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1.25.2016

J'ai rien demandé

Je t'ai rien demandé.
Je t'ai pas demandé de me voir dans ta soupe.
Je t'ai pas demandé de me texter 300 fois par jour.
Je t'ai pas demandé de m'appeler tous les soirs pour prendre des nouvelles de moi.
Je t'ai pas demandé de me raconter tes bonheurs d'être papa.
Je t'ai pas demandé de m'inviter à souper chez-vous.
Je t'ai pas demandé de me faire visiter ta maison.
Je t'ai pas demandé de me garder à coucher.
Je t'ai pas demandé de me laisser croire que tu avais de la place pour quelqu'un dans ton coeur.
Je t'ai pas demandé de changer tes plans pour que je puisse te voir.
Je t'ai pas demandé de dire en me regardant dans les yeux, dans un élan d'émotion que tu étais en train de tomber pour moi.

Je t'ai juste demandé d'être honnête et de ne pas t'emballer.
Je t'ai juste demandé ce que tu attendais de moi, question à laquelle tu n'as même pas su me répondre. Parce que je sais pas pourquoi, tu m'idéalises tellement depuis le début.
Tellement que je me sens gênée de me présenter telle que je suis.
Toujours à me dire que je ne dois pas croire ce que tu affirmes. Que c'est impossible que ce soit si spécial avec moi et jamais avec d'autres. Je sais que je ne suis pas une pauvre niaiseuse, que ça va bien trop vite pour que ce soit sain. J'ai juste trop souvent envie de donner la chance au coureur, à en oublier le risque. À ne pas embarquer dans le jeu de la rancune et de la généralisation. Je ne veux pas devenir méfiante chaque fois qu'on me complimente, à me demander si dès la troisième syllabe prononcée, on ne se joue pas déjà de moi. Et je n'ai pas l'impression que tu as fait exprès, je ne suis pas totalement pessimiste, j'ose croire que tu n'as pas essayé volontairement de m'aveugler avec toutes ces belles paroles.

C'est ton envie de sérieux, ton envie de stabilité. Ton goût pour un retour sur terre, avec les valeurs nobles que tu me nommais une après l'autre qui ont tout changé. J'avais fini par laisser se ramollir ma carapace. À te croire quand tu me disais que tu voulais du vrai. Que tu ne voyais que moi.
Si ça avait été clair depuis le début que tu cherchais du plaisir charnel, on s'en serait tenu à ça. À la limite, j'aurais pu te dire que j'étais pas intéressée. Parce que j'en avais plein le cul d'être le trou. La culbute du mardi soir. Le coup vite fait qui ne s'attarde pas après le coït.
La langue et les mains généreuses.
La cochonne qui se refuse rarement.

Mais tu le sais.
Je t'ai rien demandé.
Je t'ai même dit que je n'étais pas celle que tu croyais que j'étais, pour descendre un peu tes attentes et que tu réalises que j'étais pas la reine que tu t'imaginais.

J'arrive pas à me faire à l'idée.

Je retiens des jurons et des larmes.
Je ne l'ai pourtant jamais cru que j'étais la tienne.
Juste parce que je n'ai plus l'estime de moi-même que ça prend pour être naïve et m'emballer.
J'étais au neutre. Pas encore partie. Alors que tu allais à cent milles à l'heure sur l'autoroute d'une vie qui ne m'appartenait pas.

Pourquoi alors c'est moi qui se fait rentrer dedans?

Qu'est-ce que j'attend donc de la vie.
Si seulement j'y avais cru un peu, mais même pas un seul instant.
Je suis rendue sans coeur à ce point-là. Fermée à tout bonheur. Il n'existe pas mon bonheur.
Il ne dure jamais. Il me rend malheureuse mon bonheur.

J'ai rien demandé. Et j'ai mal.


Jade.





1.24.2016

Dégueulis de maux et manque de structure

J'ai eu longtemps un coeur de pierre, de granit parachevé. Coulé dans le béton armé. J'ai eu du mal à ouvrir l'organe sentimental avant un très long moment. Toux ceux à qui j'avais dit «je t'aime» m'ont quitté, m'ont blessé ou sont morts. Rien de moins. Je me suis dit que j'étais possiblement le dénominateur commun de toutes ces tristesses et ces deuils inattendus et indésirés. Que mon amour était un danger humain qui menaçait tous ceux qui auraient osé me prendre au mot ou pire, donner suite à mes élans émotionnels. J'ai arrêté les je t'aime.

Abandonnée, à bout de souffle et de larmes, je me suis convaincue que cette combinaison de mots me poussait vers le bord du précipice. J'ai voulu arrêté le supplice de chercher dans les yeux de mon interlocuteur la moindre activité cérébrale entourant la réception d'un message si lourd de sens. Parce que je sais de toutes façons qu'un je t'aime finit toujours par perdre un peu de son lustre lorsqu'entendu à maintes reprises.

J'ai tenu parole. Sauf une exception. À un homme que je connais depuis des années... Après m'être promis que je n'allais plus le dire à personne, j'ai pensé qu'il allait être le dernier et le seul à y avoir droit.
Je lui ai dit.
Lancé comme ça de façon simple.
Lui disant que je n'attendais rien en retour.

Je t'aime.

Ça veut tout dire. Ça veut rien dire. 

C'est une promesse implicite, de se tenir debout et prêt à attraper au vol le coeur en plein battement pour lui éviter une possible chute. C'est une liaison entre deux corps et deux âmes qui n'a pour but que le partage d'un instant de vie et de total abandon. 

Ça donne des hauts-le-coeur à tous les marins qui n'ont jamais pris la vague. C'est une déchirure à vif d'une chair qui demande d'être caressée. C'est l'offrande d'un poignard à la lame infectée emballé dans une étoffe de soie. C'est le risque à prendre d'y faire face ou de se le mettre à dos.

C'est beau.
C'est lumineux. Ça joue une musique apaisante et confortable.

C'est aveuglant.
Ça transperce les organes vitaux et laisse la victime geindre dans son sang et ses larmes.

-Mon journal, octobre 2015


Je n'ai plus eu le courage de regarder quelqu'un dans les yeux et de lui dévoiler mes sentiments. En ai-je des sentiments, de toutes façons... La nature de ce que j'exhibe, de l'entièreté de ce que le message d'amour que je lance implique, personne n'a semblé avoir compris. C'est comme lancer à la mer la dernière bouée que l'on a pour sauver une vie que l'on juge plus pertinente que la sienne-même.


Un individu masculin m'écrit.
Je lui réponds.
Il me récrit.
Je lui re-réponds.
Le championnat de ping-pong qui dure pendant 8 jours.
On parle de heavy metal et de Pornhub.
Rien d'impliquant, j'ouvre même pas la machine sur ma vie personnelle.
Puis à un moment, il me lance un «Je suis en train de tomber amoureux d'une inconnue et ça m'effraie».

Calme-toi, 8 jours pour aimer, c'est de l'amour creepy.

-Mon journal, janvier 2016


Fascinant ce qui se dessine dans la tête d'une femme qui a perdu l'envie de croire que ça peut arriver.
Je n'y ai pas donné suite. L'ai probablement insulté en ne lui répondant pas «moi aussi». Parce que je ne suis pas amoureuse. Parce que je ne le serai probablement plus amoureuse. Parce qu'être amoureuse, c'est me présenter totalement nue et offerte sur le piédestal qui finira par me tuer.

Et je suis là à me demander si ça finira un jour, la boule dans le ventre et les montées de larmes. La douleur incessante de me demander si je suis digne de l'amour de quelqu'un.
C'est parce que j'ai eu droit à des silences, des bonhommes sourires et des je t'adore, que la dernière fois que j'ai répondu «moi aussi» à un je t'aime, c'était la fin d'un espoir en ma vie avec à mes côtés, une âme aussi errantes que la mienne...



Mamz'Elle J xx




1.08.2016

Minuit passé

Se sentir choisie.
À minuit passé, se faire réveiller par mon cellulaire qui sonne au pied de mon lit, affichant une photo de lui, montures démesurées et veston ajoutant à son charme de mi-trentenaire assumé. Essayer de me donner un contexte spatio-temporel parce que je me suis encore endormie sur les millions de pages Pinterest de coiffures faciles et de smoothies granos en écoutant du Ben Howard. Répondre d'une voix mi-rauque, mi-reposée et me surprendre à me demander pourquoi il m'appelle..

Se sentir précieuse.
À minuit passé, me glisser doucement dans une conversation mi-tenue qu'il est juste en bas de chez-moi depuis 10 minutes et qu'il hésite à sonner. Le sentir un peu en état d'ébriété et lui en vouloir un instant de s'être rendu jusqu'ici. M'attendrir de la raison de sa présence dans ma cour. Parce qu'il voulait simplement me dire Bonne nuit avant de reprendre la route vers son canton lointain où il doit se trouver le lendemain aux aurores.

Se sentir unique.
À minuit passé, me lever de mon lit en culotte de coton et t-shirt de Star Wars pour aller débarrer la porte du bloc en lui donnant la permission de rentrer un peu. Me demander de quoi j'ai l'air. J'ai pas croisé de miroir. J'ai un chignon un peu défait sur le haut de ma tête et probablement une trace d'oreiller sur la joue. Me demander 5 fois si je ne devrais pas prendre 10 secondes pour aller m'assurer d'être au moins présentable.

Se sentir excitée.
À minuit passé, me dire que je suis dans ses pensées même lorsqu'il ne pense plus si droitement... Me demander pourquoi? Pourquoi, suivi de dizaines de mots qui forment des questions qui ne se répondent même pas. Revenir sur Terre, me calmer. Je dormais il y a 5 minutes, n'oublions pas. Le voir arriver par l’entrebâillement de la porte de l'appartement, le laisser entrer. Le laisser agir.. Et sentir ses lèvres donner le signal d'alarme.

Se sentir sauvage.
À minuit passé, me demander si le coloc dort pendant que j'embrasse mon visiteur comme si nous étions seuls au monde. Me laisser tenter. Me laisser porter. Me laisser pousser et sentir son corps épouser le mien, adossée au mur, mes mains déja sur ses fesses et dans son dos. Le laisser malmener ce qu'il me reste de mise en plis, le laisser empoigner ma mâchoire pour mieux soigner mes lèvres de leur fièvre charnelle. Le laisser me dire qu'il a très envie de moi.

