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7.09.2015

Rencontres


Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et créé un avant et un après. - E-E. Schmitt



Cette plate-forme d'écriture grand public a pour moi été, dans le passé et encore maintenant, une belle occasion d'exprimer mes opinions et émotions sans trop soulever de vagues dont je n'ai pas su me relever. Quelques milliers de nouveaux lecteurs par année, s'ajoutant à la masse quasi silencieuse de gens anonymes qui circulent sur la Toile à la recherche de confessions qui serait arrivée sur l'URL de mon blogue par hasard ou par miracle. Pour la plupart de ceux qui ont exprimé leurs impressions la plus grande part provenait des réseaux sociaux sur lesquels je prenais plaisir à publier des extraits inédits ou à faire de courts textes inspirés par le moment. Avouons-le, j'ai profité avec Twitter d'une bonne visibilité ces dernières années et c'est sans doute ce qui constitue un peu de la fierté de voir les chiffres et statistiques de circulation sur mes billets. Du moins, j'imagine que la couverture de mon compte avec mon cul en noir et blanc n'y est que pour un petite part de votre assiduité à suivre mes élans d'inspiration et mes aventures sexy.,.

Je n'ai jamais caché que j'aimais découvrir de mes lecteurs un peu de leur vie, du contexte de leur intérêt, ce qui les faisait vibrer, ce qui faisait en sorte qu'ils cliquaient «Suivre» sur le réseau du petit oiseau bleu. Parfois, je me suis permis de petits écarts. Comme de dévoiler mon identité. À l'époque où j'étais toujours en couple et où je me mettais sans doute en danger. Je l'ai fait par confiance la grande majorité du temps, mais j'ai eu aussi des ratées. Qui heureusement pour tout le monde, se sont soldées simplement et discrètement.

J'ai rencontré quelques personnes.
Pas des dizaines, mais celles que j'ai choisies.

Je me souviens de la première rencontre avec le tout premier qui a osé m'écrire ses commentaires sur mes écrits. Laigle. Si bel homme, frisé juste ce qu'il faut, avec qui ça a connecté tout de suite. Les jasettes, les courriels, les confidences. Puis, notre premier corps à corps. Et tout ce qui a suivi durant de belles années.

Cette belle aventure me donnait des ailes et me donnait également une envie de pousser un peu plus loin. J'ai ouvert mon Twitter quelques années plus tard, et j'ai connu des gens drôles, intéressants, coquins, intellectuels, artistes. D'autres, imbus d'eux-même, déconnectés, égocentriques et manipulateurs. Je me suis bien réfugiée derrière mon personnage pour apaiser ma crainte de ne pas être à la hauteur en tant que personne de cet intérêt qu'avaient ces inconnus de vouloir me parler de mes parties de jambes en l'air comme si on avait toujours été de grands amis. J'aimais, et j'aime encore, l'attention reçue de ces gens pour qui le divertissement de lire les frasques d'une vie peut-être vraie, peut-être inventée qu'est celle de Jade, capte un peu de leur imaginaire.

Par la bande, j'ai reçu des offres, des demandes coquines, des invitations auxquelles je n'ai pas toujours répondu. Quelques fois, je me suis fait prendre au jeu de la séduction sur le web et j'ai moi-même poussé un peu le destin pour que les rencontres que je désirais faire se produisent. Mais j'ai chaque fois attendu des semaines, des mois afin de valider si j'avais les nerfs assez solides pour me mettre sous la loupe de gens malveillants une fois de plus et risquer de perdre mon confort dans l'incognito.


J'ai souvent voulu que l'étincelle éclate parce que j'avais des attentes élevées.

Après des mois à entretenir la conversation, je me disais que ça allait naturellement se passer en vrai.
Mais ce n'est pas toujours ce qui s'est produit...

La peur m'a gagné, récemment.
Je n'étais pas dans une forme resplendissante et je souhaitais mettre de la vie dans ma vie. Je n'ai pas dosé mes standards et me suis assise devant quelqu'un de ce que je qualifie «quelques coches au dessus». J'aimerais que ça ne passe pas par un manque de confiance ou une timidité maladive, mais j'ai carrément figé. Je m'en suis voulu de m'être fait tellement une image idéale de cette première rencontre alors que quand je me mettais en scène dans mon imaginaire, j'étais tellement à l'aise que je me laissais porter par le moment. Mais une fois devant lui, quelque chose en moi s'est bloqué et j'ai combattu le démon de la honte de la première à la dernière seconde. Pourtant, durant des semaines, jours après jour, les envois de textos, les appels jusqu'à tard la nuit, les confidences et les échanges semblaient faciles et simples. J'avais hâte de le voir... et maintenant je regrette de m'être précipitée sans me demander si j'étais vraiment prête. Je ne lui ai pas offert une grande performance. J'ai manqué une belle occasion de me mettre en valeur. Enfin bref.

