Je suis couchée dans le lit après une soirée où tu semblais
prendre plaisir à remplir mon verre de ta vodka basse qualité. Toujours dos à
moi quand tu le faisais, avec toujours un peu moins de jus d’orange et plus de
glaçons..
Mais je résiste assez bien à l’alcool. Ce que tu ne te doutes pas.
Tu sors de la douche avec une serviette autour de la taille et tu arrive à la chambre alors que tes cheveux coulent encore un peu le long de ton cou. Tu sens mon shampoing Herbal Essence, aux fleurs d’orangers.
J’aime bien cette odeur.
Tu essuies ce qu’il reste d’eau de ton dos et tu lances la serviette dans le panier à lavage. En te retournant, tu te frappes l’orteil sur le coin de la commode. Je t’entends lâcher un sacre. Je me retourne, dans la pénombre de cette chambre dont la seule lumière provient de mon écran de veille d’ordinateur. Celui avec les poissons qui font des bulles, tu vois.
J’aime bien les choses ludiques.
Tu enfiles quelques autres blasphèmes avant de t’asseoir au pied du lit pour calmer ta douleur et je me lève un peu pour venir près de toi te rassurer. J’appuie mon menton sur ton épaule, et ma main caresse ton épaule. Je te dis de venir te coucher, que ça va passer.
Tu me réponds sèchement de te lâcher, que tu as affreusement mal.
Je te réponds d’un ton aussi expéditif que tu t’es cogné l’orteil, pas ouvert un poignet.
Je me recouche silencieusement, toujours dans les vaps.
Je t’entends maugréer. Je ne porte pas trop attention, essayant de dormir. J’ai la tête qui tourne un peu, je ne sais pas trop si je vais réussir à trouver le sommeil.
Tu te lèves du lit. Le silence est lourd. Comme l’atmosphère avant une grosse tempête.
Je ne comprends vraiment rien à ce qui se passe. Je ne t’ai jamais vu dans un tel état. J’ai une montée de colère, comme un instinct de survie, qui surgit en moi.
C’est lorsque je te crie; «C’est quoi ton crisse de problème?» que je commets la plus grande gaffe de ma vie.
J’ai attiré mes ennuis sans, à ce moment, le savoir..
-Toi, ma grosse crisse, tu ne me parleras plus jamais d’même!
------
Il est désolé, il ne sait pas ce qu’il lui a pris, il veut que je le laisse me prendre dans ses bras pour me réconforter. Qu’il me dit.
Profitant de ma naïveté. De mon attachement. De ma si grande envie d’être aimée.
Il a réussi à m’enlever tout ce que je possédais. Ma confiance en moi. Mon orgueil. Mon estime personnel. Je suis détruite, en pièce, il m’a si bien manipulée que je ne vois que lui et n’entends que ses mots.
Et ses mots ne sont pas des mots d’amour. Ce sont des mots violents.
Il me répète sans honte que je suis une grosse fille. Une grosse qui ne plaira jamais à personne. Mais que lui voit en moi une personne formidable et généreuse.
Il me dit que je dois lui faire confiance. Qu’il sait ce que je vis. Qu’il craint pour moi qu’on me rejette toute ma vie à cause de mon poids. Que je n’aurai que des amis, jamais d’amants. Que je ne suis rien si je ne suis pas la sienne.
Et j’y crois.
J’y crois dur comme fer.
Je ne supporte pas de faire face à la réalité qu’il me décrit. J’ai toujours rêvé de succès et d’amour, d’un prince charmant aux yeux verts ayant parcouru le monde, d’une vie à deux avec un homme qui ne voit que moi. J’y suis. Selon lui. Mais je ne vivrai jamais mieux.
Il manie ma personne et la force à être celle qu’il souhaite que je devienne.
Je ne dois plus lui tenir tête. Je ne dois voir que dans ses yeux. Et que ma vie ne tourne qu’autour de la sienne.
Ses commentaires me font l’effet d’un sédatif. Dès lors, je me mets à manger de moins en moins jusqu’à n’ingurgiter qu’un gruau par jour pendant un mois. Je bois continuellement du café noir ou de l’alcool. Je ne ressens plus la faim ni la soif. Je ne fais que survivre. Je souhaite que tous mes défauts fondent au rythme de la graisse sous ma chair. Et comme ça fond à bon rythme, je me conforte dans cette pensée magique et miraculeuse. Je minçis. Ce mois-là, 25 kilos en moins, je suis comme un zombie dans des vêtements trop grands mais je suis fière de voir que j'ai le contrôle sur au moins une chose; ce que j'avale. Mon ventre crie famine, lorsque j'ai trop faim, je cale une bière, je me couche dans mon lit et je dors. Au réveil. j'écoute de la musique ou la télé dans une doudou jusqu'à ce que je me rendorme. Je me sens faible. Mais je fais une taille de pantalon que je n'ai jamais connue de toute ma vie. Cette vie qui est devenue merdique et sans but.
Je veux être belle. Être désirable. Être tout ce que je ne suis pas pour lui plaire. Pour qu’il arrête de ma comparer à son ex-copine. Qu’il arrête de me dire que je suis tellement moins belle, moins attirante, moins intelligente qu’elle. Mais qu'il m'aime comme ça et que ce n'est que lui qui peut voir mon potentiel.