Se sentir désinhibée.
À minuit passé, me laisser empoigner les seins par dessous mon t-shirt, succomber à des râles partant du bas de ma colonne jusqu'à la racine de mes cheveux. Le sentir retirer ma culotte et glisser ses doigts froids sur ma fente chaude. Bouillir de l'intérieur, de ne pas pouvoir reprendre du gallon même avec mes efforts. De me laisser aller. Lui retirer sa ceinture, défaire sa chemise. Toujours dans l'entrée de l'appartement.

Se sentir désirée.
À minuit passé, m'agenouiller devant lui, défaisant sa braguette. Empoigner sa verge avec envie et conviction, dans le noir d'un logis qui avait fermé sa porte pour la nuit. Ne voir que la lueur des lampadaires entrant par la porte-patio lui éclairer le visage. Voir ses yeux se fermer, ses lèvres s'ouvrir, son dos se cambrer, ses mains caresser mes joues. Me retenir d'aller trop loin ou trop vite. Et me retrouver sous son corps, à quatre pattes sur le tapis de l'entrée avec sa queue entre les cuisses.

Se sentir étreinte.
À minuit passé, le sentir de retirer de mon intimité après une dizaine de coups de bassin. Le sentir me prendre dans ses bras, un baiser sur le front. L'entendre me demander s'il peut m'accompagner à ma chambre. Savoir qu'il a déjà compris. Le laisser marcher le premier. M'effondrer sur lui, pour lentement continuer notre valse passionnelle. Avoir le sentiment qu'il veut m'offrir son âme et pas seulement son corps. Lui huiler le sexe et en prendre soin comme de la prunelle de mes yeux pendant de longues, longues et douces minutes.

Se sentir envoutée.
À minuit passé, le laisser m'embrasser, prendre mes mains, coller nos peaux. Le laisser m'attirer contre lui. Me coucher sur le ventre à ses côtés... le regarder me détailler à la lueur de mon écran de PC qui affiche maintenant la pochette de mon album préféré de Feist. Tendre l'oeil vers son érection qui palpite.. Le voir se relever, coucher son corps sur moi et lascivement, me pénétrer doucement, avec un calme et un contrôle parfaits. Sa bouche sur ma nuque, tendre et confortante.

Se sentir abandonnée.
À minuit passé, lui donner le droit de faire ce qu'il veut de moi et jouir de tant d'abandon et de confiance mutuels. Comprendre que la douceur fera place à du bestial. Me dire que j'en ai envie aussi. On ne s'est jamais trompé depuis qu'on se connait, complices sans même se dire un mot. Garder le silence le plus grand qui soit, mais avoir envie de grogner d'envie. De tout oublier et de faire à nos têtes. Se damner à des jeux de corps. Des frictions sensuelles aux toucher du bout des doigts presque tantriques. Ça semble durer des heures. S'endormir après avoir presque joui en même temps, son corps effondré sur le mien, sa main dans mes cheveux, nos jambes enlacées.


..mais au matin, plus rien, si ce n'est que je suis nue et seule dans mon lit, et que mon alarme sonne comme prévu à 7h40. Je me rejoue quelques images. Traversant le tapis de l'entrée jusqu'à la machine à café.

Était-ce seulement qu'un rêve?

...j'ai ses ongles sur ma cuisse et son parfum imprégné à mon épiderme.
Et plus tard en avant-midi, un petit message texte avec une photo noire et blanche de moi qui dort, nue dans la pénombre..



Mamz'elle J xxx







































12.23.2015

Accord tacite et pudeur post-coïtale

Je lui avais dit de m'attendre dans son salon, que j'allais me pointer chez-lui avec que ma lingerie préférée sou mon long manteau, avec mes stilettos. Cheveux sagement lissés. Maquillée discrètement, mais les yeux en valeur.En échange, je ne voulais pas l'entendre. Pas de présentations malaisantes. Pas d'invitation à m'asseoir pour qu'on apprenne à se connaitre. Pas de bouteille de blanc au frais et de fraises chocolatées. Le plan de match était simple; les préliminaires commençaient dans son entrée et si j'aimais suffisamment sa queue, on se dirigeait vers sa chambre. Le mot «maman» devait être utilisé si jamais l'un de nous n'avait pas envie d'aller plus loin à un moment où l'autre de la soirée. Pas de sommeil enlacés. Pas de musique douce en fond. Pas de lumière tamisée.

Fin octobre, les soirées encore suffisamment confortable pour que je ne me permette pas de nylons. Je débarque armée jusqu'aux pointes, les seins retenus par un corsage rouge de dentelle et de diamants, une culotte de dentelle rouge également sertie de petites pierres brillantes, un joli collier délicat mais magnifique et des boucles d'oreilles en argent s'agençant bien avec le look. Mes escarpins noirs me font une jambe galbée et m'apportent une confiance que je n'aurais surement pas autrement.

Je voulais du franc. Du brut. Du sexe à sa forme naturelle.
Il y a des jours comme ça où tout ce qui m'intéresse c'est pas d'attache, pas de vanille, pas de séduction. On y va pour les choses simples mais efficaces. Et quand la montée de libido est passée, on se rhabille et on repart.

Le contrat était établi.

Je suis arrivée chez-lui, il m'attendait comme prévu dan son entrée. Tout vêtu comme un homme d'affaires qui rentre à peine à la maison de sa journée, nous nous sommes salués du regard. Je l'ai senti s'exciter de voir qu'enfin, le scénario se réalisait. Je lui donnais le plein contrôle de mon corps s'il restait dans les balises de mes règles. Nous avions tous deux envie de charnel, d'intense et de fusionnel, nous allions l'avoir.

Je commence par le prendre par la nuque. Tout de suite, son parfum me saute au nez. Spice Bomb. Viktor&Rolf. Wow, et il le porte si bien! Excellent choix..

J'ai envie d'honorer son choix audacieux et peu commun en l'embrassant à pleine bouche, ce que je fais sans attendre. Nos langues se joignent et se dévorent. Il prend à son tour ma nuque entre ses mains, pour que nos bouches qui ne forment qu'une s'imbriquent et se fouillent. C'est si bon.

Après ça va très vite.
J'imagine que nous avons passé un accord tacite parce que non seulement mes vêtements ont suivi la trace de notre trajet de l'entrée à son lit, mais les siens se sont enlevés en un éclair et je me retrouve à quatre pattes sur le pied de son lit avec sa main gauche qui retient mes cheveux alors que sa bouche se délecte déjà de mon sexe brûlant. Quand sa langue prend ses aises et tourne tout autour de mon bouton de plaisir, je n'ai qu'envie de gémir comme je ne me le permets pas si souvent. Deux de ses doigts se sont mis de la partie et là, sans me faire attendre, premier frisson qui se libère du bas de ma colonne pour me faire mordre le drap. Mes jambes tremblaient, je me tordais sur le lit jusqu'à ce qu'il m'immobilise de sa jambe sur mon dos. J'ai gardé mes souliers. Moi qui trouvais depuis toujours que ça faisait «fake» dans les films pornos, j'en tire une petite excitation quand même. Comme si je conservais un peu de ma classe en lui pointant mon cul devant le nez et en y éprouvant un plaisir dément sans m'éveiller aucun tabou.

Quelque minutes plus tard alors que je demandais un temps d'arrêt pour pouvoir m'occuper de lui, je n'avais plus aucune autorité sur le jeu. Il déroulait un préservatif sur son membre qu'il pointait avec envie sur ma chatte qui lui criait de s'y blottir. J'aurais voulu pouvoir le sentir s'insérer entre les lèvres de ma bouche et en conserver dans ma banque de souvenir le goût et la chaleur, mais à ce stade, je ne faisais plus tellement d'argumentaire entre ce que je voulais vivre et ce que je voulais garder en souvenirs de toutes façons.

Ce fut, avouons-le, jouissif bien que très rapide. Je le sentais s'agripper à ma taille pour mieux s'enfoncer au moment où il a joui avec un râle à la limite du cri primal.

Quand il s'est effondré sur le lit, il a ouvert la bouche pour dire; «Mon brouillon était pas si mal, mais là j'veux faire le propre. On repart dans 4 minutes.»

J'ai ri. Et je suis restée pour refaire avec lui la seconde version qui fut, un peu trop vanillée pour que je le rappelle..

Néanmoins, je ne m'étais jamais pointée chez quelqu'un si peu habillée sous mon manteau et laissez-moi vous dire que le stress de ne pas avoir apporté de vêtements à enfiler en cas d'urgence m'a créé un retour à la maison un peu moins jouissif que l'expérience en elle-même...


Mamz'elle J xx



12.10.2015

Bon anniversaire, ex.

Vous étiez fort probablement assis à la table chez le beau-père, avec chacun un verre de Sortilège sur glace, à manger un gâteau acheté à l'épicerie à la hâte avec ton seul nom écrit dessus. Pour la première fois en six ans, l'attention ne devait être que sur toi. Peut-être aussi que c'était pour toi l'occasion parfaite pour amener ta soit-disant nouvelle copine qui, aux dires de tes amis tu n'aimes pas plus que ça, mais comme elle n'est pas trop chialeuse donc tu la traînes partout pour te sentir moins seul. Mais tu n'es pas à plaindre, au contraire; une blonde pas de caractère, ça doit tellement flatter ton côté narcissique. Ça doit tellement te faire sourire de voir que pour la première fois de ta vie d'adulte, personne ne te reprend ni te challenge dans tes opinions et tes projets.

