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2.04.2015

Chair de poule, champagne et glaçons




Silence.


Sur le lit, couchée à plat ventre, les mains attachées dans le dos, je garde le silence.

Tu ne m'as laissé que mes bas sur mes jarretelles et ma petite croix au cou. Du moins, c'est ce que tu croyais, au moment où j'étais encore debout, me laisser...

Ma jupe traîne sur le tapis de l'entrée. Ma chemise blanche sur le fauteuil du coin de la chambre. Mes escarpins... j'en sais trop rien. Mon veston est sous le lit. Ça s'éparpille si vite des choses inutiles.

Cheveux tirés vers l'arrière par un chignon plutôt chic, mais à demi défait.
Lorsque tu m'as conduite au lit, la main à la base de ma tête, tes doigts ont légèrement glissé dans ma crinière et ont même arraché une pince qui retenait en place cette épaisse chevelure foncée.


J'ai les yeux ouverts, les mains attachés, le cerveau en ébullition.

J'ai la chair de poule.
Je me sens excitée.
Oh, ça oui... et j'ai des frissons qui me parcourent le dos, les jambes et la nuque.
J'ai froid. J'ai chaud.

Pourquoi me laisses-tu attendre depuis cette éternité avant de faire quelque chose?

Je n'ai pas de réponse.
Comment pourrais-je.. je n'ai posé aucune question audiblement..

Tu restes debout, adossé à la vitrine.
À siroter le champagne que j'avais à la main quand j'ai cogné à la porte.
Que tu m'as arraché des mains avant de le planter dans le seau d'eau glacé sur le bureau près de l'entrée.


Silence.


Je cherche à t'entendre respirer.
Rien.

Tu ne bouges pas.
Je le sais par l'ombre de ton corps, sur le plancher que mes yeux fixent.
Tes yeux aussi me fixent.
Me scrutent.
M'observent... ton attention à mon corps pourrait me transpercer.
Il y a quelque chose de terrifiant à ne pas avoir de repères.
Mais encore plus grandiose, c'est de savoir que je ne sortirai pas d'ici sans ton parfum imprégné à ma peau.


Les minutes passent.
Je ferme les yeux.


Je t'entends t'agiter.
Tu te déplaces lentement.
Je ne sais pas ce que tu fais.
Tu te verses à boire.


Le volume de la radio s'élève un peu.
Et, soudainement, je semble reconnaître des sons.
Des sons.. que j'ai moi-même émis..

Je m'entends gémir, en tons et en nuances, sur des rythmes de respirations tantôt constants, tantôt saccadés. Ça me paralyse. Tu me renvoies la monnaie de ma pièce, comme un supplice.

De toutes les fois où je te savais occupé, en weekend familial, en pleine réunion au travail, sur un trajet avec un passager.. je te lâchais un coup de fil et sur ta boite vocale, mon seul message était mon orgasme.

Pas un mot. Pas un geste.
Pas une salutation ni une préparation mentale.

Juste des sons. Sortis de ma bouche, Entre mes dents serrées. Glissés de mes lèvres.
Des voyelles accouplées à des consonnes, sur une portée. Une envolée en montagnes russes d'orgasmes puissants.


Musique.


Je m'entends à répétition pousser des cris aigus, remplis d'intensité. Je me revois presque me tordre de plaisir au moment de les enregistrer, ces messages téléphoniques hors-standard. Lorsque je m'amenais jusqu'à l'agonie jouissive dans ma chambre, dans mon auto, dans les salles d'études du collège, dans les salles de bain de mon travail... chaque fois, une poussée d'adrénaline, une envie de t'avoir juste là.
Et à défaut de ça, je composais ton numéro..


Nous en sommes là aujourd'hui.
Là c'est moi qui subit délicieusement cette condamnation. Tu as monté un fichier d'une trentaine de minutes avec tous ces jolis cadeaux audios... Ça a sur moi l'effet d'une bombe.
Tu savais tellement ce que tu faisais au montage de cette longue mélodie jouissive.. 




Je suis sur le lit depuis plus d'une heure. Toujours aucune caresse.
Je suis sur le bord de m'endormir. Mais je sais que j'ai la chatte coulante et gonflée.
J'ose à peine bouger les hanches pour soulager un peu de ce picotement de désir.
J'implorerais de mon cul offert les fibres de ton corps de t'approcher pour au moins m'effleurer.. mais je ne le fais pas. Juste par la pensée, je pourrais t'amener jusqu'à moi.

Mais je ne pense à rien.
À rien d'autre qu'à mon bas ventre qui pulse et aux gouttelettes de cyprine qui s'écoulent de chaque côté de mes petites lèvres, béates et sensibles.

En fait, je crois que tu restes où tu es pour le simple plaisir de voir reluire ma mouille et mon bijou.
Tout ce qui luit dans la chambre.

Tout va vite dans ma tête.
Tu t'approches du lit.
Verre à la main.

Aaaaaaaaaaaah.

Tu viens de déposer un glaçon au haut de mon dos, et il glisse sur ma colonne avant de s'arrêter dans le creux de mes hanches.

Le contact du glaçon sur ma peau me rend folle. J'oscille entre l'extase et la rage.
La froid chaleureux ou la chaleur frigorifiante. Je saurais pas dire.
Je ne réfléchis pas.

Arrrrrrrrrrrrg.
Un autre glaçon.