À quelques jours d'écart, je m'assoyais avec un tweep de longue date, avec qui j'ai eu quelques frictions (nous en rions aujourd'hui, mais ça m'avait beaucoup perturbé à l'époque) et ça s'est super bien déroulé, sans anicroche ni bavures. Pourtant, j'aurais pensé que vu notre passé un peu tumultueux, nous aurions encore des malaises ou des non-dits, mais absolument aucun. Une super soirée à se connaitre en quelques heures, avec un soleil couchant et une bière à la main. De bonnes circonstances pour réparer mon égo qui se cachait dans mon ombre pour ne plus faire face à la froideur du regard des gens. Ça m'a remise un peu des émotions des jours précédents.

Je me souviens d'une autre rencontre, il y a quelques années, où je m'étais égarée dans mes fantaisies de jeune femme. Où j'avais enfilé une robe courte et m'étais infiltré sur les lieux de travail d'un bel homme aux yeux bleus. Je ne sais pas pourquoi, il m'avait reconnu dès mon entrée. J'avais envie de savoir s'il allait me reconnaître, comment il allait réagir en ma présence. Cette journée-là, je jouais avec le feu. Parce que cette rencontre m'a marqué au point où je ne me suis pas remise de notre petite conversation sur le coin d'une allée de grande surface. Et depuis quatre ans, c'est toujours pareil quand je remets les pieds à cet endroit. Je me remémore. Des paroles, des regards. Les DMs qui ont suivi. Qui suivaient encore jusqu'à récemment. Cette rencontre, j'aurais grandement et sincèrement préféré qu'elle n'ait jamais lieu. Ç'aura été une des plus belles erreurs de ma vie.


J'ai de plus en plus cette impulsion de vouloir me retrouver dans ma bulle, de jouer un peu à l'anti-sociale pour éviter de combattre le démon qui se tue à me dire que je n'ai plus aucun intérêt pour personne, simplement parce que j'ai perdu tous ceux en qui je portais de forts sentiments.
Dans une période plutôt courte, dans des contextes différents, à d'autres bras. Pour des envies de changement. Pour des désirs d'aventures. Pour le voyage d'une vie.
Parce que ce que j'avais à offrir ne leur convenait plus, ou n'avait jamais vraiment convenu en fait...



Il y a des rencontres qui se font sans qu'on les pousse.
Sans qu'on les désire.
Sans qu'on les espère.

Il y a de ces rencontres qui ont lieu parce que la vie l'a décidé.
Parfois le timing est vraiment merdique. Parfois elles prennent des années avant de se faire.
Parfois, tout se passe bien et tout à coup, tout s'effondre.

Des rencontres qui nécessitent qu'on donne une chance au coureur ou un petit coup de pouce à la providence. Ou qu'on prenne un risque trop grand ou impliquant pour la survie de ce moment d'éternité.

Des rencontres où nous ne nous attendions à tout, où il ne se passe rien.
Où nous désirons si fort une embrassade passionnée au clair de lune et où ça se termine par deux becs sur les joues sous un lampadaire désuet.
D'autres où nous ne voulions que satisfaire le mystère derrière ce qui nous a mené l'un à l'autre et où les sentiments embarquent en crescendo jusqu'à faire penser que les chemins étaient tracés d'avance.


Des rencontres «vanille», avec la complicité naturelle sans arrière pensée. Desquelles on sort attendris et touchés, mais sans autre envie.

Des rencontres où à la seconde où les regards se croisent, où les peaux se touchent, il n'y a plus rien à faire sauf se rendre au bout de ça. Au bout de tout. Et ne jamais en revenir...






Mamz'elle J xx








7.03.2015

Psychanalyse en cours.

M'est passé par la tête une centaine de choses aujourd'hui.

Est-ce que j'ai payé Hydro?
Est-ce que j'ai pensé à mes vêtements de gym?
Je travaille où et à quelle heure ce weekend?
Suis-je due pour un changement d'huile sur mon auto?