Pendant ce temps, j'étais nue dans mon lit.
Mon beau grand lit queen que je ne partage avec personne la grande majorité du temps. Et heureusement, je me sens libre de le faire lorsque ça me dit. Tant qu'à avoir quelqu'un dans ma vie juste comme vitrine ou pour me faire croire que je séduis encore... N'empêche.
Et au lieu de déballer des cadeaux et avoir une fausse joie en découvrant pour la 4e fois en autant d'année une carte-cadeau SAQ parce que ta mère est débordée et qu'elle sait que tes passes-temps se résument à boire et magasiner à la SAQ... j'avais d'autres projets. Pendant que tout ce qui t'intéressait c'était le solde de ta nouvelle carte d'achats, du côté de mon logis un homme s'intéressait à moi. À ma peau. À l'odeur de mon parfum. Il prenait son temps à me déballer moi, la femme dont il avait envie. Il n'avait pas envie de savoir à la hâte ce que j'allais lui donner comme satisfaction pour se pousser et aller dormir parce que le souper est d'un ennui...


Je connais ton sentiment de presse quand vient le temps du dernier café. Je pourrais gager que tu as remballé tes cadeaux dans le plus grands des sacs, en laissant ta famille s'occuper de ramasser la vaisselle, les rubans et les millions de petits ballons métalliques sur la table de la cuisine. Parce que te lever de ta chaise est un effort trop grand lorsque tout le monde autour de toi est tellement en pâmoison devant ton Être et tes Avoirs qu'il finissent par en oublier que tu vis dans ton monde égoïste où jamais personne ne te fera lever le petit doigt pour faire de la besogne.
 
Vous étiez probablement assis l'un à côté de l'autre toi et «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» et tu cherchais probablement à écraser ton frère sous tes réalisations professionnelles et personnelles, en multipliant les occasions de montrer que tu faisais un salaire nettement supérieur à 5 des 7 personnes autour de la table. Tu lui défilais surement les photos de tes nombreux voyages des derniers weekends, où tu avais pris en photo «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» devant les endroits et bâtiments que tu avais pris en photo lorsque nous y étions. Parce que tout le monde a remarqué que tu étais retourné partout où nous avions l'habitude de nous exiler ensemble, même tes amis Facebook. Mais tu y es retourné avec cette demoiselle qui ne doit pas un instant se douter de ce que ça a représenté pour toi, pour moi ou pour nous. Ta mère a dû sentir un couteau se glisser dans son estomac lorsque tu as dû mentionner après 4 ou 5 verres de vin durant le souper que tu regrettais pas pour tes 30 ans de m'avoir «calissé là» avec si peu de classe. Tu ne le sais probablement pas qu'elle et moi sommes encore en contact et qu'elle m'estime plus que tu ne l'as fait. Et quel immense malaise ça a dû être pour «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse» et le reste de la famille..

Tu as probablement secrètement rejoué quelques uns de nos souper d'anniversaire en famille.
Les 6 derniers en fait. Avec les rires et les conversations que nous avions, quand moi et le beau-père partions sur des discussions d'affaires et que tu nous écoutais débattre en voyant que je me débrouillais pas si mal en argumentaire. Quand je m'éclipsais avec ta mère pour préparer les assiettes à dessert avec l'ensemble de mes «skills» en cuisine. Quand je sortais ma guitare après la 3e bouteille de vin et que les lumières se tamisaient au salon pour chanter du country tout doux. Je ne sais pas si tu réalises que tu n,es plus le même homme que celui que tu étais. Que ceux qui t'aimaient se soucient de te voir devenir si aigri par la vie, de devenir tellement imbu de toi-même et refermé sur tes propres pensées que tu perds tous ceux qui t'appréciaient. Ceux à qui tu n'as pas montré la porte dans un élan sentimental de jeune fils à sa maman qui n,avait jamais eu mal, jamais eu de coup dur et qui semblait parfaitement à l'aise avec l'idée de jeter au rebus plutôt que de réparer ce qui n'était que fissuré. Tout ne s'achète pas, malheureusement. Vois-tu, à 30 ans tu aurais dû le comprendre.

Pendant ce temps, je n'avais pas du tout envie de revoir la souvenirs heureux de ce qu'était devenu ma famille. Mon entourage. Mes seuls piliers. Ton frère et sa copine, ta mère et son conjoint. Ce qui me servait de noyau dans cette nouvelle vie que nous avions bâti ensemble. Cette vie que tu m'as arraché des mains sans trop d'explication, pour la chiffonner devant mes yeux et la redonner à «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse». Tout le monde semble en avoir souffert de ta décision. Tout le monde sauf toi. Sur le coup, j'étais atterrée, maintenant, je le vois d'un autre oeil. Parce que pendant ce temps, je célèbre les premiers mois de marche sans béquille. Je découvre le désir dans les yeux de quelqu'un. Le vrai. Par le désir de fin de soirée arrosée, quand une fois aux 3 semaines tu te sentais le besoin de me dire que j'étais belle pour m'enflammer et me prendre par derrière le temps que tu durais, soit 4 minutes au maximum de ta forme.

Je te souhaite beaucoup de bonheur avec «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse». J'avais beaucoup de caractère, je sais. Peut-être trop pour ce que tu pouvais vraiment tenir. Et j'ai évité durant des années de créer une frustration au sein de mon couple pour tes travers et tes défauts qui n'allaient de toutes façons pas changer. Je me suis mis en mode «acceptation» plutôt qu'en mode «je vais finir par te changer».  Je sais que j'étais une bonne fille, avec une tête sur les épaules. Que j'étais devenue un phare dans la belle-famille, acceptée et aimée de tous. Que ça a créé une onde de choc bien plus grande que tu ne le crois que du jour au lendemain, je ne les aie plus revus et que ce que tu leur as fourni comme argumentaire n'a pas fait l'unanimité.
Je te souhaite de vivre sereinement ta crise de la trentaine, en te rappelant chaque jour la chance que tu as eu par le passé. Parce que je sais que la vie va te réserver sans doute à toi aussi des impasses, des moments de profond regret et de découragement.

Pendant ce temps, je vis me première année d'adulte célibataire et décembre est particulier.
Je pensais me mettre un couteau dans le poignets avant même de quitter notre maison quand tu m'as laissé. Mais je suis encore là. À l'aube de mes 25 ans, je suis entière, libre et je suis moi. Et je me fiche de ce que tu racontes sur moi pour que tout le monde soit si solidaire à ton choix de briser une vie de couple pour absolument aucune raison. Pour briser la femme que tu étais sensé aimer. Chérir. Marier. Je vis ma première année de remise en question, de remise sur les rails d'une vie que je n'imaginais pas sans toi, avant de l'y être forcée. Mais je suis bien. Affectée, affaiblie, désorientée, mais je me tiens debout. Avec ma force et mon «self control». Et mes inombrables faiblesses.

Surtout, je ne serai jamais «la fille que tu n'aimes pas mais que tu traînes parce qu'elle est pas chialeuse», et j'en suis particulièrement fière. Mon caractère m'aura sauvé la vie encore une fois.

Bon anniversaire, ex.


Mamz'Elle J xx








12.06.2015

Je partirai avant que tu reviennes

Ce jour-là, ne me cherche plus.
Ni mes yeux, ni mon odeur n'auront laissé de trace.
Mon nom peut-être, sur leurs lèvres.

Je ne veux pas être un boulet.
Je ne veux pas être une source de malaise.
Je ne veux pas ruiner tes journées.
Je ne veux pas te voir baisser le regard par honte ou par indifférence.
Je ne supporterais pas ton indifférence.
Je ne supporterais pas d'avoir pensé tout ce temps que je comptais réellement mais que désormais tout serait différent.
Je ne le sentais pas toujours, mais j'y ai cru que je comptais.

Je voulais faire battre ton coeur comme un déchaîné pour une autre raison que du stress.
Je voulais te garder éveillé la nuit en t'embrassant à te faire perdre la tête, pas pour te faire faire de l'insomnie.
Je voulais que tu aies une boule au ventre par hâte de me revoir et parce que tu ne pouvais pas te passer de ma présence, pas par terrible anxiété de ne plus savoir quoi trouver comme raison de m'éviter et de me laisser en plan.
Je voulais te faire rougir de mes compliments et de mes regards qui parlent trop, pas par malaise de ne pas savoir me dire de m'arrêter quand j'approchais la ligne à ne pas franchir.

Je ne sais pas tellement comment je vais faire, mais je vais trouver.
Je ferai tout ce qui sera nécessaire. Quitter. M'effacer. M'exiler. Me taire.

Mais si tu réapparaissais dans ma vie me blesser encore, je serais incapable de te pardonner cette fois. J'ai retenu mes larmes et ma rage de me sentir bousculée. De sentir que j'ai été une belle béquille quand tu avais besoin de t'exciter ou de te faire voir que tu pouvais séduire et plaire encore. Je me suis fait prendre à mon jeu, j'ai voulu me rapprocher mais je me suis brûlée... Je ne t'en veux pas. Sonne la fin de la partie, mais ne remets pas la pièce sur le jeu. Parce que j'ai souvent eu l'air de la femme forte qui ne se laissait pas attendrir, mais je me suis laissé croire à beaucoup avec toi.
J'ai pleuré pour toi autant que j'ai souri.
Et je me suis tu. Depuis des mois.
Je m'en suis voulu. Tellement et tellement fort.
De ne pas t'avoir mis assez en confiance pour que tu t'ouvres. Pour que tu me voies autrement que dans mon personnage. Pour que tu vois qu'avec toi, j'étais moi. Pas elle. Pas Jade. Pas celle que tu aurais aimé que je sois. Mais juste moi. En même temps que de ne pas me sentir assez belle, assez bonne, assez disponible ou attentive. De ne pas être l'amante que tu aurais voulu. Ou celle qui t'aurait rendu fou amoureux. Fou de désir. Fou à perdre la tête dans ma folie.

Cette fois, enfin soulagée de voir que tu as pris ta décision, je souhaite de tout coeur que tu sois bien et épanoui. Parce que souhaiter ton bonheur est le signe le plus profond de tout ce que je te porte. J'espère te l'avoir fait sentir et que tu seras persuadé pendant des décennies encore que tu as existé. Je n'ai pas réussi à te rendre heureux comme je l'aurais souhaité,je vivrai avec ça..

Mais je pars.
Et je n'ai plus envie de regarder derrière.
Et quand tu reviendras chez-toi, je serai déjà loin..


Mamz'Elle J xx

10.13.2015

Traits

Il y a encore des soirs où je te pleure.

