la panoplie de choix et la roue tourne.

Cassandra: Le sérieux sur Tinder, ça se peut. Je continue d'y croire parce que j'ai vu des couples se créer alors qu'ils n'avaient pas l'intention de rencontrer l'amour, mais juste vivre leur vie de jeunesse. En même temps, l'amour ça se point que tu le veuilles ou non. Tu pourrais rencontrer ton futur mari dans une quincaillerie comme dans un enterrement, j'ai l'impression que l'erreur qu'on fait c'est de tirer l'hameçon juste avant que le poisson s'accroche pour de bon. Si chaque fois qu'on se sent prêtes à donner le coup de grâce, on se donnait une semaine ou deux de plus, on aurait un résultat différent.

Myriam: Ou ne rien faire! Si moi je suis intéressée à un gars et que je le sens intéressé mais hésitant, je ne vais rien faire. Le temps qu'il se décide, moi je sais que mon intérêt ne changera pas envers lui. Je te dis pas que je vais rester à l'écart à niaiser, à me reprendre, me repousser, hésiter.. mais j'attends que ce soit véritable et avoué avant de faire un move. Y a rien comme un gars qui se sent pourchassé pour prendre ses jambes à son cou et rester dans l'étang au lieu de prendre la chance de sortir. Il va noyer son orgueil avant de s'avouer faible devant une femme.


À quel moment se rendre compte que ça part en vrille?

Jade: En vrille.. je ne sais pas. Je pense que je devrais faire ajuster mon radar parce que de toutes les rencontres que j'ai fait, celles qui ont duré n'étaient pas destinées à durer. Je ne sentais pas nécessairement une très grande connexion ou des points communs qui sautaient aux yeux.. Je pense que j'ai laissé filer quelques bons filons et que j'ai voulu retenir ceux qu'il aurait fallu que je repousse.

Myriam: Quand tu pars dans l'idée que ce sera une rencontre d'un soir, les attentes ne sont pas sur la longévité mais davantage sur la qualité du moment. Il y a eu quelques garçons que j'ai vu à plus d'une reprise parce que j'avoue, on a eu des belles soirées pleines de plaisir.. je n'ai jamais vraiment vu partir une relation en vrille parce que je ne peux pas dire qu'on se rendait au stade de «relation». Mon dernier amoureux, je ne l'ai pas rencontré sur Tinder alors, il ne fait pas partie de mes stats personnelles!

Cassandra: Jade est probablement celle de nous trois qui considérait Tinder plus comme une appli de rencontres à moyen terme. Non mais avoue que t'as vu de tout là-dessus..

Jade: Je n'ai pas souvent eu l'intérêt de voir quelqu'un pour fourrer vite fait sur un banc arrière d'auto sans savoir au moins ce qu'il fait dans la vie ou son nom, donc la vocation de trouver quelqu'un juste pour ca, je l'écartais.. Peut-être que je ne me basais pas sur les habitudes de Tinder pour faire mes choix, mais j'avoue que je me suis leurrer aux mauvaises personnes quelques fois. Pour ma défense par contre, quand j'ai cru que ça pouvait marcher, c'est qu'on m'avait clairement mentionné qu'on cherchait du sérieux. Voilà, j'étais pas seule à y croire! Ah!

Myriam:  Le dernier t'a étiré ça longtemps avant que tu enlèves le plaster.

Jade: Ish.. oui. Et ça s'étirerait encore à ce jour je pense. Je ne peux pas jurer que j'en ai pas souffert mais c'est ça un peu les rencontres, ça te permet de réviser où sont les limites personnelles qu'on finit par atteindre! Ça m'a fait réaliser que je saurais être capable de réserver l'exclusivité à quelqu'un qui veut être là pour vrai et pour rester. À date, une seule fréquentation m'a dit avant même qu'on couche ensemble qu'il voulait que ce soit que lui et moi et je trouvais qu'effectivement, ça mettait un seal à ce qu'on vivait. L'exclusivité sexuelle chez-moi vient avec des oeillères; tu veux que je te réserve tout ce que je suis et ce à quoi j'aspire, alors attend-toi à ce que je concentre mes efforts et mes pensées sur toi aussi. Mais si tu ne me renvois pas l'impression que ça vaut la peine, je ne vais pas m'arrêter à ne regarder que tes fesses, oublies ça. Mais ce gars-là savait comment me faire garder les yeux sur ses fesses magnifiques dans ses molletons gris... là je rougis.

