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7.30.2014

Conquérir ou abdiquer, partie 2

Sa première réaction a été de prendre dans sa main une des deux bouteilles de bière. Constatant la froideur de la bouteille, il a deviné que ça ne faisait que quelques minutes qu'elle patientait là. Puis, en levant les yeux, il m'a vue. En fait... il a vu quelqu'un l'observant derrière le treillis de bois de la piscine.

«J'peux savoir ce que tu fais chez-moi, dans ma piscine?»
-J'suis venue prendre une bière.
-Une bière? Elle est où ta bière?
-Je comptais sur toi pour me l'amener, comme tu es passé à côté...

J'ai nagé jusqu'à lui en toute élégance, laissant mes yeux se poser sur son corps presque nu...
Je crois que c'est la première fois que nous sommes si peu habillés devant l'autre. D'un sens, je nous trouve un peu plus intimes, d'un autre côté, je ressens non seulement la crainte de lui déplaire et qu'il soit fâché que je me trouve chez-lui sans sa permission.

Je ne peux pas m'empêcher de le scruter, en relevant mes lunettes de soleil pour mieux cacher mon regard inquisiteur. Si je ne me trouvais pas dans l'eau fraîche de la piscine, je pense que l'entrecuisse me bouillonnerait.

M'appuyant sur le bord de la piscine, je me lève et m’assois laissant mes pieds traîner dans l'eau.
Il me tend la bouteille après l'avoir ouvert et s'assois à côté de moi.

Montrant sa bouteille comme pour faire un cheers, il me dit: «Bienvenue dans ma piscine! »
-J'ai un peu pris l'initiative de plonger avant que tu m'invites, disons! dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Je savais pas si t'aimais la blonde ou la rousse, j'ai amené ma préférée,
-Je préfère de loin les brunettes, mais pour boire, celle-là sera parfaite.

La tension s'accentuait en moi, nous avons bu la première bière en riant et en parlant de nos belles années de collaboration professionnelle et en avons débouché une deuxième pour célébrer le soleil. À un certain moment quand nos genoux se rapprochaient délicatement et que nos mains se frôlaient par accident, j'ai pensé que le timing était parfait pour tanter quelque chose. Puis, je me suis dit que j'allais attendre que lui, provoque un contact. Je lui démontrais clairement mon intérêt par ma seule présence ici, mon pas était fait en sa direction.

Le temps a passé un peu plus vite que prévu.. Nous nous sommes retrouvés sans bière et sans envie que ça se termine. Alors, il a proposé d'aller en chercher dans la maison. Je lui ai dit que je le ferais.
Il a souri. Je me suis levée.


Je sentais son regard sur mes jambes, sur mes hanches. Mon maillot avait l'air d'éveiller en lui des émotions. Ça tombait bien.. si j,avais eu des yeux derrière la tête, j'aurais vu dans ton short nautique s'éveiller une bête incontrôlable que j'allais devoir calmer moi-même.

Je suis allée chercher des bières, mais à peine le temps de refermer la porte et le voilà juste derrière moi...

(à suivre..)

Mamz'elle J xx



7.29.2014

Il y eut un soir, il y eut un matin..

J'aurais tellement aimé que tu me rejoignes sous la douche, lorsque je rinçais ma longue chevelure sous l'eau tiède. Quand les effluves de fleurs d'oranger n'arrivaient même pas à enlever de mes sens cet engourdissement provoqué par le poids de ton corps sur le mien quelques minutes plus tôt.

J'aurais dû me douter que cet attente inassouvie allait me décevoir. Que j'allais regarder la porte ne pas s'ouvrir durant toutes ces secondes pesantes et allongées..


Mais au moins, à ma sortie de la douche, lorsque j'ai enfilé ton peignoir et que je me suis rendue à la chambre ramasser mon bagage, tu m'attendais nu au pied du lit avec ma plus belle lingerie à la main et les yeux calmes, en guise d'adieu...  ou d'aurevoir..

Revenir d'où je viens.

Parce que ça me donne un coup dans l'estomac mais que je ne peux m'empêcher de vouloir goûter à cette douleur qui me fait si mal, mais qui me rappelle à quel point j'ai pu être bien.

Je te cherche. Je te vois. Tu te sauves. Je me cache.
J'ai honte, tu as peur.

Je ne croyais pas il y a 6 ans que toi et moi ça se pouvait.
Je ne savais pas jusqu'à ce que tu me dises que tu m'attendrais 30 ans s'il le fallait..