Pas tellement parce que tu me manques ou que je t'aime encore, mais surtout parce que j'ai tellement voulu voir les mois défiler en tenant ta main que je trouve apeurant de voir le visage de quelqu'un d'autre tatoué sur mes projets d'avenir.


...Tout ça en me répétant constamment que tu n'avais jamais dessiné les traits du mien sur tes projets à toi.




Mamz'Elle J

9.29.2015

Vaut mieux en rire

Rares sont les soirs où je n'ai pas couché ma tête sur l'oreiller en souhaitant que tu m'y rejoignes, te glissant contre mon dos, me gratifiant de ta présence et de ton attribut masculin contre la chute de mes reins.

Rares sont les jours où je n'ai pas eu envie de m'infiltrer jusqu'à ton bureau pour, ne serait-ce que l'instant d'un baiser, pouvoir toucher ta peau et sentir ta chaleur contre moi, profiter de tes bras rassurants à la limite, jusqu'à une prochaine fois plus charnelle et passionnée. Te traîner dans un stationnement désert à proximité, ou dans un parc boisé juste ce qu'il faut, pour empoigner ce qui me fait saliver, te regarder dans les yeux et te satisfaire en me complaisant.

La maîtresse en moi qui meurt d'envie à chaque seconde de te rejoindre pour prendre la clé des champs, faire que la journée s'arrête et que tout se fige, pour nous laisser une petite éternité que pour nous. Celle qui aimerait tellement être plus présente pour toi. Et qui voudrait tant que les occasions se pointent plus souvent à l'horaire pour pouvoir en profiter un peu tous les deux... Parce que j'en ai envie. Avec toi.

Il y a déjà si longtemps que je n'ai pas senti tes doigts aventureux se faufiler entre mes cuisses, alors que nous étions encore dans mon entrée d'appartement la porte à peine fermée. J'ai un souvenir même un peu flou de la dernière fois où j'ai pu presque me perdre dans le tempo des souffles, entre deux jouissances, avec ta langue entre mes chairs et ma main tenant ta tête. Que je n'ai pu empoigner ta queue et la caresser en nous mettant un tout petit peu en danger, le danger des regards inconnus ou voyeurs.

J'ai pas choisi l'amant idéal pour pouvoir céder à mes pulsions quand je le voulais.
Le timing ces semaines-ci, c'est vraiment du gros n'importe quoi.



Vaut mieux en rire.


Bonne nuit,



Mamz'Elle J xx



8.08.2015

Infinitif présent

La routine la moins routinière du monde; me glisser chez-lui par un passage secret.
Ouvrir, entrer, descendre les marches une à une en ne sachant pas dans quel état d'éveil ou de repos il sera. Savoir qu'il m'attend. Qu'il a envie de me voir. De me toucher. De me sentir. Qu'il me désire. Qu'il a envie de moi.

Savoir que j'ai droit à une permission spéciale. Que je suis sur un terrain miné. Et que je dois me comporter de façon discrète, exemplaire.

Approcher. Le trouver assoupi...
Me glisser contre lui.
Le réveiller de mes lèvres sur les siennes, de ma main déjà entreprenante sur sa cuisse.
Sentir son corps sortir de son engourdissement.
Voir s'ouvrir ses yeux.
Les voir se poser sur moi.
Les regarder s'illuminer.
Sourire.
Le regarder répondre de façon si spontanée.
L'entendre me dire «Je suis content que tu sois venue.»

L'embrasser.
Attiser sa bouche d'une morsure toute légère à sa lèvre inférieure.
Empoigner sa nuque pour le rapprocher.
En perdre le souffle.
Avoir envie de goûter.
Tout goûter.
Goûter de mes cinq sens.
En inventer un sixième pour mieux m'imprégner du moment.
Laisser couler le temps, me fondre à lui.

Le caresser. Par dessus son pyjama.
Croire que c'est une barrière excitante qui m'empêche de déjà avoir son sexe entre mes lèvres. Me garder de vouloir presser l'instant.
Me garder de vouloir la satisfaction sans l'intensité.
Et penser que je le trouve magnifique depuis le premier regard.
Souhaiter qu'il ait cerné ce dont j'ai envie. Savoir qu'il me sait.
Passer à l'étape suivante...

Le dénuder.
Découvrir son absence de pudeur et de sous-vêtement.
Découvrir son érection et me l'approprier.
Glisser le bout des doigts sur sa cuisse, jusqu'à son aine.
Le sentir vulnérable.
Me sentir toute-puissante.
Effeuiller de ma bouche son torse, ses hanches, revenir à ses lèvres et retourner à sa moitié inférieure. Saliver à la vue de son plaisir.
Tendre l'oreille après lui avoir demandé ce dont il avait envie.
Sembler entendre qu'il voulait ma bouche... Langoureusement m'en faire une joie et une mission.
Le faire flancher..

Le déguster. Comme un fruit mûri au soleil.
Le savoir juteux. Prêt à libérer sa saveur. Prêt à me couler des commissures.
Lentement aspirer l'extrémité de son membre, l'enrouler de ma langue.
Garder le contrôle. Toujours. Peu importe mon aptitude à le faire.
Contrôler la pression, prévoir les mouvements, les envolées.
Tenir sa tige entre mes doigts et la guider vers la chaleur de ma bouche.
L'y plonger. L'en retirer.
Reprendre.
Le regarder. Droit dans les yeux. Une fraction de seconde.
Le sentir lui-même se retirer.

Faire durer le jeu durant des minutes, des secondes. Deux ou trois éternités. Dans l'entrée. Sur le parquet. Sur le sofa. Sur la table.
Avoir tellement envie de prendre mon temps que je le laisse se retirer lui-même, à la limite du tolérable, du raisonnable.
Comprendre que je m'en tire pas si mal finalement.. même s'il ne l'a jamais dit.

Puis, quand il en a assez d'être le centre de mon attention, il sait comment trouver le bouton pour me faire décoller. Alors c'est à mon tour d'être embrassée, caressée, dénudée, dégustée, contrainte dans cet univers de pur envoûtement duquel je ne veux pas sortir.
Et il y ajoute du piquant juste ce qu'il faut pour relever d'un cran la saveur.
À sa façon, il fait monter la température. Il redonne un rythme différent.

Raviver le désir.
Rallumer le brasier.
Et jouer à qui de nous deux cédera le premier..



Pas d'attente.
Juste du plaisir.
On y arrive plutôt bien, je trouve.





Mamz'elle J xx

8.07.2015

Soir d'orages

Soir d'été, à peine venteux, un peu humide.
Une belle soirée qui suit une journée super ensoleillée, avec que peu de nuages et un mercure assez distinctif pour cet été merdique que nous vivons.

Je suis invitée chez des amis, qui souhaitent me présenter à l'un de leurs collègues de travail, Alexis. Un passionné de musique et de photo, beau grand bonhomme aux yeux verts foncés et cheveux clairs, bossant en finances. Un peu comme moi, il donnait beaucoup à son travail et se gardant que peu de temps pour le reste. Un candidat qui avait du potentiel.

Ça avait bien commencé en fin d'après-midi, avec la préparation du souper. Comme nous avions la trop légère tâche de couper les légumes et préparer la salade, nous avons eu beaucoup de temps pour discuter de nos horaires chargés et de nos absences de vies sociales. Mais tous deux vivions assez bien avec le fait de donner de l'énergie à ce qui nous passionnait et sur bien des aspects et des conceptions, nous nous rejoignions. Une belle discussion de coin de table. Puis, est venu le temps de nous mettre à table et nous avons encore une fois eu beaucoup de plaisir.

Un feu de camp, quatre chaises.
Mon amie Nadine baille aux corneilles. Nous sommes tous assis à regarder le feu en écoutant Johnny en bruit de fond. Je somnole un peu dans ma grosse doudou à fixer les flammes et laisser se chauffer mes joues. Alexis et Olivier se racontent leurs souvenirs de l'université et ça nous tire un sourire de temps en temps. Le souper fondue assez arrosé avait un peu raison de nous quatre et pour terminer la journée de plus belle, l'ami Olivier avait ouvert une belle bouteille de rhum épicé que nous avions dégusté avec grand plaisir. Le truc un peu épique avec le rhum, c'est que personne ne se rend compte de son effet avant de se lever de sa chaise...

Alors que les deux hommes sont en pleine discussion, Nadine se lève un peu chancelante et nous souhaite bonne nuit. Je reste par plaisir, parce que rien ne me détend plus que de m'asseoir au bord d'un feu de camp, mais moi aussi je ressens l'appel de mon lit.
J'avais apporté ma tente et l'avais monté derrière la maison, puisque dans leur loft à aire ouverte, aucune chambre d'amis n'était disponible et que le sofa ne m'intéressait que peu. Mon lit était tout prêt à me recevoir, mon petit fanal était allumé et je savais que j'allais y dormir comme un bébé.

Je finis par tomber dans les bras de Morphée, le nez sous la couverture. Personne ne se rend compte de mon sommeil. Quelques minutes plus tard je suis réveillée par quelques gouttes d'eau.
Les précipitations deviennent un peu plus importantes et on prend chacun nos choses pour aller se coucher.

Les gars ramassent les chaises, jettent la chaudière d'eau sur le feu, on convient tous de prendre le déjeuner le lendemain à 9h et je prends la route de ma tente. Alexis lui, doit dormir dans son auto, presqu'aussi prévoyant que moi. Aucun de nous n'est en état de conduire alors, c'est bien que nous ayons ce qu'il faut sous la main!


En deux temps, trois mouvements, j'enlève mon chandail, détache mon jean et le retire. Un peu sous l'influence de l'alcool, je défais mes cheveux et je m'installe en sous-vêtements dans mon sac de couchage. C'est à ce moment que j'entends Alexis dire mon nom, de l'autre côté de la porte de ma tente, à travers le vacarme des précipitations sur la bâche qui recouvre mon abri.

«Jade, c'est moi!»
Il ouvre la fermeture éclair de ma tente et entre à genoux.

«Euh, tu ne dormais pas dans ton auto?»
- Dans les faits, ç'aurait été super.. mais mon toit ouvrant est resté ouvert et c'est complètement trempé sur tous mes sièges. je me demandais si..