Cassandra: À l'inverse a le genre de gars fatiguant qui te texte 10 fois par jour après deux rendez-vous pour te demander ce que tu fais, ce que tu manges, ton horaire de travail, et qui veut te voir tous les soirs, mais jamais chez-lui parce qu'il vit dans le sous-sol de ses vieux. Là, il se ramasse chez-vous quand tu arrives de travailler à 5-6h du matin.Quand tu l'as jamais invité!.. Une fois, j'ai vu un gars peut-être une semaine ou deux, il venait me rejoindre chez-nous. Un entrepreneur en construction qui déléguait pas mal... il rentrait pas souvent au bureau. Il s'était mis à travailler sur les mêmes heures que moi pour qu'on dorme ensemble tout le temps. Un moment donné, il me texte pour me demander s'il pouvait me rejoindre, j'lui ai pas répondu. Ben calvaire, quand je suis arrivée chez-nous, il était couché dans mon lit avec le chat! Il avait vu où je rangeais mon double de clé et monsieur s'était permis de rentrer! J'pense que jamais de sa vie il s'est fait réveiller aussi rudement. Je l'ai renvoyé chez-eux.

Myriam: L'amie de ma soeur avait déja ramené un gars chez-elle et elle habitait avec une coloc. Vers le milieu de la nuit, le gars s'était levé pour partir et il avait croisé sa coloc. Finalement il était resté finir sa nuit.. dans l'autre chambre! Il parait que le matin venu, y a une des deux filles qui avait pas le sourire d'une nuit torride, je vous laisse deviner laquelle!
Sauf que le gars et cette fille-là sont ensemble depuis un an et se préparent à faire un voyage en Inde et tout plein de projets. Ça a cliqué. Ça arrive parfois. Un peu comme Cass disait tantôt! Toi et ton dude juste avant Noël, tu pensais surement pas tomber sur un gars avec qui ça allait bien marcher?

Jade: Haha.. la naïve en moi va te dire que je l'espérais beaucoup!

Cassandra: Arrête c'est pas de la naïveté! On te connait, toi pis tes exigences! Tu aurais pas laissé un gars qui n'atteignait pas tes critères s'approcher si proche de ton coeur s'il en avait pas valu la peine!


Jade: T'as pas tord Cass, mais écoute.. Le gars est économiste, super calé en politique, hyper cartésien et sportif. Je ne m'attendais pas tant que ça, avec son âge, sa job, son parcours à ce qu'on connecte. Mais après 2 mois.. ça a chié et je ne saurai jamais comment sa réflexion a bien pu se pointer. On était vraiment bien ensemble, toujours dehors, toujours en foret, toujours à bouger. On s'entendait bien, on parlait de tout mais il y avait un univers immense entre nous. Je pense que ça l'a un peu poussé à mettre un terme à tout ça parce qu'il a vu venir le moment où la réalité allait nous rattraper. La vrille s'est pas installée longtemps. La veille il avait si hâte qu'on aille faire du trecking dans ma région.. ça allait vraiment bien. Peut-être trop bien. Peut-être trop vite. Je sais pas écoute.. vouloir du sérieux et avoir peur quand ça arriver à ce stade, c'est clairement que le gars avait pas les reins faits pour ça.

Myriam: Les gars sont bons pour coller des TDF sur leurs chars, mais calvaire que c'est les gens de la race humaine les moins facile à suivre. Les filles qui veulent des hommes plus vieux parce qu'elle se disent qu'à cet âge ils savent ce qu'ils veulent; foutaise. Ça amène pas plus de sagesse parce que tu tapes le 35 ans. Je dirais même que si j'avais à faire un constat final les hommes de 30-32 ans sur Tinder voient l'application comme une porte vers un monde qu'il ne se sont jamais permis d'explorer et ils sont comme des enfants dans une piscine à balle, ils veulent toutes les licher et leur laisser de la bave dessus.

Jade: Haha Myriam, quelle allusion!

Myriam: J'exagère à peine.

