«Mathieu, arrête. »
-Excuse-moi Jade, je suis désolé.
-Non, c’est moi qui le suis. Je vais aller rejoindre les
autres. Je pense que ce serait bien si on ne s’approchait plus ce soir.
-Je suis d’accord, mais je sais aussi que c’est impossible. Je ne peux plus détacher mon regard du tien.
Il se passe quelque chose et tu le sens comme moi.
-Oui, mais non. On ne peut pas faire ça.
-Ce que moi je peux faire ne te regarde pas du tout. Sauf
dans ce cas-ci parce que c’est avec toi que je veux le faire..
Après un long moment
de silence, à le regarder vaguement, à combattre mon petit démon intérieur, je
suis partie rejoindre les autres. Déjà, des équipes avaient été refaites et les
festivités avaient repris bon train.
J’ai dansé pendant près d’une heure avec les autres, en oubliant ce qui s’était
passé précédemment, en essayant de remettre mes idées en place. Tout le monde
avait l’air heureux! Les stroboscopes donnaient une dimension électrique à ce
party d’Halloween et les plus rebelles jouaient à des jeux de calage avec des
balles de pingpong sous les blacklights.
Après un moment, j’en ai eu assez de me sentir épiée. De me sentir mal. De
vouloir repousser mon envie de me déchaîner entre deux draps avec l’homme qui
alimentait mes fantasmes les plus pervers de la soirée mais que je ne devais
plus approcher...Je n,avais paspeur de lui ni de ses réactions. J’avais peur
des miennes en fait. Je me retenais vraiment à deux mains pour ne pas l’entrainer
dans les toilettes des hommes et l’embrasser sur-le-champ. Je brûlais d’envie
de savoir ce que ses lèvres charnues cachaient. Je voulais deviner à quel
endroit il allait glisser ses doigts en premier… L’odeur de son après-rasage
restait imprégnée à mes sinus comme une marque d’ongles sur de la chair pâle...
Mais je cachais tellement bien mon jeu.
Je me suis approchée de mon amie Sarah pour lui annoncer mon départ.
«Je m’en vais chez moi finalement. Je paierai quand même ma partie de la
chambre comme promis, mais comme il est tard et que je n’ai pas les facultés si
affaiblies que ça, je vais rentrer en taxi.»
-Mais pourquoi? On vient presque juste d’arriver!
- Sarah, ça fait 4 heures qu’on est ici…
-Ah, ok, vu comme ça.. Mais tu as l’air en pleine forme et
tu voulais tellement lâcher ton fou avec nous ce soir! Pourquoi tu ne restes
pas encore un peu?
-Parce que je suis morte de fatigue. Et que j’ai un petit
peu trop fait passer l’assurance qualité du punch! Disons que rien ne parait
comme ça, mais la bouteille de vodka n’a pas servi qu’à diluer le jus.. De
toute façon, j’ai un million de choses à faire demain alors aussi bien être en
forme.
-Bon, alors bonne fin de soirée! Rentre bien..
-Bye Sarah, bonne soirée…
Et d’un signe de la main j’ai fait signe à tout le monde
avant de quitter la salle de quille, mon cellulaire à la main. J’étais dans le
lobby, mon manteau et ma bourse à mes pieds à regarder mes messages texte quand
j’ai entendu mon patron dire tout haut en fermant la porte:
«Je reviens de dehors et il y a un taxi qui attend! Jade,
dis-moi que tu ne pars pas tout de suite!»
-Oui, je suis crevée et je rentre.
-Moi je me donne la peine de venir ici et toi tu pars! Ça a
valu la peine…
-Écoute, tu n’es certainement pas venu que pour me voir
alors va continuer de t’amuser! La salle est pleine, la musique et bonne, tout
le monde est en feu! C’est loin d’être fini! Amuse-toi bien!
Je suis sortie dehors et il m’a suivie.
Il m’a lancé un regard défiant.
Glissant sa main de mon épaule droite à ma clavicule, je le sentais épouser la
bretelle puis le bonnet de mon soutien-gorge à travers ma robe. Sa main un peu
tremblante effleurait parfaitement la courbe de mon sein, et ses yeux ne se
détachaient pas des miens. Je pouvais deviner son pouls dans la façon qu’il
avait d’appuyer le bout de son doigt juste ce qu’il fallait pour que je n’aie
pas envie de le voir s’arrêter. Il a
approché son grand corps du mien. Une carrure imposante à côté de moi. Quelque
chose de rassurant et de naturellement dominant. Une chaleur divine. Passant sa
main gauche sur ma hanche pour s’appuyer sur l’un de mes reins, je l’ai senti m’attirer
vers lui.
Son nez flânait dans mes cheveux, sur ma nuque, sur mon épaule. Il couvrait de
baiser ma peau frémissante. Il respirait à ma tempe, laissant ses lèvres m’effleurer
les lobes..
«J’ai très envie de toi» qu’il m’a glissé en maintenant ma joue
collée contre la sienne, dirigeant à merveille nos bouches en direction l’une
de l’autre.
«Tu es si belle dans ta robe. J’ai vraiment envie de t’enlever
une à une les pièces de ce magnifique costume.»
Sa main glissait maintenant
contre ma fesse et arrivée au bas, il la pétrifiait doucement.
« J’ai envie de dégrafer ton soutien-gorge et de détacher
chacune des attaches de tes magnifiques bas.. » Je fondais. Je fermais les yeux
et gémissais déjà tout bas.. Son pouce glissait sur ma bouche, se glissait à
peine entre mes lèvres, me donnait envie de le lécher du bout de la langue.
Il m’a embrassée. Comme si sa vie ne tenait qu’à ce baiser.
Avec une intensité et une excitation que je ne lui connaissais pas. Que je ne
lui aurais jamais attribuée. Je pensais à la possibilité que quelqu’un sorte.
Je pensais à son statut, au mien. À la
suite. Je ne pouvais plus reculer. Mais je ne voulais pas non plus en rester
là. Partir sans que le fantasme se poursuive, se concrétise, s’accomplisse. J’en
étais là.
J’avais froid. Mon manteau était tombé sur le sol avant même que je ne l’aie
enfilé.
«Jade, tu me rends fou.. »
Je me suis éloignée, apportant avec moi bourse et manteau
dans le taxi qui allait m’amener chez moi. À travers la fenêtre du taxi, je le
regardais. Je lui ai soufflé un baiser..
Mais je n’avais pas l’intention d’en rester là.
Mamz’elle J xx
Elle était pleine de bon sens, cette ferme intention ;-)
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