Argumenter en soutien-gorge devant un si bel homme, avec un goût de Rhum Kraken récurrent dans la bouche n'était pas tellement dans mes plans alors bon, aussi bien le laisser coucher dans ma tente.

Pour ne pas inonder mes draps, je lui demande de retirer son chandail et ses pantalons complètement imbibés d'eau. Il se glisse donc dans mon sac de couchage, et une petite gêne s'installe d'avoir une si grande proximité le premier soir, dans une circonstance un peu inopportune mais totalement anecdotique. On est un peu timides, mais je finis par lui dire que je suis du genre à ne pas trop bouger une fois que je m'endors et qu'il peut être en paix, je ne suis pas une menace. Il peut dormir sans crainte.

Rien n'annonçait le déluge qui a suivi. Déja, l'intempérie était violente, mais le tonnerre et les éclairs qui suivent quelques minutes plus tard sont terribles. Je suis couchée, les deux yeux ouverts et je cherche maintenant le sommeil. Je déteste vraiment les orages et celui-ci est historique. Les coups de tonnerre qui se suivent augmentent en intensité et me font sursauter à chaque fois. Je commence à trembler comme une feuille et Alexis me demande si ça va.

En orgueilleuse que je suis, je lui dit que tout va bien, que j'ai juste un peu peur et que je commence à avoir froid. Honnêtement, je n'avais pas prévu de chauffage avec la journée presque caniculaire que nous venions de vivre, mais l'orage à refroidi l'air et l'humidité qui s'infiltre toujours un peu fait que je grelotte..

J'imagine que je touche une corde sensible ou son âme protectrice, il m'entoure de ses bras et nous finissons en cuillère. Ce n'est pas désagréable mais j'avoue que c'est tout de même un peu étrange.
Sa chaleur dans mon dos m'apaise un moment, j'arrive à oublier le temps qu'il fait dehors et je tente de fermer les yeux.

Un éclair.
Immense.

Il me serre encore plus fort.
Je sens dans mon ventre naître ce petit brasier, qui incite mon bassin à se pousser un peu plus, se loger au creux de ses hanches et y glisser ma chaleur.
Je sens son nez se glisser le long de ma nuque, remonter à mon oreille. L'entendre respirer au travers de ce vacarme m'allume maintenant. L'une de ses mains se fraie un chemin, tout en douceur vers mes seins, et y pince une pointe déja excitée. Je bouge les reins pour agacer son sexe qui se durcit dans le bas de mon dos. Je le sens pulser au travers du tissus léger de son caleçon et je prends un plaisir certain à laisser ma culotte se froisser sur l'avant de son sous-vêtement.

Le message est lancé maintenant, et ça déboule assez rapidement.
Le sac de couchage prend un peu le bord, nos corps se trouvent, s'entrechoquent dans la pénombre de cette nuit où, de temps en temps dans l'intempérie, un éclair nous sert de veilleuse une milliseconde.

C'est là que nos yeux se croisent, que nos mains se trouvent.
Nos bouches s'accordent, nos langues se dégustent. Il a des lèvres parfaites, charnues et douces.
Je l'attire à ma bouche avec une ferveur animale, alors que mon désir pour lui gagne du terrain dans ce corps que je ne cherche plus à contrôler.

Il détache mon soutien gorge et entreprend de lécher mes seins tout en les caressant. La tête vers l'arrière, je ne fais que les lui offrir en crispant le bout des doigts sur la base de ses cheveux en guise d'appréciation. L'orage est si fort que je le l'entends pas. Je suis dans un autre espace-temps. J'ai l'impression que le vacarme me fait oublier la réalité et que tout ce dont je prends conscience, c'est mon sexe qui appelle à l'aide.

Je le repousse sur le matelas, je m'installe au dessus de lui et lui arrache presque son caleçon alors que le tonnerre a encore frappé. Comme si ma peur avait maintenant disparu, maintenant la force de la tempête me donne une énergie catalysante que je ne me connaissais pas. Sans autre préliminaires que quelques va-et-vient de sa queue dans ma petite main, je l'insère entre mes cuisses avec une facilité désarmante, avec mes doigts qui voguent autour de mon clito, glissant sur la vague de ma cyprine abondante.

Je me retrouve à le chevaucher dans la pénombre, dans un bruit délirant de foudre et d'éclairs, de déluge sur une toile qui retiens à peine cette quantité d'eau absolument démente, alors qu'il me retient d'une main la hanche et de l'autre agrippe mon sein. Le décorum est parfait. Le rythme est constant. De temps à autres, nous nous apercevons dans un rayon de lumière électrique qui déchire le ciel.
Pour moi qui ai l'habitude d'être assez bruyante lors de mes ébats, c'est assez inhabituel d'être presque muette dans cette rafale.


Mais voilà que dans l'interminable orage et son enfer sonore, nous n'avions pas réalisé que nous étions, depuis déja quelques minutes, observés par un oeil bienveillant...



..à suivre


Mamz'elle J xx

7.09.2015

Rencontres


Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et créé un avant et un après. - E-E. Schmitt



Cette plate-forme d'écriture grand public a pour moi été, dans le passé et encore maintenant, une belle occasion d'exprimer mes opinions et émotions sans trop soulever de vagues dont je n'ai pas su me relever. Quelques milliers de nouveaux lecteurs par année, s'ajoutant à la masse quasi silencieuse de gens anonymes qui circulent sur la Toile à la recherche de confessions qui serait arrivée sur l'URL de mon blogue par hasard ou par miracle. Pour la plupart de ceux qui ont exprimé leurs impressions la plus grande part provenait des réseaux sociaux sur lesquels je prenais plaisir à publier des extraits inédits ou à faire de courts textes inspirés par le moment. Avouons-le, j'ai profité avec Twitter d'une bonne visibilité ces dernières années et c'est sans doute ce qui constitue un peu de la fierté de voir les chiffres et statistiques de circulation sur mes billets. Du moins, j'imagine que la couverture de mon compte avec mon cul en noir et blanc n'y est que pour un petite part de votre assiduité à suivre mes élans d'inspiration et mes aventures sexy.,.

Je n'ai jamais caché que j'aimais découvrir de mes lecteurs un peu de leur vie, du contexte de leur intérêt, ce qui les faisait vibrer, ce qui faisait en sorte qu'ils cliquaient «Suivre» sur le réseau du petit oiseau bleu. Parfois, je me suis permis de petits écarts. Comme de dévoiler mon identité. À l'époque où j'étais toujours en couple et où je me mettais sans doute en danger. Je l'ai fait par confiance la grande majorité du temps, mais j'ai eu aussi des ratées. Qui heureusement pour tout le monde, se sont soldées simplement et discrètement.

J'ai rencontré quelques personnes.
Pas des dizaines, mais celles que j'ai choisies.

Je me souviens de la première rencontre avec le tout premier qui a osé m'écrire ses commentaires sur mes écrits. Laigle. Si bel homme, frisé juste ce qu'il faut, avec qui ça a connecté tout de suite. Les jasettes, les courriels, les confidences. Puis, notre premier corps à corps. Et tout ce qui a suivi durant de belles années.

Cette belle aventure me donnait des ailes et me donnait également une envie de pousser un peu plus loin. J'ai ouvert mon Twitter quelques années plus tard, et j'ai connu des gens drôles, intéressants, coquins, intellectuels, artistes. D'autres, imbus d'eux-même, déconnectés, égocentriques et manipulateurs. Je me suis bien réfugiée derrière mon personnage pour apaiser ma crainte de ne pas être à la hauteur en tant que personne de cet intérêt qu'avaient ces inconnus de vouloir me parler de mes parties de jambes en l'air comme si on avait toujours été de grands amis. J'aimais, et j'aime encore, l'attention reçue de ces gens pour qui le divertissement de lire les frasques d'une vie peut-être vraie, peut-être inventée qu'est celle de Jade, capte un peu de leur imaginaire.

Par la bande, j'ai reçu des offres, des demandes coquines, des invitations auxquelles je n'ai pas toujours répondu. Quelques fois, je me suis fait prendre au jeu de la séduction sur le web et j'ai moi-même poussé un peu le destin pour que les rencontres que je désirais faire se produisent. Mais j'ai chaque fois attendu des semaines, des mois afin de valider si j'avais les nerfs assez solides pour me mettre sous la loupe de gens malveillants une fois de plus et risquer de perdre mon confort dans l'incognito.


J'ai souvent voulu que l'étincelle éclate parce que j'avais des attentes élevées.

Après des mois à entretenir la conversation, je me disais que ça allait naturellement se passer en vrai.
Mais ce n'est pas toujours ce qui s'est produit...

La peur m'a gagné, récemment.
Je n'étais pas dans une forme resplendissante et je souhaitais mettre de la vie dans ma vie. Je n'ai pas dosé mes standards et me suis assise devant quelqu'un de ce que je qualifie «quelques coches au dessus». J'aimerais que ça ne passe pas par un manque de confiance ou une timidité maladive, mais j'ai carrément figé. Je m'en suis voulu de m'être fait tellement une image idéale de cette première rencontre alors que quand je me mettais en scène dans mon imaginaire, j'étais tellement à l'aise que je me laissais porter par le moment. Mais une fois devant lui, quelque chose en moi s'est bloqué et j'ai combattu le démon de la honte de la première à la dernière seconde. Pourtant, durant des semaines, jours après jour, les envois de textos, les appels jusqu'à tard la nuit, les confidences et les échanges semblaient faciles et simples. J'avais hâte de le voir... et maintenant je regrette de m'être précipitée sans me demander si j'étais vraiment prête. Je ne lui ai pas offert une grande performance. J'ai manqué une belle occasion de me mettre en valeur. Enfin bref.

À quelques jours d'écart, je m'assoyais avec un tweep de longue date, avec qui j'ai eu quelques frictions (nous en rions aujourd'hui, mais ça m'avait beaucoup perturbé à l'époque) et ça s'est super bien déroulé, sans anicroche ni bavures. Pourtant, j'aurais pensé que vu notre passé un peu tumultueux, nous aurions encore des malaises ou des non-dits, mais absolument aucun. Une super soirée à se connaitre en quelques heures, avec un soleil couchant et une bière à la main. De bonnes circonstances pour réparer mon égo qui se cachait dans mon ombre pour ne plus faire face à la froideur du regard des gens. Ça m'a remise un peu des émotions des jours précédents.