Cassandra: J'aime pas tellement ça tous les mettre dans le même panier, mais je peux dire selon mon expérience que j'ai eu moins de difficulté à connecter avec des hommes plus jeunes parce que j'avais l'impression que nos réalités de rencontres sont plus proches. La crise de la trentaine à vivre, j'ai l'impression que ça influence les rapports des hommes plus vieux avec leurs conquêtes. Ça a besoin de se prouver un peu plus, de montrer que ça plait plus que jamais, que ça couvre toutes les catégories d'âge de femme. Que ça a du charme les cheveux gris qui se pointent un peu sur les tempes. C'est vraiment que ça en a.. mais y a autre chose à en tirer qu'une fierté d'avoir fait shaker les jambes de la moitié du comté.

Tinder; tu désactives ou tu conserves?


Myriam: Je conserve. Moi je ne prends pas assez au sérieux les relations pour le moment pour m'en faire avec ça. Je vais conserver l'appli Happn encore un peu, mais je vois moins l'utilité de cette application-là. Je suis encore de celles qui ont du fun à discuter pas longtemps et à choisir la crème de la crème des rencontres.

Cassandra: Je suis mitigée. C'est une relation amour-haine moi et la petite flamme! Ça fait 2 ou 3 fois que je ferme mon compte.. je le ré-ouvre.. pour la facilité et parce que c'est ludique de tourner les pages et se magasiner un amant. Mais je commence à comprendre que j'ai aussi envie d'un peu de changement dans ma vie. J'ai peur que mes rencontres finissent par me créer un tempérament de femme trop facile à toucher et trop difficile à impressionner.

Jade: Je désactive. Je pense que ça a fait son temps dans ma vie. Ça a été une belle béquille à ma timidité et à mon manque de confiance à aborder les hommes après ma séparation. Y a eu du bon. Y a eu du moins bon. J'écarte le tout, sans rancune et je déconnecte.  Happn, je vais le conserver un peu, j'ai pas beaucoup exploré cette appli-là et en plus, je vois plein de clients d'affaires passer là-dessus! Imagine à quel point j'en tire du potentiel dans le cadre de mon travail! 





***

...des bribes d'une discussion entre jeunes femmes.
Saurez-vous trouver le guts de discuter de vos histoires et opinions en commentaires?



Jade xx





6.07.2016

Vanier, quartier du vice...

Je ne sais pas si c'est par curiosité ou par envie que j'avais décidé d'activer le paramètre «femme» dans mes préférences Tinder. Depuis une semaine déjà, je ne savais plus tellement si je cherchais une aventure sexuelle débridée ou une bouée pour rattraper mon estime personnelle..

Mes critères étaient assez simples, si elle se tenait autour de 30 ans et à moins de 20km, j'envisageais une appréciation. Dans mon secteur, on ne peut pas dire que le nombre de prospectes soit élevé. Ou celles qui s'y trouvent sont toutes jeunes ou elles n'ont pour la plupart pas eu d'histoires avec gens du même sexe avant... Pas que ça me gêne d'être un peu la leader, mais en même temps, j'aime pouvoir compter sur le fait que l'autre puisse prendre le relais pour égaliser l'investissement d'énergie.

Il y avait Nadia, 28 ans. De Québec. Une beauté discrète, un look un peu punk, le regard vif. Souriante.
Des 30 dernières filles qui venaient de me glisser sous les yeux, c'est la seule qui a réveillé en moi la démone un peu coquine. J'ai tenté le coup du «swipe» à droite.
2 secondes plus tard, un match.
Ok. J'allais devoir sortir les armes de séduction massives..

20 messages échangés, quelques compliments, les âges, les emplois, les passe-temps et LA question qui arrive; Pourquoi tu cherches une femme, du sérieux ou de l'amusement?

Toujours aussi peu à l'aise de considérer Tinder comme la Mecque des rencontres coquines sans attaches, je me dis que c'est l'occasion d'afficher mes couleurs et lui réponds super honnêtement: «Je ne suis pas faite pour une relation de couple avec une femme. J'ai eu droit à quelques aventures à trois où j'ai pris beaucoup de plaisir à caresser et éveiller le corps d'une autre femme et j'ai un intérêt marqué pour recommencer l'expérience, mais à deux plutôt qu'à trois. Je ne cherche pas à être en relation. Je veux du plaisir. Assouvir ma curiosité et voir jusqu'à quel point le fantasme peut devenir réalité. Je cherche en fait quelqu'un qui, comme moi, veut s'amuser et prendre ça relax. Une amante avec qui partager une bouteille de rouge et bien des orgasmes..»

