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5.21.2016

Amène-moi prendre un bière

Amène-moi prendre un bière comme le ferais un vieux chum.
Assois-moi face à un miroir, donne-moi une pinte de rousse et ouvre la valve.

Raconte-moi comment ça fonctionne un homme, que je sache si je ne me fais pas berner depuis des mois dans des histoires cousues de fils blancs juste pour mieux me faire tomber. Dis-moi comment ça opère un gars qui veut seulement du cul. Donne-moi un aperçu détaillé de ce que je dois cibler pour ne pas tomber sous le charme du prochain qui me déballera les discours réfléchis en illuminant de promesses chacune des phrases qui sortiront d'entre ses lèvres. Invente-moi un système de détection de bullshit, que je continue de me venger sur mes vibrateurs quand j'aurai envie de défier les picotements de ma libido en repoussant les attaques sentimentales sans douter, sans me commettre.
Que je ne m'imagine pas un peu plus chaque jour que les rendez-vous que je marque à mon agenda, desquels je sors un peu bredouille de la tendresse que je venais y chercher, me mèneront à une vie meilleure avec un homme qui fera fleurir les bourgeons de mon petit printemps.
Pour que j'apprenne la leçon une fois pour toutes et que la vie me reprenne pas une millionième fois dans le détour.

Essaie de m'enlever de la tête que je vaux un petit message, un petit appel, une invitation.
Parce que le gars que je fréquentais in and out depuis Noël passe son temps à danser le tango pis à faire des pirouettes. Que le dimanche soir il me proclame son coeur amoureux et que je lui manque, que le lundi on fusionne ensemble comme si nous ne faisions qu'un et que le mardi il réponde à mes questions en me disant qu'il ne veut pas qu'on se créée d'attentes.
Comme si au lendemain de sa nuit à jouir plus qu'à somnoler, il ne ressentais plus rien.
Comme si en lui vidant les couilles, j'avais purger tous sentiments quels qu'ils soient.

Qu'il prenne trois semaines à revenir suite à une déclaration qu'il a eu le culot de me faire en me regardant dans les yeux, après un silence affûté comme une lame de rasoir qui me transperçait l'être à chaque heure passée sans que mon téléphone n'affiche son numéro.
Que je finisse par le bloquer de mes réseaux sociaux et que je fasse une véritable croix sur un avenir, et qu'il revienne en ne semblant pas comprendre que je suis au bout du rouleau d'être un jouet plus qu'une complice.
Que je ne mérite pas d'excuses, pas de mots rassurants mais seulement un aveu de peur de s'attacher qu'il ne règle pas et qu'il ne semble pas vouloir voir se taire au creux de sa conscience..

Est-ce que c'est mon interprétation de la situation faussée par mes angoisses et mes envies qui me rend si terriblement sensible? Comment je fais pour savoir et comprendre, sans poser de questions par peur de lui faire sentir que je mets de la pression. Plus j'avance dans le temps, moins j'ai l'impression de m'assagir ou de trouver une voie d'épanouissement. Plus je tente de faire avancer au plus vite les choses par peur de manquer de temps, par peur de passer à côté de ma vie. De mes rêves. D'une personne qui bonifierait mes réveils et qui serait ma raison de rentrer à la fin de la journée.

Est-ce que j'ai raison de me trouver ridicule. Convaincs-moi que je ne passe pas une fin de soirée sur deux à pleurer la tête dans mon oreiller en me traitant de conne de penser qu'on a de bonnes intentions à mon égard et qu'on souhaite me rendre heureuse. À vivre constamment une peur si terrible du rejet et de l'abandon que je me pousse moi-même dans le ravin sans le vouloir, terrorisée de ne plus jamais connaître l'émotion d'une passion à double sens. Dis-moi que je connaîtrai à nouveau ce que c'est de me blottir contre le corps d'un homme pendant des heures et profiter du moment autrement qu'à la fin d'une baise trop intense où on s'est endormis nus et en sueur. Savoir que même si la nuit fut exaltante, au matin il sera toujours là et qu'il y restera jusqu'au soir et ce, jour après jour.

Amène-moi prendre une rousse, les cheveux tout défaits, vêtue d'un gros chandail de laine. Fais-moi la morale pendant que je me sens la fille la moins sexy du monde. Que je n'aie pas envie pendant que je reçois ton déversement de conseils et de constats que quelqu'un pourrait venir m'aborder sur le coin de la table. Juste pour me bloquer de tout ce qui est extérieur et qui m'atteins mille fois plus que ce qui vient de moi.

Amène-moi prendre un bière comme le ferais un vieux chum qui a envie de me donner une gifle pour que je me réveille. Pour que j'arrête de jouer à la fille forte qui se fait croire que de cumuler les aventures purement physiques, ça la satisfait. Pour que je passe outre le fait que tous ceux que je ne désire pas m'appellent et que ceux que je veux me repoussent. Pour que je m'affirme dans ma recherche de l'amour et que j'aie le courage de mettre mon répertoire d'amants à zéro sans laisser de traces pour simplement recommencer à chercher ce que je veux plutôt que ce qui pourrait m'aller.
Shake-moi. Dis-moi ce qu'il me faut pour que l'avenir arrête de me torturer. Pour comprendre ce que ça veut dire d'attendre le bon pour moi. Le bon que j'ai l'impression de trouver par moments dans tous les petits bruns à lunettes qui daignent poser un oeil sur ma personne. Simplement parce que j'ai horreur de réfléchir à ce que serait ma vie dans la solitude.

Je m'étais tellement, mais tellement jurée de cracher au visage du prochain qui allait me dire qu'il m'aimait. Et le moment venu, j'ai eu la bouche tellement sèche que je n'ai pas eu la force de le faire.

Amène-moi prendre un bière pour me dire que je vaux la peine.
Déjà, ça devrait m'apaiser un peu..

Mamz'Elle J xx



1 commentaire:

  1. et il fait aussi gris dehors que dans ton cœur
    mais la réponse est pourtant simple un mec qd ça devient compliqué c est que ça vaut plus le coup.. c est pas cool mais hélas c est souvent le cas

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