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10.23.2013

Le boniche contre le vampire, partie 3

«Mathieu, arrête. »
-Excuse-moi Jade, je suis désolé.

-Non, c’est moi qui le suis. Je vais aller rejoindre les autres. Je pense que ce serait bien si on ne s’approchait plus ce soir.
-Je suis d’accord, mais je sais aussi que c’est impossible.  Je ne peux plus détacher mon regard du tien. Il se passe quelque chose et tu le sens comme moi.
-Oui, mais non. On ne peut pas faire ça.
-Ce que moi je peux faire ne te regarde pas du tout. Sauf dans ce cas-ci parce que c’est avec toi que je veux le faire..

 Après un long moment de silence, à le regarder vaguement, à combattre mon petit démon intérieur, je suis partie rejoindre les autres. Déjà, des équipes avaient été refaites et les festivités avaient repris bon train. 

J’ai dansé pendant près d’une heure avec les autres, en oubliant ce qui s’était passé précédemment, en essayant de remettre mes idées en place. Tout le monde avait l’air heureux! Les stroboscopes donnaient une dimension électrique à ce party d’Halloween et les plus rebelles jouaient à des jeux de calage avec des balles de pingpong sous les blacklights. 

Après un moment, j’en ai eu assez de me sentir épiée. De me sentir mal. De vouloir repousser mon envie de me déchaîner entre deux draps avec l’homme qui alimentait mes fantasmes les plus pervers de la soirée mais que je ne devais plus approcher...Je n,avais paspeur de lui ni de ses réactions. J’avais peur des miennes en fait. Je me retenais vraiment à deux mains pour ne pas l’entrainer dans les toilettes des hommes et l’embrasser sur-le-champ. Je brûlais d’envie de savoir ce que ses lèvres charnues cachaient. Je voulais deviner à quel endroit il allait glisser ses doigts en premier… L’odeur de son après-rasage restait imprégnée à mes sinus comme une marque d’ongles sur de la chair pâle... Mais je cachais tellement bien mon jeu.

Je me suis approchée de mon amie Sarah pour lui annoncer mon départ. 
«Je m’en vais chez moi finalement. Je paierai quand même ma partie de la chambre comme promis, mais comme il est tard et que je n’ai pas les facultés si affaiblies que ça, je vais rentrer en taxi.»

-Mais pourquoi? On vient presque juste d’arriver!
- Sarah, ça fait 4 heures qu’on est ici…

-Ah, ok, vu comme ça.. Mais tu as l’air en pleine forme et tu voulais tellement lâcher ton fou avec nous ce soir! Pourquoi tu ne restes pas encore un peu?
-Parce que je suis morte de fatigue. Et que j’ai un petit peu trop fait passer l’assurance qualité du punch! Disons que rien ne parait comme ça, mais la bouteille de vodka n’a pas servi qu’à diluer le jus.. De toute façon, j’ai un million de choses à faire demain alors aussi bien être en forme.


-Bon, alors bonne fin de soirée! Rentre bien..
-Bye Sarah, bonne soirée…

Et d’un signe de la main j’ai fait signe à tout le monde avant de quitter la salle de quille, mon cellulaire à la main. J’étais dans le lobby, mon manteau et ma bourse à mes pieds à regarder mes messages texte quand j’ai entendu mon patron dire tout haut en fermant la porte:

«Je reviens de dehors et il y a un taxi qui attend! Jade, dis-moi que tu ne pars pas tout de suite!»
-Oui, je suis crevée et je rentre.
-Moi je me donne la peine de venir ici et toi tu pars! Ça a valu la peine…
-Écoute, tu n’es certainement pas venu que pour me voir alors va continuer de t’amuser! La salle est pleine, la musique et bonne, tout le monde est en feu! C’est loin d’être fini! Amuse-toi bien!


Je suis sortie dehors et il m’a suivie.
Il m’a lancé un regard défiant.



Glissant sa main de mon épaule droite à ma clavicule, je le sentais épouser la bretelle puis le bonnet de mon soutien-gorge à travers ma robe. Sa main un peu tremblante effleurait parfaitement la courbe de mon sein, et ses yeux ne se détachaient pas des miens. Je pouvais deviner son pouls dans la façon qu’il avait d’appuyer le bout de son doigt juste ce qu’il fallait pour que je n’aie pas envie de le voir s’arrêter.  Il a approché son grand corps du mien. Une carrure imposante à côté de moi. Quelque chose de rassurant et de naturellement dominant. Une chaleur divine. Passant sa main gauche sur ma hanche pour s’appuyer sur l’un de mes reins, je l’ai senti m’attirer vers lui. 

Son nez flânait dans mes cheveux, sur ma nuque, sur mon épaule. Il couvrait de baiser ma peau frémissante. Il respirait à ma tempe, laissant ses lèvres m’effleurer les lobes..

«J’ai très envie de toi» qu’il m’a glissé en maintenant ma joue collée contre la sienne, dirigeant à merveille nos bouches en direction l’une de l’autre.

«Tu es si belle dans ta robe. J’ai vraiment envie de t’enlever une à une les pièces de ce magnifique costume.»
Sa main glissait maintenant contre ma fesse et arrivée au bas, il la pétrifiait doucement.

« J’ai envie de dégrafer ton soutien-gorge et de détacher chacune des attaches de tes magnifiques bas.. » Je fondais. Je fermais les yeux et gémissais déjà tout bas.. Son pouce glissait sur ma bouche, se glissait à peine entre mes lèvres, me donnait envie de le lécher du bout de la langue.

Il m’a embrassée. Comme si sa vie ne tenait qu’à ce baiser. Avec une intensité et une excitation que je ne lui connaissais pas. Que je ne lui aurais jamais attribuée. Je pensais à la possibilité que quelqu’un sorte. Je pensais à son statut, au mien.  À la suite. Je ne pouvais plus reculer. Mais je ne voulais pas non plus en rester là. Partir sans que le fantasme se poursuive, se concrétise, s’accomplisse. J’en étais là. 

J’avais froid. Mon manteau était tombé sur le sol avant même que je ne l’aie enfilé. 

«Jade, tu me rends fou.. »


Je me suis éloignée, apportant avec moi bourse et manteau dans le taxi qui allait m’amener chez moi. À travers la fenêtre du taxi, je le regardais. Je lui ai soufflé un baiser..

Mais je n’avais pas l’intention d’en rester là. 






Mamz’elle J xx

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