Je m'attendais à ce qu'elle me dise qu'elle ne voulait pas d'histoire d'un soir, qu'elle avait envie de sérieux, que le fait que je n'aie pas été en couple avec une demoiselle avant la repousse ou qu'elle considère que je sois une option désavantageuse étant donné la nature de ma recherche.

J'ai attendu son message de réponse impatiemment.
Et il est arrivé à petits pas.

Elle m'a répondu; Parfait. Si tu veux que je t'inities, j'accepte. J'ai aussi envie d'une amante avec qui m'amuser.. on va assurément avoir du fun.
Viens prendre un verre chez-moi, on va jaser de tout ça tranquillement.

Je lui dis: Ok, quand?

Elle me répond; Sois ici dans une heure! :)

Je passe sous la douche, m'épile le corps et laisse mes cheveux sécher à l'air libre, ondulés et volumineux. Un peu de mascara, poudre bronzante au décolleté, j'enfile une culotte cheeky, une jupe de style écossais et une chemise un peu transparente sur un corsage noir et je file.

Sur le chemin de l'aller, je cueille une bouteille de Shiraz. Je me retrouve devant sa porte un peu d'avance, je cogne, elle vient m'ouvrir. Nadia est tellement jolie, avec ses cheveux foncés, rasés sur la tempe et attachés en toque sur le côté. Elle porte un jean à taille haute et un t-shirt de Nirvana. Un style bien à elle qui lui va comme un gant.

Les becs sur les joues, les présentations faites, on passe au salon où elle avait déja ouvert un petit californien, tempéré juste ce qu'il fallait. Une porte française vitrée donne sur le boulevard en bas, où quelques joggeurs circulent au même rythme que les automobilistes, ralentis par la limite de vitesse permise du quartier. Cette porte est ouverte très grande pour laisser circuler l'air et permettre aux bruits de la ville de mettre un peu d'atmosphère à notre discussion, j'imagine. Je m'approche pour jeter un oeil dehors; on voit la Haute-Ville et ses édifices éclairés, la faune de Vanier qui vaque à ses occupations et je me dis que je m'ennuie d'habiter la Capitale depuis quelques années. Il faudra que j'y revienne.

Nous nous asseyons dehors, chacune dans un hamac servant de chaises extérieure. Un petit foyer à l'éthanol éclaire le petit balcon. La discussion s'amorçe de belle façon, on parle de musique, des derniers spectacles que nous avons vus ou donnés avec nos bands respectifs, je lui raconte des dizaines d'anecdotes sur mes musiciens, elle me raconte ses fins de soirées avec ses fans masculins qui étaient prêts à vendre leurs manteaux pour un verre avec elle. Ça me fait rire à quel point le punk et le country sont deux univers tellement différents et à quel point les spectateurs de nos deux mondes avaient les mêmes caractéristiques et comportements.

À un moment, elle me demande si je reprend un peu de vin, j'accepte. Nadia se lève et approche le goulot de mon verre. Nous nous regardons intensément dans les yeux. Nous nous parlons sans nous dire un mot. Je décroise les jambes pour me rasseoir confortablement.
On ne parle plus. On ne fait que se regarder. Qui de nous deux parlera la première..
Je brise le silence te lui dit tout simplement; Tu es magnifiquement excitante et délicieusement belle.
Elle rougit un peu.

Nous sourions et reprenons la conversation.
Nous rions pendant près d'une heure en sirotant nos verres.
Je suis encore en état de conduire, mais je n'ai pas envie de rentrer chez-moi. La soirée passe, les lampadaires se sont éteint depuis une heure et je suis sur le point de la remercier avant de quitter.
Elle me dit: Reste. Tu peux dormir ici.
Le sourire en coin qui suit cette phrase m'arrache un frisson et une vague au creux de mon sexe qui se réveille dans un fracas.

À ce stade-là, le mal était fait. Je n'allais pas m'objecter à sa proposition. C'était pour moi la confirmation qu'effectivement le courant passait bien et qu'on allait poursuivre la découverte. Je n'étais pas pressée de goûter le fruit intime de ma nouvelle copine, mais je fantasmais à l'idée de lui caresser les seins du bout de la langue depuis que j'étais arrivée.

Désolée Kurt, mais bien que le chandail soit un bel hommage, rien ne fait honneur à la poitrine de Nadia comme de ne rien avoir. Je sais à la regarder bouger que Nadia ne porte pas de soutien-gorge, mais ses petits seins pointant vers le haut sont tellement parfaits qu'elle n'en a pas vraiment besoin.
Je ne vais pas lui en vouloir, au nombre de fois où je me suis rendue à une date nue sous une robe ou avec la lingerie la plus affriolante de ma garde-robe...

