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6.26.2012

Ce que j'aime de moi-même

Je ne suis pas du tout du genre à aimer chaque parcelle de ma personne.
Surtout pas physiquement. J'essaie très fort de me convaincre qu'il y a pire. Mais il y a mieux, bien entendu.
J'arrive à trouver des super avantages à être ce que je suis; J'ai des yeux magnifiques qui me valent une demi-douzaines de compliments chaque jours; bien que j'aie un caractère fort, j'ai de la facilité à bien m'entendre avec tout le monde; je suis une personne versatile qui peut aussi bien se retrouver dans la pire débauche que dans la salle de bal la plus chic; j'ai une culture générale pouvant m'aider à tenir une conversation acceptable durant un long moment et j'ai un talent artistique qui me permet de laisser ma trace partout où je vais.

Ce que j'aime aussi de moi-même, c'est que j'ai deux façades à ma personne. Et plusieurs seront d'accord avec moi; je suis à la fois la fille la plus timide et réservée du monde lorsque les «spot-lights» ne sont pas sur moi, mais la plus excentrique et loufoque quand je suis le centre d'attention. Je peux être hyper discrète et passer inaperçue lorsque la situation l'impose, ou jouer la carte de la confiance et avoir du feu dans les yeux en d'autres circonstances.

Cela m'a permis de travailler dans différents domaines, de me faire des amis venant de milieux carréments distincts ou de jouer à des jeux dangereux avec les hommes..

J'aimais, par exemple, mon air inoffensif et un peu naïf quand je tombais face à face avec mon client préféré à mon ancien emploi. Il était avocat dans un firme bien connue ici à Québec. Environ 39 ans, il habitait une jolie maison non loin de mon ancien appartement, près du Parc où j'allais passer mes après-midi à étudier et à boire mon latté hebdomadaire le jeudi. Monsieur M.F. passait chaque matin après le gym, chercher son café-crème, prenait la peine de revenir me voir au comptoir pour me souhaiter une bonne journée et repartait en se retournant. Mes collègues le trouvaient «telllllllement» craquant avec ses yeux d'un bleu clair et perçant, sa cravate toujours super bien agencée à sa chemise et son parfum d'homme... Je crois que mes pommettes passaient au rouge écarlate quand il passait le hall du resto, mais j'arrivais à contrôler cette excitation et à redescendre les deux pieds sur Terre pour l'aborder. Ce que personne d'autre ne faisait.

Mes collègues balbutiaient comme des adolescentes, se sauvaient ou restaient à l'écart, espérant un sourire.

Un jour, il m'a dit: «Tu sais ce que j'aime de toi? Ton authenticité. La façon que tu as de regarder les gens direct dans les yeux. Mais encore plus. L'équilibre entre le mystère et l'envie de dévoiler qui tu es vraiment. Ici, tout le monde a l'air de se cacher et de jouer la carte du faux-professionnalisme pour ne pas aborder véritablement les gens.»

En 6 mois à le voir de façon quasi-quotidienne, j'aurais jamais osé imaginer qu'il me dirait quelque chose d'aussi percutant. Comme si j'avais fini par laisser tomber ma carapace de gêne qui me retenait de lui montrer qu'il ne me laissait pas de glace et que ça avait éveillé quelque chose entre lui et moi. Avant que je ne quitte le travail, je ne l'avais pas revu pendant presque 3 semaines. Puis, mon ancien collègue m'a mise au courant hier, que Monsieur M.F. me saluait et me souhaitait tout le succès que je méritais.

Je ne suis pas tellement difficile à trouver sur Facebook, vu mon nom très unique au monde. Estomaquée ce soir, en revenant du travail, je tombe sur un petit mot gentil en Message Privé:

  «(MON NOM),
quel nom sublime. Une poésie. J'ai réalisé que je pouvais prendre mon premier café à la maison tous les matins en évitant le line-up épouvantable du (NOM DU RESTO), mais j'ai aussi réalisé que j'allais le chercher pour te connaître davantage, pour percer le mystère (MON NOM). Il m'aurait fallu bien plus que ces quelques mois, j'en suis sûr, mais je crois avoir découvert quelque chose de très secret en toi. J'espère un jour recroiser ces yeux par hasard, ici à Québec ou ailleurs et y lire encore quelques lignes.

(SON NOM)»

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Là, je suis chez moi. Bien entendu, me connaissant, je savais que j'allais sauter de joie en lisant ce message! Je suis folle comme un balai, j'en reviens tout simplement pas encore. Mais, je me demande si je devrais lui répondre. Je me demande aussi vers quel genre de réponse je dois m'orienter.

Si je prenais pour acquis que ma réponse est la toute dernière chance que j'ai de lui laisser savoir ma véritable nature. Si je prenais pour acquis que mon message sera la dernière opportunité de lui laisser savoir sans filtre, sans sous-entendu qui je suis et ce que je veux, alors, est-ce que j'oserais lui dévoiler ma deuxième vie?

Ou est-ce que je devrais le remercier simplement et sans artifices et espérer que lui-même fasse le pas pour me joindre?

Alors là, je suis un peu foutue.


Mais ce que j'aime de moi-même, c'est que je suis totalement imprévisible et impulsive!

...la vie s'occupera du reste.

1 commentaire:

  1. Ce sont des rencontres comme celle-là qui font de nos journées, des journées remplies de bonheur. Enfin du monde cultivé qui aime jouer le jeu de la vie et prenne plaisir à vouloir décrypter des êtres mystérieusement magiques et magiquement mystérieux!

    Je suis, dans la vie, un Monsieur M.F. (mais sans compte Facebook ^^).

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