Je n'ai le temps de dire, sur un ton intolérant, que «Qu'est-ce que tu fais?»

CLAP.

Ma fesse, la chanceuse, a enfin un contact avec ta main.
Mais c'est un contact de courte durée.

CLAP.
L'autre fesse maintenant.

CLAP. CLAP.
L'une suivi de l'autre.

Tu recueilles ma mouille du bout de l'index... ton doigt glisse doucement du bas de mon sexe en chatouillant la pointe de mon clitoris baignant dans le jus de mon excitation, pour remonter pendant un geste qui semble s'éterniser jusqu'à la naissance de mes fesses. Le son.. ce son spécifiquement.
Le son de ma mouille.
De cette offrande dont je te ferais cadeau tous les jours de ma vie.

Tu apportes cet index à ma bouche.
Je le déguste avec envie, mais dans le silence. Dans l'intensité. Dans la retenue.

Mon goût amer. Salé. Sucré.
Les arômes de mon miel.  Les effluves de mon sexe. J'aspire ce doigt, porté à ma langue comme un trésor, en te fixant dans les yeux.

Tu rougis.

Silence.

«Touche-moi.»

CLAP.

Hummm.. 


Silence.

Tu te lèves. Défais ta ceinture. Déboutonnes ton chemisier.
Tes pantalons tombent sur le plancher.
Tes souliers valsent.


Nu comme un ver, tu t'amènes devant mes yeux.
Tu restes là, toujours immobile.

Tu me testes.. clairement. Pendant que s'écoule les restes de glaçons, de chaque côté de mon bassin.


Ce que j'ai comme vue, le bas de ton corps.
Je vois ce sexe magnifique entre tes cuisses, ce sexe qui prend vie.

Je vois ton ventre, je dessine les contours de tes mains, de chaque côtés de tes hanches.

Tes jambes, solides et clouées au plancher.
Ton corps qui me ferait faire mille bassesses à cet instant.

Je ferme encore les yeux. Je prie pour que tu t'approches.
Je le veux si fort..

Et tu es là.
Ta queue juste devant mes yeux.
Je la hume.
Je la caresse du regard.
Moment charnel, mais doux.. tout doux...


J'attends un signe.
Dis-moi d'ouvrir la bouche.
Dis-moi de la lécher.
Dis-moi de te faire jouir.

Je suis condamnée à attendre.
J'attends longtemps. Et puis, tu t'éclipses.
Tu passes derrière moi, un genou puis l'autre sur le lit.

Tes mains enserrent mes fesses.
Tu les écartes.
Tes pouces inoccupés s'infiltrent jusqu'à l'entrée de ma grotte.


Je retiens juste à temps, un gémissement puissant.
Je peux te sentir sourire de fièreté, de me voir autant en contrôle, mais de me connaître assez pour savoir qu'en dedans, c'est le total combat.


Silence.

Et enfin, après près de deux heures de mutisme, tu me chevauches enfin.

Je te sens t'enfoncer en moi, presqu'à chaque millimètres.
Je sens le poids de mon jouet sur le mouvement lent et cadencé de ton pieu.
Tu y vas de longs mouvements lascifs, de longs soupirs communicatifs, de gémissements extatiques.

Tu détaches mes mains.
Prends mes poignets entre tes mains, les amènes au dessus de ma tête.
Passionnément, tu me fais l'amour.

Je pousse les hanches vers le haut pour mieux te recevoir.
Je suis au balancement près le métronome de ton corps. J'expire en même temps que toi.

La connexion est là.
Plus que jamais entre nous.
Tes mains dans les miennes...

Le premier orgasme me dévaste.
En suit un second, qui me pulvérise.



Je me crispe. Mes jambes s'emmêlent dans les tiennes.
Je ne sais plus où s'arrête mon corps et où commence le tien.


Tu te relèves un peu, te couches sur le dos.
Je passe un genou par dessus ta tête, te présente mon bijou.

De mon côté, je lèche ton sexe et le prend en entier dans ma bouche. Je le dévore. En empoigne avec tendresse la tige. En caresse avec désir le gland des lèvres, de la langue..

La tienne tournoie autour de mon abricot en tu bois mon jus jusqu'à plus soif. Tes doigts appuient, tirent, jouent à faire tourner mon bijou, toujours bien installé dans mon petit trou serré. Le mélange de toutes ces attentions est sur le point de me faire perdre la tête. J'en viens à oublier le temps qui passe.

Il faut que je change la donne. Ralentir le rythme..
Je me redresse. J'embrasse chaque centimètres de ta peau entre ton sexe et ta bouche...
Je me goûte sur tes lèvres.
Je te regarde avec envie.


Et pour finir en beauté cette montée à l'extase, je te chevauche, m'appuie sur ton torse.

Les quelques vas et viens qui concluent cette communion parfaite te propulsent vers un ciel inconnu, dans lequel je te conduis de mes baisers fougueux, la langue chatouillant la tienne, tes doigts creusant mes hanches à m'en laisser des traces.

Finissons le champagne. Il nous reste encore toute la nuit...







Mamz'elle J xx


4 commentaires:

  1. Ambiance et sensations parfaitement rendus. encore un superbe texte !

    Julien

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  2. C'est splendide d'attente, de désir, d'intelligence sensuelle. Et c'est merveilleusement raconté, merci :-)

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  3. Magnifique billet...j'aime beaucoup votre façon de nous mettre dans l'ambiance.

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