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2.13.2013

Une autre St-Valentin sans tes roses

Ce soir, par un frisson inspirant, j'ai composé un texte plus personnel d'un trait, envahie par une envie de me libérer le coeur un peu.. On remonte à quelques années en arrière, alors que je débarquais à Québec suite à une histoire d'amour en puissance qui n'a jamais vu le jour. Une déception amère que je tente de supprimer de ma mémoire sentimentale.. La rencontre de celui que j'ai aimé longtemps, profondément.. et que je me plais à appeler «mon âme soeur»

Je me suis demandé pendant quelques minutes si je le déposais ici ou pas. Puis, je me suis dit que Jade compose des textes à saveur sexuelles souvent, mais toujours empreints de ma personnalité véritable. Et je crois que vous appréciez suffisamment le personnage pour avoir le coeur à la découvrir plus intimement. Alors voilà.. un peu de moi.
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[...] À chaque St-Valentin, je me souviens de la conversation que l'on avait eue toi et moi, assis à la petite table du café où j'étais un peu trop souvent dans le temps.. Toi qui avais eu envie de me confier que tu aurais voulu que ta blonde prépare un petit quelque chose de spécial pour vous célébrer. Tu m'as dit du coq à l'âne que tu aurais voulu d'une blonde qui apprécie les pétales de roses dans le bain, les chandelles parfumées, les soupers qui ne finissent jamais.. Toi et elle essayiez d'avoir un enfant et les tentatives qui échouaient les unes après les autres avait commencé à user votre complicité, vos sentiments, votre envie mutuelle de rester forts et solides. De rester ensemble. Tu disais que tu n'avais plus droit aux mêmes regards coquins, aux caresses tendres, aux mots doux au réveil, depuis des mois. Que la symbiose qui avait toujours été la base de votre union avait cédé la place au stress et aux attentes toujours déçues. Le romantique en toi avait ce don de surprendre la jeune femme en découverte émotionnelle que j'étais. Même à ce moment-là, sans connaître ce qu'était vraiment l'amour-passion, je le vivais malgré moi. Ça a toujours été pour moi un mystère de comprendre comment a opéré la nature entre nous deux. Nous ne nous étions jamais vus et pourtant en quelques semaines à peine, nous nous sommes liés d'amitié comme si nous nous étions toujours connus. Mes forces étaient tes faiblesses et l'inverse était aussi vrai. Nous avions cet éclat dans les yeux lorsque nous étions à travailler sur des projets, des spectacles à venir, des levées de fonds pour les différentes organisations dans lesquelles nous nous impliquions. Nous avions des idées un peu folles, mais arrivions toujours à les réaliser. Ensemble. 

   Toi et moi, c'était naturel. C'était simple. Ça coulait de source. Je me souviens que du haut de mes 17 ans, je te regardais avec beaucoup trop d'intérêt pour n'appeler ça que de l'amitié. Je ne pouvais même pas contrôler tout ce qui se passait en moi. Tout était plus grand, plus fort, plus intense que ce à quoi je pouvais faire face. Devant le poids de ces émotions qui m'envahissaient de plus en plus, j'essayais de reprendre mon souffle. J'avais le coeur en délire quand j'étais avec toi. J'avais la gorge sèche. Les mains moites. Les yeux dans l'eau. La tête ailleurs. J'avais perdu la retenue nécessaire pour ne rien démontrer et parfois tu m'as reprochée de devenir froide avec toi. J'essayais de me protéger de mes pulsions et de te protéger des répercussions éventuelles sur ton couple.. Je sentais que ça te frustrait que je m'éloigne, mais je ne pouvais tout simplement pas me permettre de m'insinuer dans ta vie et pour si peu de temps en plus.. 

Et tout était contre nous. Nos familles, nos amis, nos deux mondes, nos âges. Ton couple battait de l'aile et tu avais des papillons pour moi. J'étais jeune et vouée à un brillant avenir, mais je partais habiter à 2 heures de route pour un minimum de 6 ans. Nous avions gardé le secret. Je t'avais fait la promesse de toujours te garder une place en moi. Je suis partie en te laissant un mot que tu n'as lu que quelques années plus tard. Quelques années trop tard en fait. J'ai su à la St-Valentin suivante que tu avais une nouvelle femme dans ta vie. Ma mère avait décidé de ne pas me tenir au courant de ton statut de célibataire durant les 3 mois où tu as été libre. Elle disait que c'était pour me protéger. Je lui en ai voulu. Tu as toujours voulu savoir ce que je ressentais pour toi. Je n'ai jamais pu te le dire. Je ne sentais pas le moment venu pour te mettre mon coeur sur la table. 


Puis, j'ai rencontré quelqu'un pendant que de ton côté tu vivais ta nouvelle relation. Cette femme a été de passage dans ta vie, quelques mois tout au plus. Et moi, j'étais déjà engagée. À cette époque j'étais un exemple de fidélité. Pas toi. Et ça, je ne l'ai su que cet été. Durant une nuit de juillet où nous avons enfin ouvert les valves et laissé couler tant les larmes que les confessions. Une discussion qui n'aurait jamais eu lieu sans les pichets de Budweiser qui nous ont tenu mutuellement compagnie durant la première partie de la soirée.

