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6.18.2012

Le désamour d'une maîtresse

C'était un mardi après-midi. Chaud. 31° dans mon petit appartement en plein soleil, où le lit épongeait nos corps suants aussi bien que nos larmes. Où la musique du clocher de l'église résonnait contre les fenêtres ouvertes, se mêlant à notre épais silence rempli de chagrin. J'aurais eu envie de te serrer contre moi, mais la chaleur tuait mon désir. J'aurais eu envie de jouer dans tes cheveux, fièrement assise sur ton pieu et me laisser bercer par l'oscillation de ton corps, soumis, sous les puissants battements de ton coeur. Peu après 16  heures, notre histoire a véritablement pris fin. Je me surprends à me demander si c'en aurait été tout autant si j'avais loué une chambre d'hôtel, où l'air climatisé nous aurait laissé un peu de confort, avec un lit plus grand et plus invitant. Je me surprends à me demander si c'en aurait été tout autant si nous n'avions pas été dans mon logis, noyés dans mon quotidien, si j'avais eu un autre environnement que celui dans lequel je me tue à réfléchir à ma vie depuis si longtemps. Je me suis dit que nous avions fait le tour, que la passion était partie et que nous avions été au bout de notre histoire. Je me croyais prête à faire le deuil de l'homme que tu avais été pour moi. Je me pensais à l'abri de la vague d'émotion qui m'a sidérée quand tu as refermé la porte de ton auto avant de me lancer un dernier regard. Je me pensais capable de passer par dessus la peine que j'ai eu d'apprendre que ma confiance avait été durement trahie. J'ai surestimé mes capacités émotionnelles, et sous-estimé les sentiments que j'avais pour toi. 

Mercredi matin, au réveil, dans mon lit à peine défait, j'ai senti ton parfum. Je me suis remise à pleurer. Combien de temps va durer cette torture? Combien d'autre objets, souvenirs, endroits, vins ou parfums vais-je encore prendre comme un poignard au coeur, en pensant à nous? Sur combien de lettres de toi vais-je m'arrêter en faisant mes boites, pressée de relire et d'analyser le bonheur que nous vivions à l'époque? 

Je ne peux pas effacer cette année et demi en un clin d'oeil, c'est vrai. Je prends conscience de la chose à mesure que les jours passent et que je vois que les heures passées à penser à toi diminuent. Mais, aussi graduellement, j'ai peur que ça dure encore une trop longue éternité..

2 commentaires:

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  2. Le temps ne guérit pas mais il atténue la souffrance .

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