Mais il y a eux. Il y a toi, il y a elle, il y a tout ce qui nous éloigne et tout ce qui nous retient.

J'ai envie de prendre un hypothèque dans mon patelin, juste pour te voir passer deux fois par jour devant chez-moi et me dire qu'un jour, tu arrêteras ton VUS dans mon entrée pour ne plus jamais repartir.

7.12.2014

Conquérir ou abdiquer, partie 1

6 ans.

72  mois.
Un peu plus de 2160 jours, depuis.

M’est venue une idée en tête pour enfin arriver à mes fins.

L’histoire d’amour inachevée de ma vie, qui s’est terminée de façon un peu brusque, qui s’est poursuivie en silence pendant presque 5 ans et qui s’est soldée par des aveux d’amour de la part de l’un et l’autre un soir de party. Et depuis, chaque fois que l’on se permet quelques mots, par politesse, on se dit qu’il faudrait bien aller prendre une bière chez l’autre un bon moment donné… mais nous ressentons drôlement le malaise entre nous et c’est pour ça qu’en 4 ans, j’ai jamais pris de bière chez lui ni lui chez-moi. 

Ce weekend, congé pour moi. Ça tombe bien, j’ai envie de faire de la route et mon amie a préparé un super souper avec notre gang du secondaire. J’ai envie de m’y rendre, plus pour la forme que pour les retrouvailles..

On est vendredi, je «squat» l’appartement d’une bonne amie mais elle finit de travailler vers 15h cet après-midi. Je pars de chez-moi, arrête à quelques endroits faire de la photo, prendre une limonade et je fais même laver mon auto par un groupe de Camp de jour qui amasse des fonds. Je prends mon temps mais j’arrive quand même à onze heures. Mon amie me donne les clés de son condo où je m’installe un peu. Le soleil est presqu’étouffant et j’ai la petite nostalgie de revenir dans mon patelin… deux sentiments hétérogènes qui agissent en mois comme une tonne de briques. J’enfile mon maillot de style matelot avec deux ouvertures au niveau du bassin et sans bretelles. Un short bleu, une camisole blanche et un chapeau de paille d’allure mode pour terminer le tout.

Je sais pourquoi ça ne me fait jamais de bien de revenir dans ma patrie.
J’y ai laissé l’amour de ma jeunesse. Le premier coup de foudre de mon existence. Je l’ai abandonné par peur, par envie de voir autre chose que la campagne et son milieu fermé malgré toute la liberté offerte. Il sait que je l’aime; je sais que c’est partagé. Nous nous le sommes avoué l’an dernier.. 5 ans trop tard. Alors qu’il avait offert la bague à sa blonde parce qu’il croyait que de mon côté c’était de l’histoire ancienne. Et il lui avait fait 2 enfants par envie de fonder une famille et enfin réaliser le rêve de sa vie d’avoir une famille à abriter dans sa belle et grande maison blanche qu’il avait acquise depuis son arrivée ici.

Bref, je ressens toujours cette tension du cœur qui nous dit que ce n’est pas une bonne idée, mais la morale veut que je vienne visiter ma famille et mes amis, alors… rapidement je passe par-dessus.

Puis, dans ma tête germe une idée risquée.
Je fais une équation; il termine sa semaine de travail à midi et demi. Sa fiancée, elle, tient sa boutique d’aliments naturels jusqu’à 17h. Et les enfants sont à la garderie. Il fait 35°C. Je meure d’envie de plonger dans une piscine… rapidement, j’arrive à un produit bien intéressant à mon calcul.

C’est aujourd’hui que je fais le grand saut.
Je prends mon courage à deux mains, et je me refais une coiffure digne de ce nom. Il est temps pour moi de sortir mon maquillage «waterproof»; mon plan demande d’être prête en tous lieux et en toutes occasions.
Une tresse joliment coiffée sur le côté de l’épaule qui descend sur le côté de mes seins, un peu aplatis dans mon maillot. Avec mon chapeau le look final est à la limite du «casual» mais tout de même sexy.

