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8.08.2015

Infinitif présent

La routine la moins routinière du monde; me glisser chez-lui par un passage secret.
Ouvrir, entrer, descendre les marches une à une en ne sachant pas dans quel état d'éveil ou de repos il sera. Savoir qu'il m'attend. Qu'il a envie de me voir. De me toucher. De me sentir. Qu'il me désire. Qu'il a envie de moi.

Savoir que j'ai droit à une permission spéciale. Que je suis sur un terrain miné. Et que je dois me comporter de façon discrète, exemplaire.

Approcher. Le trouver assoupi...
Me glisser contre lui.
Le réveiller de mes lèvres sur les siennes, de ma main déjà entreprenante sur sa cuisse.
Sentir son corps sortir de son engourdissement.
Voir s'ouvrir ses yeux.
Les voir se poser sur moi.
Les regarder s'illuminer.
Sourire.
Le regarder répondre de façon si spontanée.
L'entendre me dire «Je suis content que tu sois venue.»

L'embrasser.
Attiser sa bouche d'une morsure toute légère à sa lèvre inférieure.
Empoigner sa nuque pour le rapprocher.
En perdre le souffle.
Avoir envie de goûter.
Tout goûter.
Goûter de mes cinq sens.
En inventer un sixième pour mieux m'imprégner du moment.
Laisser couler le temps, me fondre à lui.

Le caresser. Par dessus son pyjama.
Croire que c'est une barrière excitante qui m'empêche de déjà avoir son sexe entre mes lèvres. Me garder de vouloir presser l'instant.
Me garder de vouloir la satisfaction sans l'intensité.
Et penser que je le trouve magnifique depuis le premier regard.
Souhaiter qu'il ait cerné ce dont j'ai envie. Savoir qu'il me sait.
Passer à l'étape suivante...

Le dénuder.
Découvrir son absence de pudeur et de sous-vêtement.
Découvrir son érection et me l'approprier.
Glisser le bout des doigts sur sa cuisse, jusqu'à son aine.
Le sentir vulnérable.
Me sentir toute-puissante.
Effeuiller de ma bouche son torse, ses hanches, revenir à ses lèvres et retourner à sa moitié inférieure. Saliver à la vue de son plaisir.
Tendre l'oreille après lui avoir demandé ce dont il avait envie.
Sembler entendre qu'il voulait ma bouche... Langoureusement m'en faire une joie et une mission.
Le faire flancher..

Le déguster. Comme un fruit mûri au soleil.
Le savoir juteux. Prêt à libérer sa saveur. Prêt à me couler des commissures.
Lentement aspirer l'extrémité de son membre, l'enrouler de ma langue.
Garder le contrôle. Toujours. Peu importe mon aptitude à le faire.
Contrôler la pression, prévoir les mouvements, les envolées.
Tenir sa tige entre mes doigts et la guider vers la chaleur de ma bouche.
L'y plonger. L'en retirer.
Reprendre.
Le regarder. Droit dans les yeux. Une fraction de seconde.
Le sentir lui-même se retirer.

Faire durer le jeu durant des minutes, des secondes. Deux ou trois éternités. Dans l'entrée. Sur le parquet. Sur le sofa. Sur la table.
Avoir tellement envie de prendre mon temps que je le laisse se retirer lui-même, à la limite du tolérable, du raisonnable.
Comprendre que je m'en tire pas si mal finalement.. même s'il ne l'a jamais dit.

Puis, quand il en a assez d'être le centre de mon attention, il sait comment trouver le bouton pour me faire décoller. Alors c'est à mon tour d'être embrassée, caressée, dénudée, dégustée, contrainte dans cet univers de pur envoûtement duquel je ne veux pas sortir.
Et il y ajoute du piquant juste ce qu'il faut pour relever d'un cran la saveur.
À sa façon, il fait monter la température. Il redonne un rythme différent.

Raviver le désir.
Rallumer le brasier.
Et jouer à qui de nous deux cédera le premier..



Pas d'attente.
Juste du plaisir.
On y arrive plutôt bien, je trouve.





Mamz'elle J xx

8.07.2015

Soir d'orages

Soir d'été, à peine venteux, un peu humide.
Une belle soirée qui suit une journée super ensoleillée, avec que peu de nuages et un mercure assez distinctif pour cet été merdique que nous vivons.