Vanier n'avait pas depuis longtemps eu une soirée aussi chaude en plein mois de mai!

La suite?
Sous peu!


Mamz'Elle J xx

6.02.2016

Ces histoires qui affectent

Pas besoin de connaître quelqu’un depuis très longtemps pour se laisser affecter par une histoire qui commence ou une relation qui s’éveille au lit de la vie. En fait, ce n’est pas le degré d’intimité qui définit la nature d’une rencontre ni même qui en planifie la durabilité. Je présume, aussi que peu importe l’avenir qu’on aurait prévu pour une relation, c’est le degré d’implication personnelle, de ce qu’on y investis et ce qu’on choisit de protéger, qui donne le ton et la couleur à l’éventualité d’une évolution.

Je passe par toutes les gammes d’émotions.
De gens qui arrivent, qui partent, qui reviennent, qui restent sans vouloir rester, qui partent sans vouloir partir, qui attendent, qui restent au pas de la porte, à ne vouloir pas prendre de décision. Je vis en quelques sortes une période où j’ai plusieurs personnes autour de moi, mais où je n’ai jamais été si seule. Où je ne me suis jamais sentie aussi repoussée et mise en étau.

J’ai pris la résolution pour les 3 prochains mois de ne pas être en relation avec quiconque.
Pas de fréquentation purement sexuelle, pas plus qu’une possibilité d’histoire d’amour. Pas de rencontre Tinder. Pas de numéro de téléphone échangé. Pas d'embrassade de bar avec les facultés affaiblies avec l'ami de mon frère qui me fait trop d'effet et qui m'amènerait loin de la ville passer des jours en cuillère à discuter de ce que seraient nos vies si on y allait à fond le train... Je n’ai plus l’énergie d’y croire. De tomber de haut chaque fois. De me dire que je ne me fais pas d’attente mais de me faire enrober d’un délicieux mélange de projets, de compliments et de douceur. De vouloir y croire avec les mauvaises personnes, de ne pas vouloir aller plus loin avec ceux qui me demandent de leur sacrifier mon temps libre pour des baises qui finissent avec un mouchoir à la main et un bec dans le cou pour la route.

J’avais toujours pensé avant qu’une relation sans intimité sexuelle n’en était pas une. Alors la première chose que je donnais c’était mon corps. Si la chimie y était, le reste allait suivre. Ou pas. Mais au moins, le plaisir instantané était là et ce besoin était comblé. C’est moins d’entretien une relation qui demande exclusivement d’avoir les jambes épilées et deux esprits échauffés, qu’un corps vêtu et une âme à nu. Ça fait moins mal aussi quand ça se termine. Enfin, pour quelqu'un de normal, j'imagine.

J’en ai eu plus que ma dose des envolées en douceur où le rythme est soutenu mais constant et puis, paf. Le mur. Un long message texte ou sur Facebook pour dire que c’est super, tout est bon, mais que ça doit se finir. Pour des raisons bidon. Pour une ex qui revient de loin. Pour un horaire qui change. Pour des problèmes financiers. «Mais Jade, tu restes une personne exceptionnelle, intelligente, divertissante, surprenante, et j’adore nos moments. Et j'ai passé des instants formidables et on s'entend super bien, on a plein de points communs, mais ça ne fonctionnera pas.» Ouais... bon alors bonne vie, on coupe les ponts.

Ça finit par user de se faire jeter sans justifications valables. Parce que je ne considère pas qu'un long paragraphe rempli de super arguments en ma faveur suffit à me rassurer. Ca finit par affecter l’estime, même si les paroles tenteraient de se faire protectrices. Même si la veille encore, tout était parfait. Que mes regards le feraient fondre durant la plus froide journée d’hiver. Je ne sais plus faire semblant d’être forte. D’encaisser les coups à l’égo sans broncher. De maudire le ciel de m’envoyer des grands indécis alors que je cherche du solide et du véritable.