Ta blonde arrivait au loin, quand je me suis rapproché de ton épaule et que je t'ai glissé : «J'veux juste que tu saches que je t'aime toujours et que je te désire encore autant à chaque fois que je te croise..»

 Je n'avais plus espoir après 7 ans, que ce que nous nous sommes dévoilé sorte au grand jour. J'avais prié tous les Saints du ciel tellement souvent pour avoir un signe de la vie par rapport à toi. J'ai dû accumuler des points de karma pour avoir reçu plus que ce que je demandais au destin. 

 Oui, tu ris de moi et de ma grande croyance au destin. Combien de fois tu m'as fixé avec des yeux écarquillés et un sourire au coin de la bouche, pendant que j'attribuais toutes les grandes joies de ma vie au destin. J'avais tellement l'impression que tu te foutais de ma gueule. Mais ça aussi, c'était un point commun que l'on partageait visiblement.. 

 Tu n'es pas débarqué dans ma vie pour rien. Tu ne t'es pas faufilé à travers les maillons de mon filet, atteins le centre de mon âme et imbriqué ton nom au fer rouge pour le reste de ma vie par hasard. À cette époque de toute façon, je ne crois pas que tu aurais pris au sérieux tout l'amour que je ressentais pour toi. Pourquoi tout se clarifie alors que tu as deux enfants et que je fais des projets d'avenir? Pourquoi on décide de tout s'avouer à la seconde où on sait que le retour en arrière n'est plus possible? Aujourd'hui, nous savons que nous serons pour liés l'un à l'autre mais jamais par une union reconnue à la face du monde. 

 Je le sais encore plus depuis que tu m'as déballé ton sac. Depuis que tu m'as clairement dit, sur un coup de tête et dans un avalanche de confidences que tu souhaitais secrètement encore me baiser, m'embrasser, passer des nuits dans mes bras et vivre une grande et belle histoire avec moi. 
C'est vrai que j'y crois. J'y ai toujours cru en fait. 

Et depuis, je t'ai croisé 3 fois. Toujours en compagnie de ta petite famille. Tu baisses les yeux en souriant, moi je rougis.. et je te fixe. Comme pour attraper tes pensées au vol et m'en faire un cocon. Ce sera la seule façon que j'aurai trouvé pour me réchauffer contre une pièce de toi. 

La dernière fois que je t'ai parlé, j'étais suffisamment près de ta peau pour sentir ton parfum, pour voir que tu tremblais de tout ton corps en me parlant..Ta blonde arrivait au loin, quand je me suis rapproché de ton épaule, j'ai touché ton oreille du bout des lèvres et que je t'ai glissé à l'oreille : «J'veux juste que tu saches que je t'aime toujours et que je te désire encore autant à chaque fois que je te croise..» Cette dernière fois, c'était cette nuit de juillet. 



Alors la St-Valentin me rappelle toi. Toi et rien d'autre. Je n'ai jamais été une grande romantique et tu le sais. Je trouve d'autre occasions et d'autres façons de faire profiter mon couple dans l'année que le 14 février. Cette journée-là, je me la garde pour toi. C'est fou comme ça.. 

Il y a 7 ans cette semaine, nous étions tous deux, toi et moi, assis à cette table à moitié éclairée et rêvions chacun d'une autre vie. Peut-être une vie l'un avec l'autre.. sait-on jamais..




On continue toujours à aimer ce qu'on a aimé trop fort.

4 commentaires:

  1. C'est. Terriblement beau, Jade.
    Moi je fais tout ce que je peux pour "ignorer" ces fêtes à la mords moi l'noeud! J'ai même été étonnée de lire qu'on était le 13, alors qu'hier j'ai réalisé plusieurs fois qu'on était le 12.
    De peur d''etre oubliée, j'oublie préventivement...

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  2. Mamz'elle J bonjour. Je vous découvre et on ne se connait pas.
    J'espère que ce texte est de vous. C'est l'un des plus beaux que j'ai jamais lu. Peut-être me rappelle-t-il quelque chose? Dans tous les cas l'association de Petite Salope (je découvre) et d'un tel texte crée un détonant mélange! Très intéressant.
    Mais n'ayez pas de regrets : c'est le poison de la Vie. La vraie.
    Cheers,
    S.J.

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  3. En réponse à Sir John:
    Ce texte est bel et bien de moi! Je sais que parfois, je laisse passer quelques textes plus personnels dans les mailles de ce blogue. Avant, j'écrivais beaucoup sur un blogue nommé La Petite Vie Trop sage de Mamz'elle J et ce genre de billet se serait retrouvé sur ce dernier. Alors si vous avez trouvé ça touchant, je vous en remercie! Pour d'autre extraits du genre, vous pouvez toujours aller jeter un oeil. http://lapetitevietropsagedemamzellej.blogspot.ca/

    Au plaisir de vous revoir parmi les lecteurs/commentateurs de mes blogs!

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  4. Ah cette chere Jade... toujours surprenante :)

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