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6.08.2015

Je ne me montrerai plus jamais faible.

Un jour peut-être, quand la tempête se sera tue, j'aurai le courage de laisser mon coeur battre pour quelqu'un. Mais pas maintenant. Surtout pas maintenant... 

Ma tempête a surgit sans que je m'y en attende. Je n'étais pas préparée, je n'avais pas mon kit de survie. Ma boussole, ma bouteille, mon trajet, ma pelle, ma lampe à l'huile. Je n'avais jamais eu de cours préparatoire au rejet et à l'éjection d'une vie. Je n'avais pas eu par le passé, à me débrouiller avec mon instinct aux travers de précipitations si opaques et si drues.

Cette tempête, c'est en fait une averse isolée juste au dessus de moi.
Tout autour il faisait soleil, pas de quoi s'inquiéter, just enjoy the ride. Un bon temps pour les vacances. Pour rentrer du port avec les bagages et se lancer dans une nouvelle vie.
Je me suis précipité à l'abri sous un toit qui n'était pas le mien, mais qu'on m'avait dit que je pouvais occuper pour la fin de mes jours si j'en avais envie. Puis un jour, on a fait mes valises sans m'en avertir, pendant que je tentais de reprendre des forces et de planifier une suite, et on m'a poussé dehors. J'ai essayé de résister, de négocier, de changer pour qu'on m'accepte. Je me suis débattue jusqu'à l'engelure, jusqu'à ne plus sentir mon coeur battre dans ma poitrine, jusqu'à en user mes bottes. Quand la lumière s'est fermé et que je n'ai plus eu de signe de l'intérieur, j'ai compris que je ne valais plus rien.

J'ai cherché une main. J'ai appelé au secours. J'ai failli y rester. Et plus je criais, plus je m'enfonçais mon propre couteau dans l'estomac. J'ai plié les genoux, mis mes mains sur mes yeux et j'ai laissé se former les glaçons sur mes paupières. Et à force de larmes et de de temps, j'ai formé des barreaux tout autour de moi.

Des semaines plus tard, quand les pleurs ont fait place à la résilience, j'ai mis sur mon dos les quelques avoirs qu'il me restait. La tempête avait fait place à de plus légères précipitations. Je voyais le pavé à demi, mais c'était suffisant pour que je me mette en marche.

Les premiers pas, je les ai fait doucement. Je ne savais pas tellement où j'allais alors je gardais la tête baissée et j'avançais en suivant les traces de chemin devant moi. Après des semaines, j'ai trouvé par un hasard improbable une cabane, petite mais suffisante pour le peu que j'avais encore.
Après tout, il me restait que des miettes de ce que j'étais; ça ne prend pas beaucoup de place des miettes.

Arrivée à bon port, je n'ai pas eu à convaincre personne de me laisser entrer.
Je me savais chez-moi. Mais pour combien de temps? Je m'en suis foutu.

Je me suis couchée grelottante contre le système de chauffage, avec les lambeaux de ce qui me restait de fierté et de confiance, et je me suis endormie.

À mon réveil, rien n'avait bougé.
Rien n'avait changé.
Ni en dehors, ni en dedans.


Je ne sentais plus mon coeur, ma voix n'avait plus d'écho, mais ça me rassurait.
Atteindre le fond, c'est voir s'arrêter la chute.


L'été est arrivé, avec son lot de grisaille, ses pluies diluviennes et ses forts vents.
Mais le toit est toujours là, solide. Et le système de chauffage fonctionne. Ai-je besoin de plus?..

En fait la question serait; vais-je un jour vouloir plus?

Je n'ai pas encore de réponse à cette question. Moi-même, je ne sais plus tellement ce que j'ai à apporter. Je ne ressens plus cette confiance ou cet intérêt pour ma personne qui ferait que quelqu'un aurait envie de frapper à ma porte et de venir s'y installer. Je n'ai plus la conviction sincère et assumée que je vaux l'amour de quelqu'un. Déjà le mien, je me l'accorde difficilement et ce n'est pas par manque de facilité.

Je ne sais pas de quoi est fait l'avenir.
Je ne sais pas si l'amour vient au mérite, ou à force de recherches ou de travail ou whatever else.Ce que je sais, et que je crains, c'est que toute ma vie, je garderai ces engelures et ces blessures traduisant cette période qu'a été ma vie durant l'hiver qui vient de s'achever.
J'aurai toujours le sentiment de devoir en faire un million de fois plus pour m'assurer d'une place sous mon propre toit, pour montrer ma valeur, montrer mes atouts et mes qualités, simplement par peur de rejet.

J'aurai envie toute mon existence qu'on dise de moi aussi que je suis une femme extraordinaire, une personne merveilleuse et désirée. J'aurai dans mon âme et dans la peau l'intime conviction que je ne vais jamais avoir droit à l'amour d'un homme sans limite et sans condition. Sans que j'aie à prouver quoi que ce soit. ou à changer quoi que ce soit. simplement pour qu'on m'accepte et qu'on veuille de moi. Et je me dirai que ma force de caractère, mon ambition, le feu dans les yeux que j'ai eu et que je me promettais de garder jusqu'à mon dernier souffle, je les aurai perdus à des mains qui m'auront façonné avant de me lancer contre le mur.


Je ne me montrerai plus jamais faible.
Plus jamais vulnérable,
Plus jamais en état de fièvre.

Je resterai là à me fermer à double tour, à ne laisser personne se faufiler sur le seuil de ma vie dans avoir tellement peur qu'il me blesse ou me laisse pour morte sur mon propre territoire? Je resterai méfiante de toutes les paroles, tous les gestes, toutes les intentions prêtées à ma personne simplement par protectionnisme?

Je ne suis plus qu'une parcelle de qui j'étais et je ne trouve même pas précieux cette chose qui me reste de la femme que je suis.

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