Ça finit par sucer l’énergie vitale de se croire invincible et de toujours foncer tête baissée, pour ne pas laisser une possible histoire souffrir des aventures passées. Pour permettre une chance entière à ce qui s’agira peut-être d’une nouvelle vie. Je me sens faible en même temps de mettre cartes sur table depuis le début en disant que je ne veux pas avoir mal. C’est contraignant d’être perçue dès le départ comme une personne qui se sent trop fragile pour faire face à une histoire qui n’est même pas commencée. Et ne pas vouloir s’attacher.. c’est quoi ça? Personne ne choisit de s’attacher ou pas. Et la peur de l’attachement entraîne inévitablement un focus sur autre chose que le moment présent.

Je ne multipliais pourtant pas les rencontres pour le seul plaisir de remplir mon agenda. Je n’avais même, depuis des mois, rencontré personne en attendant que l’homme pour qui j’avais envie d’attendre se branche enfin. J’étais libre de faire ce que bon me semblait, mais j’avais besoin de savoir. De comprendre. Expérimenter ce que c’était de mériter quelqu’un pour qui on fait des efforts et des sacrifices. Parce que c’est si facile de baisser les bras quand ça ne fait plus l’affaire et de larguer les amarres. J’ai été naïve, peut-être. J’ai voulu savoir si les bons mots qu’il avait pour moi se matérialiseraient en gestes. J’ai voulu lui donner une chance de me prouver que malgré ses peurs, il appréciait ma présence dans sa vie et qu’il avait envie d’être dans la mienne aussi. Après 3 tentatives de reconstruction de notre lien de confiance et des explications qui ne finissaient pas, j’ai terminé le tout en lui donnant mon point de vue de la situation pour qu’enfin il se décide de mettre des mots sur des sentiments. Le plan de match de l’histoire simple, sans casse-tête, sans date butoir, sans embrouille n’a pas été suivi. Je lui ai dit que j’en avais assez et l’ai fait pleurer. Je ne sens jamais bien dans ce genre de situation, mais j’avais atteint mon seuil de tolérance. Encore maintenant, il tâte le terrain, veut revenir, me demande du temps. Ce n’est pas suffisant du temps. Ce n’est pas une vie, d’attendre. Ce n’est pas une vie de se questionner. Ce n’est pas une vie de comprendre que sa propre personne ne vaut même pas qu’on la libère d’un fardeau blessant pour lui permettre un meilleur avenir. D'essayer de me résigner à me dire que je ne mériterai probablement plus personne avec qui partager mes jours. De changer de mentalité en me promettant que je vais trouver. Que je suis encore jeune. D'ouvrir les yeux sur d'autres possibilités. Et de compléter mes réflexions en me disant que ça doit pas être si mal de finir vieille fille avec 20 chats à la maison..

Et il y a lui. L’autre. Qui multiplie les conseils et qui sait trop de quoi est faite ma vie. Qui constitue un inatteignable désir. Un mirage. Qui se pointe quand on ne l’attend pas, et qui se pousse quand on aurait tant besoin de lui. Qui est conscient de tout ce que je broie au fond de mon âme et qui en ajoute. Inconsciemment ou volontairement, je n’en sais rien. De semaines en semaines. Les mots dans mon agenda m’invitant aux jeux les plus fous, jusqu’aux alarmes d’arrêt. Il me tord le coeur à m'en tirer des larmes avant de le laisser reposer dans un écrin de soie dont la douceur m'apaise. Qui me regarde quand j’ai les yeux ailleurs et qui m’évite quand je me rapproche. Conscient que je suis fatiguée de jouer et qui en ajoute en additionnant les mots les plus tendres et les déclarations qui tranche mes veines tout en endormant mon mal. Qui n'est pas libre et qui ne le sera jamais. Et pour qui je ne me battrai pas. Plus maintenant, après des années à voguer sur la vague d'une amitié améliorée et d'une complicité réelle qui se consume si vite qu'il m'est impossible d'en apprécier les subtilités.

Je mentirais si je disais que je ne suis pas affectée tous les jours de ma vie par ces rencontres où ça connecte, ça se met en marche avec une vitesse de fou et ça s’arrête brusquement. Prises séparément, ces histoires de la dernière année et demi n’ont probablement rien à faire pleurer ou se morfondre, bien qu’elles aient été intenses et vraies. Mais le point en commun qu’elles ont toutes, c’est le coup de couteau dans la blessure de rejet qui s’infecte et ne se guérit pas. Et d'une fois à l'autre, je perds des plumes par poignées, et ça reste ma seule protection.
Je n'en ai plus pour longtemps encore avant d'exposer ma chair.
Mais je ne me rendrai pas là.



Jade xx