Je me souviens d'une autre rencontre, il y a quelques années, où je m'étais égarée dans mes fantaisies de jeune femme. Où j'avais enfilé une robe courte et m'étais infiltré sur les lieux de travail d'un bel homme aux yeux bleus. Je ne sais pas pourquoi, il m'avait reconnu dès mon entrée. J'avais envie de savoir s'il allait me reconnaître, comment il allait réagir en ma présence. Cette journée-là, je jouais avec le feu. Parce que cette rencontre m'a marqué au point où je ne me suis pas remise de notre petite conversation sur le coin d'une allée de grande surface. Et depuis quatre ans, c'est toujours pareil quand je remets les pieds à cet endroit. Je me remémore. Des paroles, des regards. Les DMs qui ont suivi. Qui suivaient encore jusqu'à récemment. Cette rencontre, j'aurais grandement et sincèrement préféré qu'elle n'ait jamais lieu. Ç'aura été une des plus belles erreurs de ma vie.


J'ai de plus en plus cette impulsion de vouloir me retrouver dans ma bulle, de jouer un peu à l'anti-sociale pour éviter de combattre le démon qui se tue à me dire que je n'ai plus aucun intérêt pour personne, simplement parce que j'ai perdu tous ceux en qui je portais de forts sentiments.
Dans une période plutôt courte, dans des contextes différents, à d'autres bras. Pour des envies de changement. Pour des désirs d'aventures. Pour le voyage d'une vie.
Parce que ce que j'avais à offrir ne leur convenait plus, ou n'avait jamais vraiment convenu en fait...



Il y a des rencontres qui se font sans qu'on les pousse.
Sans qu'on les désire.
Sans qu'on les espère.

Il y a de ces rencontres qui ont lieu parce que la vie l'a décidé.
Parfois le timing est vraiment merdique. Parfois elles prennent des années avant de se faire.
Parfois, tout se passe bien et tout à coup, tout s'effondre.

Des rencontres qui nécessitent qu'on donne une chance au coureur ou un petit coup de pouce à la providence. Ou qu'on prenne un risque trop grand ou impliquant pour la survie de ce moment d'éternité.

Des rencontres où nous ne nous attendions à tout, où il ne se passe rien.
Où nous désirons si fort une embrassade passionnée au clair de lune et où ça se termine par deux becs sur les joues sous un lampadaire désuet.
D'autres où nous ne voulions que satisfaire le mystère derrière ce qui nous a mené l'un à l'autre et où les sentiments embarquent en crescendo jusqu'à faire penser que les chemins étaient tracés d'avance.


Des rencontres «vanille», avec la complicité naturelle sans arrière pensée. Desquelles on sort attendris et touchés, mais sans autre envie.

Des rencontres où à la seconde où les regards se croisent, où les peaux se touchent, il n'y a plus rien à faire sauf se rendre au bout de ça. Au bout de tout. Et ne jamais en revenir...






Mamz'elle J xx








7.03.2015

Psychanalyse en cours.

M'est passé par la tête une centaine de choses aujourd'hui.

Est-ce que j'ai payé Hydro?
Est-ce que j'ai pensé à mes vêtements de gym?
Je travaille où et à quelle heure ce weekend?
Suis-je due pour un changement d'huile sur mon auto?

Et j'ai la tête pleine de trucs un peu fous ces temps-ci. Parce que comme la plupart des gens, je concilie beaucoup d'heures de travail à peu d'heures de sommeil et quelques sorties sociales quand les opportunités ont du sens dans mon horaire. J'ai perdu un peu la trace de ceux avec qui j'avais l'habitude de sortir, d'avoir du fun, de festoyer à la seconde où j'ai décidé de devenir plus raisonnable (pas par choix, mais parce que je savais que dans les circonstances, si je me laissais aller, j'allais perdre le contrôle de ma vie) et ça n'a pas plu à la masse.

J'ai pensé à mes buts et mes désirs. Inconsciemment.
Parce que je le fais souvent... même, toujours. Je remets constamment à ma vue le fait que je ne suis pas où je voudrais être dans ma vie, à l'âge que j'ai. J'ai des aspirations un peu dingues et je ne sais simplement pas tellement comment les rendre tangibles et réalisables.
Enfin, c'Est le conflit intérieur de ma vie de choisir tous les matins entre tout foutre en l'air et partir... ou m'habiller et rentrer travailler.

Ça m'amène à ça; je suis allée faire un tour avec des collègues après le travail ce soir.
J'étais de la gang, la gentille fille avec quelques années au dessus de la moyenne. Réservée, un peu silencieuse, j'étais assise sur le siège arrière d'une voiture avec mes amis devant. Amis de 6 ans mes cadets, avec l'avenir devant eux. Et tout ce que je faisais, c'était pouffer de rire devant le futile de leur quotidien rempli d'anecdotes de danseurs et de consommation de drogue un peu excessive.
Le tout en respirant inévitablement l'effluve sympathique du cannabis qu'ils fumaient, stationnés dans une rue résidentielle avec du beat dans le tapis.

Il y a plusieurs détails de ma personne dont je ne suis pas tellement fière, ou qui à mes yeux, ne devraient pas être des paramètres de l'acceptation de soi. Certaines manies, certains réflexes, certains patturns dont je n'ai pas essayé de me débarrasser peut-être par lâcheté. Des traits de caractère qui m'ont servi plus d'une fois, mais qui dans certaines circonstances, m'ont nui. Des envie d'aventures. Des envies d'égoïsme. Des envies de tout en fait...

À l'opposé, il y a pourtant beaucoup de mes accomplissements dont je suis fière, que je me remémore en revivant le sentiment exact vécu à l'époque de la réalisation. Beaucoup de projets que j'ai mené à bien, De belles et bonnes choses dont j'ai fait preuve depuis des années. Des talents que j'ai développés, des buts que j'avais que j'ai atteints. Des relations humaines que j'ai travaillées et qui sont devenues solides et enrichissantes.

Puis, il y a eu tout le côté émotionnel que je n'ai jamais trop su gérer.
Ce qui m'a mené à des histoires abracadabrantes.
Qui ont soigné mon manque d'amour, qui ont flatté mon égo, qui m'ont fait connaitre de belles joies comme d'amères déceptions. Nul besoin de faire mes confessions ici, j'ai eu ma part de jouissances et mon lot de larmes depuis six ou sept ans. J'accepte, j'assume et je vis avec tout ce qui a été provoqué. Le bon comme le moins bon.

Plusieurs m'ont jugé sur mes actes, en total désaccord avec leur vision de la vie.
Plusieurs m'ont jugé sur une réputation et des rumeurs.
Plusieurs m'ont jugé sur des paroles que je n'ai jamais dites, mais que des gens ont souhaité répéter.
Plusieurs m'ont jugé pensant me connaître, à tort.
Plusieurs m'ont jugé s'attardant à mon personnage plutôt qu'à la femme derrière.
Plusieurs ont tiré des conclusions de leur propre analyse.

Que puis-je y faire? Rien.
Je peux seulement continuer de prendre les décisions qui m'importent, pour moi, laissant les autres prendre les leurs, pour eux.

Cette pensée fait son sens dans un univers qui ne saurait que m'atteindre, moi.

Par contre, je sais que des décisions prises de ma part ont affecté des vies autour de moi. Je ne peux rester insensible à ces faits. Et je ne prends pas le blâme total et complet de ce qui aurait pu arriver à ces gens. N'empêche, je me sens très mal.

Je pense que je ne suis pas la fille la plus heureuse au monde présentement.

Je n'ai pas trouvé mon bonheur encore.
Ni dans mes diplômes. Ni dans mon emploi du temps. Ni dans les bras ou les draps de quiconque.
Ni dans le calme du célibat. Ni dans la liberté que la vie me donne.

Mais je refuse que ceux que j'aime n'obtienne pas le leur, par ma faute.

Il est grand temps que je travaille à mieux me comprendre..
Psychanalyse en cours.


Mamz'elle J xx







6.30.2015

Jour de déménagement

Au cours des 7 dernières années, j'ai vécu 5 déménagements.
Je sais ce que c'est de faire, défaire, identifier, fermer et charger des boites de carton, lourdes et pas tellement fiables niveau solidité. De ceux-là, 4 déménagements sous la pluie et/ou la neige sont venus ajouter un niveau de difficulté à la tâche qui n'était déjà pas tellement motivante. M'enfin bref... Quelques uns de ces déménagements a aussi été une journée qui s'est terminé avec des ébats des plus jouissifs.

Comme cette fois, quand j'ai emménagé de mon penthouse dans St-Roch.
Je ne pensais pas que de demander un massage à mon amoureux allait m'obliger à subir un des meilleurs orgasmes de ma vie.

Je voulais vraiment juste le soulagement musculaire de deux mains puissantes et minutieuses sur mon dos, mes cuisses et mes épaules... Rapidement, ça a dégénéré. Je me suis retrouvée adossée au mur de la salle de bain avec une pile de serviettes dans les mains, les jeans aux chevilles et sa langue entre les lèvres de mon sexe. Ses mains, plutôt que d'être dans mon dos ou sur mes épaules, se sont approché de mes fesses pour attirer mon corps encore plus près de lui.

Je sens encore mon petit clitoris tout rose s'infiltrer entre les lèvres de sa bouche et être aspiré, titiller, léché et enduit de salive pour que le plaisir continue et recommence. Un moment délicieux où je sentais mes chairs se remplir de ma sève. Où je me suis liquéfiée sous toutes mes formes sur les doigts assidu et la langue rapide et douce de mon mec, agenouillé devant moi. Mes doigts s'entremêlaient dans ses cheveux, tentaient de lui faire voir que j'adorais ce qu'il me faisait. Je respirais très fort, mes seins se soulevaient et les pointes étaient sans doute dressées et sensibles, comme elles le sont toujours...

Mes genoux se sont pliés sous la violence de la jouissance qui a frappée.
Je ne parlais plus, je ne faisais que fixer le vide en m'essoufflant et en souriant comme une dingue.