L’homme que je veux surprendre habite un coin paisible sur le bord de la rivière, mais sa maison, assez reculée de la rue, donne accès à un superbe terrain gazonné où siège une grande piscine semi-creusée et une terrasse qu’il a construit lui-même, avec le plus grand des soins. Rien n’est laissé au hasard. Tout a été pensé pour une question d’esthétisme mais surtout de fonctionnalité. Même sa piscine a une section plus profonde où sur le côté trônent des bancs intégrés,  pour permettre aux adultes de relaxer pendant que les enfants s’amusent en les surveillant. Cette section est sur un côté, un peu reculé pour éviter les éclaboussures et donner plus d’intimité. De ce côté, un paravent en treillis a été installé avec des plantes grimpantes pour assurer aussi un peu d’ombre pour quiconque voudrait s’installer pour relaxer avec un livre et un cocktail. Super fonctionnel nous disions..

Je stationne mon auto à près d’un kilomètre de sa demeure. Je la camoufle suffisamment dans les arbustes pour qu’il ne soupçonne pas ma présence, mais que s’il la devine, il arrive à déceler que je suis dans son secteur.

Le vendredi est une journée spéciale pour lui. Dans le tourbillon de sa vie familiale, c’est le seul moment où il se retrouve enfin seul, à l’abri des regards et du travail, les enfants en dehors de la maison et sa blonde prise par ses obligations. Il me disait souvent que c’est dans ces moments qu’il en profitait pour se mélanger une vodka jus de canneberges et s’étendre sur son patio en écoutant du Kaïn.

Loin de moi l’envie de mettre Embarque ma belle dans le piton, mais le reste de sa routine-type m’intéresse. Je sais où il cache la clé de sa maison et je pourrais bien apporter avec moi tout ce qu’il faut pour lui faire un cocktail créé de ma main, mais pour ne pas éveiller de soupçons, aussi bien m’en tenir au minimum de préparatifs; J’ai pour ça  rempli ma glacière de Richard’s Red et j’ai amené une boite de Fudge, ses préférés en été.

Pendant que je marche en bordure de la route de la façon la plus discrète qui soit, je m’imagine déjà la fraicheur de l’eau de la piscine me caresser le cou. Sachant qu’il y a bien 50% des probabilités qu’il me sorte de la piscine en m’insultant comme du poisson pourri et qu’il en parle à tout son entourage pour me faire passer pour la pire vicieuse de l’histoire du Monde, je me demande si réellement, j’ai envie de me rendre au bout de cette envie.

Mon corps me dit oui, secondé par mon cœur.. je ne peux plus rien pour moi-même.

Et au moins j’aurai essayé.

J’arrive sur son terrain.. c’est étrangement silencieux et délicieusement excitant de me retrouver sur sa propriété sans en avoir demandé l’autorisation. En même temps, je n’étais pas pour l’appeler et lui demander : «Est-ce que je peux te faire la surprise de ta vie, dans ta piscine cet après-midi, svp? »  Nah. Ça prenait les grands moyens. Et je les avais bien en main…
Je laisse la glacière sur le bord de la piscine à l’ombre après avoir sorti deux bouteilles bien froide et les avoir déposées sur la table. Ma serviette traîne, jetée là par envie de désinvolture et je teste la température de l’eau. Je suis très nerveuse et j’arrive à peine à me convaincre que mon idée en est une bonne… Mais je sais que si je ne vais pas au bout de ce désir, je n’en aurai jamais le cœur net. Et maintenant que je suis dans sa cour, pas question de m’enfuir…

Je m’assoies au bord de la piscine, mes pieds flottent dans l’eau fraîche. Je brasse un peu ma chevelure pour lui donner du volume, regarde dans mon miroir pour m’assurer que mon maquillage est parfait. Je suis en mission ici; ça me prend des armes de séduction massive!
Le temps passe.. au bout de dix minutes, je l’entend tourner dans sa cour, le volume de sa radio joue dans le fond. J’entends la porte de son VUS se refermer. Il entre dans la maison, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne jette un œil par la fenêtre et qu’il voit, premièrement les bouteilles de bière et deuxièmement une femme dans sa piscine.


L’envie me prend de retirer mon maillot, d’être totalement nue sous l’eau calme et salée de sa piscine. Je suis assise sur le petit banc dans le bassin du fond, mes jambes tremblent, j’ai la bouche sèche. Mon corps en entier ressent cette nervosité palpable et soudainement, je regrette d’être venue. Au dernier moment où j’aurais pu sortir de la piscine, m’enfuir à toutes jambes et regagner le domicile de mon amie en me morfondant dans mes remords de ne jamais avoir tenté le coup avec lui… la porte-patio s’ouvre et je le vois. En maillot moulant.


Oh oh… «Jade, trouve une bonne excuse à lui donner ou fais quelque chose. Rapidement..»


À suivre..



Mamz’elle J xx