Je suis invitée chez des amis, qui souhaitent me présenter à l'un de leurs collègues de travail, Alexis. Un passionné de musique et de photo, beau grand bonhomme aux yeux verts foncés et cheveux clairs, bossant en finances. Un peu comme moi, il donnait beaucoup à son travail et se gardant que peu de temps pour le reste. Un candidat qui avait du potentiel.

Ça avait bien commencé en fin d'après-midi, avec la préparation du souper. Comme nous avions la trop légère tâche de couper les légumes et préparer la salade, nous avons eu beaucoup de temps pour discuter de nos horaires chargés et de nos absences de vies sociales. Mais tous deux vivions assez bien avec le fait de donner de l'énergie à ce qui nous passionnait et sur bien des aspects et des conceptions, nous nous rejoignions. Une belle discussion de coin de table. Puis, est venu le temps de nous mettre à table et nous avons encore une fois eu beaucoup de plaisir.

Un feu de camp, quatre chaises.
Mon amie Nadine baille aux corneilles. Nous sommes tous assis à regarder le feu en écoutant Johnny en bruit de fond. Je somnole un peu dans ma grosse doudou à fixer les flammes et laisser se chauffer mes joues. Alexis et Olivier se racontent leurs souvenirs de l'université et ça nous tire un sourire de temps en temps. Le souper fondue assez arrosé avait un peu raison de nous quatre et pour terminer la journée de plus belle, l'ami Olivier avait ouvert une belle bouteille de rhum épicé que nous avions dégusté avec grand plaisir. Le truc un peu épique avec le rhum, c'est que personne ne se rend compte de son effet avant de se lever de sa chaise...

Alors que les deux hommes sont en pleine discussion, Nadine se lève un peu chancelante et nous souhaite bonne nuit. Je reste par plaisir, parce que rien ne me détend plus que de m'asseoir au bord d'un feu de camp, mais moi aussi je ressens l'appel de mon lit.
J'avais apporté ma tente et l'avais monté derrière la maison, puisque dans leur loft à aire ouverte, aucune chambre d'amis n'était disponible et que le sofa ne m'intéressait que peu. Mon lit était tout prêt à me recevoir, mon petit fanal était allumé et je savais que j'allais y dormir comme un bébé.

Je finis par tomber dans les bras de Morphée, le nez sous la couverture. Personne ne se rend compte de mon sommeil. Quelques minutes plus tard je suis réveillée par quelques gouttes d'eau.
Les précipitations deviennent un peu plus importantes et on prend chacun nos choses pour aller se coucher.

Les gars ramassent les chaises, jettent la chaudière d'eau sur le feu, on convient tous de prendre le déjeuner le lendemain à 9h et je prends la route de ma tente. Alexis lui, doit dormir dans son auto, presqu'aussi prévoyant que moi. Aucun de nous n'est en état de conduire alors, c'est bien que nous ayons ce qu'il faut sous la main!


En deux temps, trois mouvements, j'enlève mon chandail, détache mon jean et le retire. Un peu sous l'influence de l'alcool, je défais mes cheveux et je m'installe en sous-vêtements dans mon sac de couchage. C'est à ce moment que j'entends Alexis dire mon nom, de l'autre côté de la porte de ma tente, à travers le vacarme des précipitations sur la bâche qui recouvre mon abri.

«Jade, c'est moi!»
Il ouvre la fermeture éclair de ma tente et entre à genoux.

«Euh, tu ne dormais pas dans ton auto?»
- Dans les faits, ç'aurait été super.. mais mon toit ouvrant est resté ouvert et c'est complètement trempé sur tous mes sièges. je me demandais si..

Argumenter en soutien-gorge devant un si bel homme, avec un goût de Rhum Kraken récurrent dans la bouche n'était pas tellement dans mes plans alors bon, aussi bien le laisser coucher dans ma tente.

Pour ne pas inonder mes draps, je lui demande de retirer son chandail et ses pantalons complètement imbibés d'eau. Il se glisse donc dans mon sac de couchage, et une petite gêne s'installe d'avoir une si grande proximité le premier soir, dans une circonstance un peu inopportune mais totalement anecdotique. On est un peu timides, mais je finis par lui dire que je suis du genre à ne pas trop bouger une fois que je m'endors et qu'il peut être en paix, je ne suis pas une menace. Il peut dormir sans crainte.