Lorsqu'il s'est relevé pour m'embrasser, je me suis goûté sur sa langue et ses lèvres.
Un moment délicieux.


Entre les bières qu'on a bu ce soir-là et la pizza qu'on a ingéré en célébrant notre bonheur et notre cohabitation officielle, il y a eu ce court instant qui a opposé l'avant du après.


Mamz'elle J xx


6.27.2015

J'imagine

Je nous imagine, avec une bouteille de rouge et beaucoup de temps, sur le bord d'une rivière éloignée.
Je nous imagine entrelacés et heureux de se retrouver enfin tous les deux, à l'abri des regards, à l'abri des contraintes, à l'abri du temps qui passe.

Je m'imagine prendre soin de toi, te cajoler, te caresser, te faire oublier tes derniers mois. Avoir l'ambition de laisser un souvenir indélébile qui te fera sourire pendant des jours, peut-être même des semaines, en te rappelant ce moment.

Je nous imagine réfugiés dans notre bulle commune, cette bulle qui ne se formera je crois pas si souvent pour les temps qui viennent. Je prends un peu le plaisir égoïste de me dire que ta tête et ton coeur seront avec moi pour au moins ces quelques heures. Pas d'inquiétude, le quotidien écarté, ma tête sur ta poitrine et ta main dans mes cheveux.

Ce serait faux de te dire que je n'ai pas au moins imaginé cent fois ce moment par pure envie de toi.
Parce que j'aimerais sincèrement me rapprocher suffisamment pour que tu lises sur mes lèvres ce que je me retiens de te dire depuis que je te connais. Et connaitre... c'est un trop gros mot pour le contexte.. Je mentirais si je disais que je n'ai pas espéré que cette pulsion qui me garde en constant état de questionnement ne m'épuise pas un peu aussi. Que chaque fois que je m'élance pour te faire une invitation, je suis prête à gager que ça fonctionnera pas. Que tu aurais envie de dire oui, mais que le timing n'est pas là. Que le petit diable et le petit ange sur chacune de tes épaules se font une guerre acharnée chaque fois et que pour le séparer, la plus sage décision sera de ne pas prendre de décision.

Un jour, je ne sais quand, cette brèche se sera refermée.
Ce n'est pas une menace, mais c'est la réalité. Après tout, deux personnes ne peuvent pas se désirer autant pendant des décennies sans jamais faire le pas en avant pour voir jusqu'où ça les mène.
Et je sais que c'est facile pour moi de voir la situation comme ça alors que tu as une multitude de choses à voir avant de te laisser aller à une aventure aussi grandiose et enivrante que celle que nous aurions, mais je continue d'imaginer. Et d'espérer qu'un jour tu franchisses le pas.
Pas d'attente. Pas de pression. Juste par envie de moi et par envie de t'abandonner.

Je n'aurais probablement pas le même discours dans ta situation.
Et je comprends le processus de pensées et assurément même de culpabilité qui t'habite, je dis ça en total objectivité. Ce que je tiens à te dire, c'est que je nous imagine à un stade bien plus ancré que seulement une baise de convenance à la sauvette parce que le couvre-feu approche. Bien plus intime que juste de te laisser me mettre tes doigts dans mon cul serré et me faire jouir en me regardant dans les yeux. Plus liés que de s'embrasser en me plaquant contre ta voiture un soir de juin, ta main découvrant mon absence de culotte et la mienne découvrant ton envie de me pilonner jusqu'à me faire hurler ton nom.

Mais je me trompe peut-être...


M'enfn, j'imagine.



6.21.2015

Top secret

Avoue, beau brun, que ça t'amuse de voir que je suis tes recommandations à la lettre.

Quand je me présente devant toi, les cheveux soigneusement plaqués, yeux maquillés et jambes nues simplement parce que tu m'as demandé de le faire. Quel sentiment crois-tu que ça m'apporte d’obtempérer au doigt et à l'oeil, quand tu me dis de tout lâcher et de te suivre? Lorsque je porte ma lingerie la plus osée dans un cadre totalement rigide qui ne laisse pas place à beaucoup de folie. Quand je prends les grands moyens pour passer te faire bander ne serait-ce que quelques minutes, pour mon propre plaisir. Ton oeil, je le prends au mot. Quand tu me lances une promesse en l'air, peut-être pour l'unique raison que tu crois que ça pourrait me faire plaisir. Ce n'est absolument pas le cas pourtant. Te sentir sincère et ne pas m'attendre à ce que tu fasses le move dont tu as envie depuis longtemps, ça ça me fait tourner la tête.

J'aime ta présence et ton énergie.
J'aime ta droiture, ton humour et tes malaises.
J'aime ta propension pour le bonheur et les choses simples.
J'aime ton rire, ta bouche qui sourit et tes yeux qui s'écarquillent en ma présence.

J'aime que tu ne te caches absolument pas pour me déshabiller du regard, me toucher et me faire jouir en pensées. Si tu savais toi aussi combien de temps tu as habité mes envies. Même si tu prends le tout à la légère, je te regarderais dans le yeux ce soir et te le répéterais jusqu'à en perdre le souffle.

J'aime le petit sourire niaiseux mais flatté que tu esquisses dès que je te fais un compliment, avec ta réponse toujours un peu ambivalente. Quand on place des mots-clé en public pour se communiquer nos codes.


T'es drôle.
J'pense que tu m'as friendzoné.


Mamz'elle J xx


6.08.2015

Je ne me montrerai plus jamais faible.

Un jour peut-être, quand la tempête se sera tue, j'aurai le courage de laisser mon coeur battre pour quelqu'un. Mais pas maintenant. Surtout pas maintenant... 

Ma tempête a surgit sans que je m'y en attende. Je n'étais pas préparée, je n'avais pas mon kit de survie. Ma boussole, ma bouteille, mon trajet, ma pelle, ma lampe à l'huile. Je n'avais jamais eu de cours préparatoire au rejet et à l'éjection d'une vie. Je n'avais pas eu par le passé, à me débrouiller avec mon instinct aux travers de précipitations si opaques et si drues.

Cette tempête, c'est en fait une averse isolée juste au dessus de moi.
Tout autour il faisait soleil, pas de quoi s'inquiéter, just enjoy the ride. Un bon temps pour les vacances. Pour rentrer du port avec les bagages et se lancer dans une nouvelle vie.
Je me suis précipité à l'abri sous un toit qui n'était pas le mien, mais qu'on m'avait dit que je pouvais occuper pour la fin de mes jours si j'en avais envie. Puis un jour, on a fait mes valises sans m'en avertir, pendant que je tentais de reprendre des forces et de planifier une suite, et on m'a poussé dehors. J'ai essayé de résister, de négocier, de changer pour qu'on m'accepte. Je me suis débattue jusqu'à l'engelure, jusqu'à ne plus sentir mon coeur battre dans ma poitrine, jusqu'à en user mes bottes. Quand la lumière s'est fermé et que je n'ai plus eu de signe de l'intérieur, j'ai compris que je ne valais plus rien.

J'ai cherché une main. J'ai appelé au secours. J'ai failli y rester. Et plus je criais, plus je m'enfonçais mon propre couteau dans l'estomac. J'ai plié les genoux, mis mes mains sur mes yeux et j'ai laissé se former les glaçons sur mes paupières. Et à force de larmes et de de temps, j'ai formé des barreaux tout autour de moi.

Des semaines plus tard, quand les pleurs ont fait place à la résilience, j'ai mis sur mon dos les quelques avoirs qu'il me restait. La tempête avait fait place à de plus légères précipitations. Je voyais le pavé à demi, mais c'était suffisant pour que je me mette en marche.

Les premiers pas, je les ai fait doucement. Je ne savais pas tellement où j'allais alors je gardais la tête baissée et j'avançais en suivant les traces de chemin devant moi. Après des semaines, j'ai trouvé par un hasard improbable une cabane, petite mais suffisante pour le peu que j'avais encore.
Après tout, il me restait que des miettes de ce que j'étais; ça ne prend pas beaucoup de place des miettes.

Arrivée à bon port, je n'ai pas eu à convaincre personne de me laisser entrer.
Je me savais chez-moi. Mais pour combien de temps? Je m'en suis foutu.

Je me suis couchée grelottante contre le système de chauffage, avec les lambeaux de ce qui me restait de fierté et de confiance, et je me suis endormie.

À mon réveil, rien n'avait bougé.
Rien n'avait changé.
Ni en dehors, ni en dedans.


Je ne sentais plus mon coeur, ma voix n'avait plus d'écho, mais ça me rassurait.
Atteindre le fond, c'est voir s'arrêter la chute.


L'été est arrivé, avec son lot de grisaille, ses pluies diluviennes et ses forts vents.
Mais le toit est toujours là, solide. Et le système de chauffage fonctionne. Ai-je besoin de plus?..

En fait la question serait; vais-je un jour vouloir plus?

Je n'ai pas encore de réponse à cette question. Moi-même, je ne sais plus tellement ce que j'ai à apporter. Je ne ressens plus cette confiance ou cet intérêt pour ma personne qui ferait que quelqu'un aurait envie de frapper à ma porte et de venir s'y installer. Je n'ai plus la conviction sincère et assumée que je vaux l'amour de quelqu'un. Déjà le mien, je me l'accorde difficilement et ce n'est pas par manque de facilité.

Je ne sais pas de quoi est fait l'avenir.
Je ne sais pas si l'amour vient au mérite, ou à force de recherches ou de travail ou whatever else.Ce que je sais, et que je crains, c'est que toute ma vie, je garderai ces engelures et ces blessures traduisant cette période qu'a été ma vie durant l'hiver qui vient de s'achever.
J'aurai toujours le sentiment de devoir en faire un million de fois plus pour m'assurer d'une place sous mon propre toit, pour montrer ma valeur, montrer mes atouts et mes qualités, simplement par peur de rejet.