Et j'ai la tête pleine de trucs un peu fous ces temps-ci. Parce que comme la plupart des gens, je concilie beaucoup d'heures de travail à peu d'heures de sommeil et quelques sorties sociales quand les opportunités ont du sens dans mon horaire. J'ai perdu un peu la trace de ceux avec qui j'avais l'habitude de sortir, d'avoir du fun, de festoyer à la seconde où j'ai décidé de devenir plus raisonnable (pas par choix, mais parce que je savais que dans les circonstances, si je me laissais aller, j'allais perdre le contrôle de ma vie) et ça n'a pas plu à la masse.

J'ai pensé à mes buts et mes désirs. Inconsciemment.
Parce que je le fais souvent... même, toujours. Je remets constamment à ma vue le fait que je ne suis pas où je voudrais être dans ma vie, à l'âge que j'ai. J'ai des aspirations un peu dingues et je ne sais simplement pas tellement comment les rendre tangibles et réalisables.
Enfin, c'Est le conflit intérieur de ma vie de choisir tous les matins entre tout foutre en l'air et partir... ou m'habiller et rentrer travailler.

Ça m'amène à ça; je suis allée faire un tour avec des collègues après le travail ce soir.
J'étais de la gang, la gentille fille avec quelques années au dessus de la moyenne. Réservée, un peu silencieuse, j'étais assise sur le siège arrière d'une voiture avec mes amis devant. Amis de 6 ans mes cadets, avec l'avenir devant eux. Et tout ce que je faisais, c'était pouffer de rire devant le futile de leur quotidien rempli d'anecdotes de danseurs et de consommation de drogue un peu excessive.
Le tout en respirant inévitablement l'effluve sympathique du cannabis qu'ils fumaient, stationnés dans une rue résidentielle avec du beat dans le tapis.

Il y a plusieurs détails de ma personne dont je ne suis pas tellement fière, ou qui à mes yeux, ne devraient pas être des paramètres de l'acceptation de soi. Certaines manies, certains réflexes, certains patturns dont je n'ai pas essayé de me débarrasser peut-être par lâcheté. Des traits de caractère qui m'ont servi plus d'une fois, mais qui dans certaines circonstances, m'ont nui. Des envie d'aventures. Des envies d'égoïsme. Des envies de tout en fait...

À l'opposé, il y a pourtant beaucoup de mes accomplissements dont je suis fière, que je me remémore en revivant le sentiment exact vécu à l'époque de la réalisation. Beaucoup de projets que j'ai mené à bien, De belles et bonnes choses dont j'ai fait preuve depuis des années. Des talents que j'ai développés, des buts que j'avais que j'ai atteints. Des relations humaines que j'ai travaillées et qui sont devenues solides et enrichissantes.

Puis, il y a eu tout le côté émotionnel que je n'ai jamais trop su gérer.
Ce qui m'a mené à des histoires abracadabrantes.
Qui ont soigné mon manque d'amour, qui ont flatté mon égo, qui m'ont fait connaitre de belles joies comme d'amères déceptions. Nul besoin de faire mes confessions ici, j'ai eu ma part de jouissances et mon lot de larmes depuis six ou sept ans. J'accepte, j'assume et je vis avec tout ce qui a été provoqué. Le bon comme le moins bon.

Plusieurs m'ont jugé sur mes actes, en total désaccord avec leur vision de la vie.
Plusieurs m'ont jugé sur une réputation et des rumeurs.
Plusieurs m'ont jugé sur des paroles que je n'ai jamais dites, mais que des gens ont souhaité répéter.
Plusieurs m'ont jugé pensant me connaître, à tort.
Plusieurs m'ont jugé s'attardant à mon personnage plutôt qu'à la femme derrière.
Plusieurs ont tiré des conclusions de leur propre analyse.

Que puis-je y faire? Rien.
Je peux seulement continuer de prendre les décisions qui m'importent, pour moi, laissant les autres prendre les leurs, pour eux.

Cette pensée fait son sens dans un univers qui ne saurait que m'atteindre, moi.

Par contre, je sais que des décisions prises de ma part ont affecté des vies autour de moi. Je ne peux rester insensible à ces faits. Et je ne prends pas le blâme total et complet de ce qui aurait pu arriver à ces gens. N'empêche, je me sens très mal.

Je pense que je ne suis pas la fille la plus heureuse au monde présentement.

Je n'ai pas trouvé mon bonheur encore.
Ni dans mes diplômes. Ni dans mon emploi du temps. Ni dans les bras ou les draps de quiconque.
Ni dans le calme du célibat. Ni dans la liberté que la vie me donne.

Mais je refuse que ceux que j'aime n'obtienne pas le leur, par ma faute.

Il est grand temps que je travaille à mieux me comprendre..
Psychanalyse en cours.


Mamz'elle J xx