Rien n'annonçait le déluge qui a suivi. Déja, l'intempérie était violente, mais le tonnerre et les éclairs qui suivent quelques minutes plus tard sont terribles. Je suis couchée, les deux yeux ouverts et je cherche maintenant le sommeil. Je déteste vraiment les orages et celui-ci est historique. Les coups de tonnerre qui se suivent augmentent en intensité et me font sursauter à chaque fois. Je commence à trembler comme une feuille et Alexis me demande si ça va.

En orgueilleuse que je suis, je lui dit que tout va bien, que j'ai juste un peu peur et que je commence à avoir froid. Honnêtement, je n'avais pas prévu de chauffage avec la journée presque caniculaire que nous venions de vivre, mais l'orage à refroidi l'air et l'humidité qui s'infiltre toujours un peu fait que je grelotte..

J'imagine que je touche une corde sensible ou son âme protectrice, il m'entoure de ses bras et nous finissons en cuillère. Ce n'est pas désagréable mais j'avoue que c'est tout de même un peu étrange.
Sa chaleur dans mon dos m'apaise un moment, j'arrive à oublier le temps qu'il fait dehors et je tente de fermer les yeux.

Un éclair.
Immense.

Il me serre encore plus fort.
Je sens dans mon ventre naître ce petit brasier, qui incite mon bassin à se pousser un peu plus, se loger au creux de ses hanches et y glisser ma chaleur.
Je sens son nez se glisser le long de ma nuque, remonter à mon oreille. L'entendre respirer au travers de ce vacarme m'allume maintenant. L'une de ses mains se fraie un chemin, tout en douceur vers mes seins, et y pince une pointe déja excitée. Je bouge les reins pour agacer son sexe qui se durcit dans le bas de mon dos. Je le sens pulser au travers du tissus léger de son caleçon et je prends un plaisir certain à laisser ma culotte se froisser sur l'avant de son sous-vêtement.

Le message est lancé maintenant, et ça déboule assez rapidement.
Le sac de couchage prend un peu le bord, nos corps se trouvent, s'entrechoquent dans la pénombre de cette nuit où, de temps en temps dans l'intempérie, un éclair nous sert de veilleuse une milliseconde.

C'est là que nos yeux se croisent, que nos mains se trouvent.
Nos bouches s'accordent, nos langues se dégustent. Il a des lèvres parfaites, charnues et douces.
Je l'attire à ma bouche avec une ferveur animale, alors que mon désir pour lui gagne du terrain dans ce corps que je ne cherche plus à contrôler.

Il détache mon soutien gorge et entreprend de lécher mes seins tout en les caressant. La tête vers l'arrière, je ne fais que les lui offrir en crispant le bout des doigts sur la base de ses cheveux en guise d'appréciation. L'orage est si fort que je le l'entends pas. Je suis dans un autre espace-temps. J'ai l'impression que le vacarme me fait oublier la réalité et que tout ce dont je prends conscience, c'est mon sexe qui appelle à l'aide.

Je le repousse sur le matelas, je m'installe au dessus de lui et lui arrache presque son caleçon alors que le tonnerre a encore frappé. Comme si ma peur avait maintenant disparu, maintenant la force de la tempête me donne une énergie catalysante que je ne me connaissais pas. Sans autre préliminaires que quelques va-et-vient de sa queue dans ma petite main, je l'insère entre mes cuisses avec une facilité désarmante, avec mes doigts qui voguent autour de mon clito, glissant sur la vague de ma cyprine abondante.

Je me retrouve à le chevaucher dans la pénombre, dans un bruit délirant de foudre et d'éclairs, de déluge sur une toile qui retiens à peine cette quantité d'eau absolument démente, alors qu'il me retient d'une main la hanche et de l'autre agrippe mon sein. Le décorum est parfait. Le rythme est constant. De temps à autres, nous nous apercevons dans un rayon de lumière électrique qui déchire le ciel.
Pour moi qui ai l'habitude d'être assez bruyante lors de mes ébats, c'est assez inhabituel d'être presque muette dans cette rafale.


Mais voilà que dans l'interminable orage et son enfer sonore, nous n'avions pas réalisé que nous étions, depuis déja quelques minutes, observés par un oeil bienveillant...



..à suivre


Mamz'elle J xx