J'aurai envie toute mon existence qu'on dise de moi aussi que je suis une femme extraordinaire, une personne merveilleuse et désirée. J'aurai dans mon âme et dans la peau l'intime conviction que je ne vais jamais avoir droit à l'amour d'un homme sans limite et sans condition. Sans que j'aie à prouver quoi que ce soit. ou à changer quoi que ce soit. simplement pour qu'on m'accepte et qu'on veuille de moi. Et je me dirai que ma force de caractère, mon ambition, le feu dans les yeux que j'ai eu et que je me promettais de garder jusqu'à mon dernier souffle, je les aurai perdus à des mains qui m'auront façonné avant de me lancer contre le mur.


Je ne me montrerai plus jamais faible.
Plus jamais vulnérable,
Plus jamais en état de fièvre.

Je resterai là à me fermer à double tour, à ne laisser personne se faufiler sur le seuil de ma vie dans avoir tellement peur qu'il me blesse ou me laisse pour morte sur mon propre territoire? Je resterai méfiante de toutes les paroles, tous les gestes, toutes les intentions prêtées à ma personne simplement par protectionnisme?

Je ne suis plus qu'une parcelle de qui j'étais et je ne trouve même pas précieux cette chose qui me reste de la femme que je suis.

6.03.2015

D'aventures en aventures.

J'ai été la blonde, la femme de rêve, la maitresse, le plan B, le trou.

J'ai été un but à atteindre, un mystère de réseaux sociaux, une occasion spéciale, une envie et une connerie.

J'ai été une naïve romantique, une femme trop indépendante, une jeune fille qui aurait voulu s'attacher, l'amante pissed off et celle qu'on appelle quand personne ne veut plus de notre présence.

J'ai eu droit à des excuses, des lettres d'amour, des courriels enflammés, des textos d'insultes et des décharges électriques de mots blessants.

J'ai vu des sentiments sincères dans des pupilles humides, des faux semblants, des promesses inutiles, de faux projets d'avenir et de l'indifférence une fois l'orgasme venu.

J'en suis venue à me demander un jour, si je cesserai d'être la maîtresse, la fuck-friend, la bouée de secours de ceux qui entrent dans ma vie. Est-ce qu'un jour, un homme me regardera en voulant faire de moi la mère de ses enfants. Me regardera-t-il en souhaitant que je devienne sienne, sa femme, son acolyte, son bâton de vieillesse. Est-ce que je vaux suffisamment pour avoir une place dans le coeur de quelqu'un qui m'est cher. Est-ce que je suis suffisamment bien pour que quelqu'un veuille de moi, pour de vrai, dans sa vie...


J'ai choisi chacune de mes aventure, parfois avec des critères élevés, parfois avec juste des pulsions trop intenses et j'en ai tiré des souvenirs parfois tendres, parfois sauvages, parfois amers. Mes décisions m'appartiennent et je suis consciente de tout ça. Loin de me victimiser par ces écrits, j'ai plutôt envie de remettre en perspectives ces relations qui se sont soldées plus souvent qu'autrement par un échec, un désintérêt ou en queue de poisson....

Jade n'a plus envie de n'être qu'un numéro.
Je n'ai plus envie de me faire valoriser que pour mes lèvres, ma lingerie et mon envie de baiser n'importe où, n'importe quand. J'ai envie qu'on me prenne dans ses bras, qu'on embrasse mon front, qu'on voit plus loin que la fin de la nuit. Je ne veux pas nécessairement d'une bague sertie de diamants ni de projets d'avenir. Mais j'ai envie de compter pour ceux qui entreront dans mon lit.
Ce qui ne m'était jamais trop arrivé avant.

Je pense que ça vient du fait que je commence à m'aimer et à me faire passer en premier.
Nouveauté. Jamais je ne m'étais mis première dans ma propre vie.

C'est peut-être aussi ça, évoluer.





Mamz'elle J xx

5.25.2015

Constat du célibat

J'ai eu l'excitation de la liberté, d'enfin ne plus avoir de compte à rendre à personne, de pouvoir délier mes ailes et ouvrir mes jambes. Je n'avais jamais été confrontée au sentiment de solitude au moment de revenir à la maison, comme si j'avais perdu la fébrilité de n'avoir plus aucun jardin secret à entretenir ou de double vie à cacher. Et j'ai fini par me demander si je vivais ma vie de maîtresse selon mes envies profondes et coquines ou si je le faisais parce que je cherchais à pimenter mon quotidien sommes toutes assez morne et sans extravagances. J'ai compris une chose; rentrer chez-moi avec l'odeur d'un autre homme perd de sa magie quand je n'ai pas à le camoufler en ma mémoire et le dissiper sous l'eau de la douche.


Mamz'elle J

4.26.2015

2 fous dans l'obscurité

On ne se connaissait pas depuis si longtemps.
À peine quelques semaines.

Une série de discussions en tous genre, du sérieux au coquin, que nous avons poursuivies tous les jours depuis le premier jour et je n'ai pas hésité à m'ouvrir et à rester vraie. Beaucoup par intérêt, alimenté par le mystère autour de sa bouille de bel homme et aussi à cause de son humour qui ne me laissait pas indifférente.
Ça connectait. C'était facile. Ça l'est resté.

Des jours, des semaines à se texter des jolis mots et des souhaits de bonne nuit, nous en sommes passé aux photos explicites et à un langage moins politically correct mais qui s'en serait plaint. Surtout pas moi!

Il chauffait mes hormones.
Vraiment.
Et soir après soir, quand il m'arrivait avec un message attendrissant du genre «..j'aimerais ça dormir collé» je me disais que c'était aussi ce que je voulais... mais jamais je n'aurais pu me laisser aller à penser que c'était une bonne idée.

Même dans les moments les plus intenses où j'étais prête à n'importe quelle bassesse pour toucher ses lèvres, c'était un peu de la folie de se lancer dans une aventure avec un inconnu qui, bien que sexy as hell, m'invitait dans sa demeure quelque part dans un coin lugubre où je n'avais même jamais mis les pieds.

Mais j'ai laissé l'idée se blottir dans le bas de mon ventre et ce sont mes pulsions qui m'ont gagné.
Un soir, alors qu'on discutait tranquillement et que j'avais très envie de lui, il m'a lancé une fois de plus l'invitation de le rejoindre dans son lit. Malgré toutes les meilleures raisons du monde de ne pas le faire, j'ai flanché.

Je lui ai demandé : «Donne-moi 3 bonnes raisons et je saute dans la douche pour venir te voir.»

Ses 3 raisons n'étaient quand même pas la plus élaborées, entendons-nous.
-Je suis au lit, il faudrait que tu viennes te faufiler... qu'est-ce que tu ferais pour me réveiller?
Un petit message un peu baveux en guise de réponse, sa réaction est exactement comme j'avais prévu.

Il poursuit avec un : La porte n'est pas barrée, fait pas trop de bruit... ma chambre est au fond à gauche.
Clairement une invitation au péché. Ouhlà!
Je saute sous la douche, enfile quelque chose de plutôt simple, petit corsage et culotte de dentelle noire.

45 minutes plus tard, me voilà devant sa porte.
Je suis vraiment, réellement chez-lui.

Monsieur n'ayant pas eu le choix de finalement venir me montrer le chemin pour entrer dans la maison parce qu'il n'avait pas précisé laquelle des portes je devais ouvrir..
Je me retrouve les deux pieds dans sa cuisine.

Il fait noir, un filet de lumière pour nous éclairer dans le corridor et sa chambre.
Il se glisse sous les couvertures pendant que je laisse tomber mon jean sur son plancher de bois.
La pénombre garde ce voile de mystère sur nos yeux mais je sens déjà l'excitation me gagner, les papillons de vertige et mon instinct de survie qui s'activait à faire se débattre mon coeur dans mon thorax.

Je le rejoins sous les draps, cherche du bout des doigts son torse et sa cuisse enserre mes jambes  contre lui presque automatiquement à mon contact. Sa main se glisse à ma taille, la mienne à ses cheveux et on s'embrasse.

Il n'arrête pas de rire et de répéter «Oh my god».
Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que je mène mon projet à terme... et pourtant, je ne l'aurais pas fait s'il n'avait pas été un minimum invitant!

Bouches à bouches, corps à corps, nous ne voyons rien mais nous comprenons sans même parler.
Je sens ses doigts glisser sur ma peau douce et dans mes cheveux.
J'empoigne sa queue déja dressée, déjà prête pour la suite.. Je le branle un peu, descends jusqu'à l'atteindre de ma langue, l'enserre de mes lèvres et aspire toute sa longueur. Il me tient en place, râlant un peu, à mesure que j'y mets le coeur à l'ouvrage. Un râle excitant qui s'infiltre jusqu'à ma colonne...

Il ne me laisse pas faire tellement longtemps, avant de me tirer vers lui, m'embrasser à nouveau et laisser ses doigts atteindre ma chatte inondée. Sa réaction est sans contredit la plus délicieuse. Ses caresses appuyées et son énergie me font sourire. Je me plais à m'imaginer ses expressions faciales seulement qu'avec le ton de sa voix.

Bientôt il me retourne sur le dos, porte ses doigts à mon entrejambe et commence un va et vient constant en visant évidemment mon point de plaisir... quelques secondes plus tard, alors que je gémis les yeux fermés et le bassin surélevé, un orgasme me pulvérise. Je me relève, m'installe dos à lui et le message est compris bien assez vite; s'approchant de moi, il insère sa queue entre mes cuisses, agrippant mes seins et caressant mes fesses. L'entendre respirer et sentir son bassin m'asséner des coups francs et sentis me transporte vers la transe. Il ralentit le mouvement alors que je me couche sur le dos. Il se réinsère en moi... je me caresse le clitoris en observant sa silhouette.

Une baise très peu empreinte de romantisme.
À son état pur.
Question de s'exorciser du désir qui montait depuis des jours, des semaines..


Et je crois que nous avons tous deux apprécié.

À suivre, peut-être...


Mamz'elle J xx

















4.24.2015

Entrevue radio avec Mamz'elle J

J'ai eu l'honneur d'accorder une entrevue radio au journaliste Jean-Simon Bui du FM 93 la semaine dernière, dans le cadre d'un reportage sur les blogues érotiques et leur popularité grandissante.

Vous pouvez entendre l'extrait en suivant le lien!
(L'entrevue commence un peu après 2 min... )

Bonne écoute!

Mamz'elle J xx