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11.07.2016

Histoire à relais (La suite)

Si j'avais, un tant soit peu, tenu à mon orgueil habituel et que j'avais décliné, je me serais retrouvée quand même dans cette petite salle de bain étroite et éclairée froidement par des néons qui me donnent une mine malade, mais avec un peu moins de pression de devoir faire face au maladroit idiot qui se trouvait dans le corridor en face.

Et que faire quand je suis à 1h30 de mon départ, aucune envie de partir faire les boutiques à la hâte pour ne pas retarder ma journée avec un blouson bousillé et une envie incontrôlable de retourner à la maison me coucher pour faire passer la pilule. Cet enfoiré va me faire perdre ma zénitude..

Déboutonnant mon haut, je me rend compte (merde!) que non seulement le tissus est trempé, mais mon corsage beige et serti de petites pierres est tout aussi taché.
Ça par exemple, ça me fait sortir de mes gonds.

Pour éviter que le tout soit impossible à sauver, j'enlève mes vêtements et les passe sous l'eau.
Même chose pour mon soutien-gorge, pour lequel j'implore tous les saints du ciel de lui laisser la vie sauve. J'ai investi le quart d'une paie sur cet ensemble de lingerie européenne.
Par chance que je trimballe presque toujours avec moi un débardeur noire passe-partout et un foulard pour pouvoir me cacher un peu le buste... c'est aussi et surtout pour moi une façon de me prémunir contre les mauvaises surprises où je devrais trouver une tenue toute autre lors de mes déplacements.


Je glisse mes vêtements encore humides dans un sac plastique, j'ajuste mon débardeur et tente de mettre en place de façon stratégique le foulard à motifs de petits oiseaux gris, pour dissimuler mon absence de soutif sous mon haut.

En sortant de la salle de bain, il est toujours là, patient et le regard attentif.
Je le sens très insécure de la réaction que j'aurai face à lui. Je m'avance, lui tend le sac et lui dit sèchement: «Trouvons un nettoyeur, on fera connaissance après.»

Je me surprend à être à la limite entre caractérielle et désagréable. En même temps, il y a près de 500$ de fibres textiles qui courent à leur perte et je veux en sauver le plus possible. À croire que ma survie en dépend...

Du haut de mes escarpins, je sens ma poitrine libre sous mon débardeur, et l'impression est particulière à bien y réfléchir. Additionnée à mes bas mi-cuisse sous ma jupe-cigarette à taille haute et ce qu'il restait de mon ensemble de lingerie dont le tiers était désormais dans les mains de l'inconnu gaffeur, je me sentais à la fois honteuse et terriblement excitée.

Mais que se passe-t'il bien ?



...à suivre.


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