J’ai tellement envie d’être aimée. D’être parfaite. En tous points.
Lentement, je donne de moins en moins de nouvelles à mes amis.
D'ailleurs, mes amis me croient tellement en amour que personne ne se doute à quel point mon isolement est malsain. À quel point ma relation est malsaine.
Je ne sors plus de chez-moi sauf pour aller à mes cours et à la SAQ. Il me texte sans cesse. Me demandant à quoi je pense. Où je suis. Avec qui je parle. À quelle heure je reviens.
Et si je prends un peu plus de temps à répondre, il appelle.
Je prends ses gestes pour de l’amour. En fait, c’est une possessivité maladive qu’il a sur moi.
Je suis charmée qu’il ait tant d’attention pour moi.
Il me verse un verre. Toujours dos à moi. Je ne porte pas tellement attention, m’installant à table.
Il s’assoit avec moi.
Il me complimente. Me parle de mes yeux. Me parle de ma peau.
Je me sens en confiance. À nouveau.
Je lui raconte que ma mère m’a appelée et qu’elle aimerait que je vienne la voir ce weekend.
Je lui dis que sous l’effet de surprise j’ai tout de suite accepté et que j’ai joint un de mes amis pour co-voiturer avec lui.
«J’aurais aimé qu’on passe le weekend tous les deux.»
Ça fait près de deux mois que je n’ai pas vue ma mère. J’essaie de lui faire comprendre qu’on aura encore tous les autres weekends pour être ensemble mais que cette fois-ci, ça me ferait du bien de sortir de l’appartement, de voir mes anciens amis et d’être auprès des miens.
Il se fâche. M’accusant d’être ingrate, de ne pas voir qu’il fait tous les efforts nécessaires à ce qu’on soit un couple uni. Il me lance au visage que je le trahis, que je ne suis qu’une petite conne sans cervelle. Que si je pars ce weekend, lui aussi retourne chez-lui et qu’on ne se reverrait plus.
Je pleure à la table.
Je ne sais plus quoi penser. Je ne souhaite pas être celle qui aura saboté son couple au profit de sa famille.
Je reste seule, les yeux dans l’eau pendant une heure ou deux. Dans le silence, à boire la bouteille de vin. Aux petites heures, il se lève et revient dans la cuisine, une valise à la main.
Il me dit qu’il a besoin que je lui rende une décision sur mon weekend maintenant. Ses bagages sont prêts. Il me redit sa phrase-clé : «C’est vraiment ce que tu veux, que le seul homme qui puisse t’aimer parte et que tu restes toute seule?»
Je lui dis que je ne partirai pas.
Son sourire de victoire sur moi est à peine dissimulé derrière son masque de bon gars. Je le déteste de me faire me sentir comme la méchante de l’histoire.
Mais j’ai le sentiment que son pouvoir sur moi s’effrite. Plus je me montre entêtée, plus je le sens bouillonner de l’intérieur.
Il saute sous la douche.
Je suis dans mon lit. Perdue dans mes rêveries. Je n’ai pas encore atteint le sommeil profond et pourtant, mes jambes sont engourdies. Je sens mes lèvres se crisper, mon corps répond de moins en moins bien aux commandes que je lui envois.
Il apparait dans le cadre de porte. Il est nu. Il me demande
si je vais bien. Je lui dis que je me sens faible, que je suis un peu étourdie
même…
Il monte sur le lit. Passe une jambe de chaque
côté de mon bassin. Il tient mes bras au matelas et me dit qu’il a très envie
de moi. Terriblement envie.
Je voudrais bouger, mais je ne peux pas. Je lui murmure que
je suis fatiguée et que je n’en ai pas la force. Il me dit qu’il s’occupe de
tout.
Il commence à m’embrasser le cou. Puis les seins. Mais ses mains ne me caressent plus. Elles me forcent.
Je répète son prénom, j’insiste de plus en plus.
Il ne bronche pas. Il continue de me tâter le corps. Je veux bouger. Je veux crier. Je ne suis qu’une partie de ce que j’ai été. Ses grosses mains tordent mes cuisses, son haleine de vodka s’abat sur ma peau, jointe à ses morsures partout sur mon ventre et mes hanches, où je sens son érection. Son corps lourd est sur moi et mes membres ne bougent plus. Il n’y a que mes yeux pour constater ce qui se passe. Il met sa main sur ma bouche, pour limiter mes plaintes, enfonce son manche en moi, après avoir craché dans sa main comme un gros porc et s’être beurrer le gland avec sa salive. Je me sens comme un déchet. Je ne suis rien pour lui. Et je ne suis plus rien pour moi non plus.
Je perds de plus en plus conscience.
À ce moment-là, j’ai réalisé que je ne pouvais plus rien faire.
Mon instinct de survie est engourdi par l’alcool. Ou peut-être par autre chose. Ça, je ne le saurai jamais. Et honnêtement, j’ai encore trop peur de faire face à la réalité.
Je connais son passé de dealer. Je connais son passé de baiseur. Je sais que j’aurais pu être gravement blessée et en mourir de cette relation.
Je l’entends respirer au dessus de moi. Il gémit comme une fillette. Une odeur au mélange de fleur d’oranger et de Smirnoff directement sur mon visage. Le cocktail le moins euphorisant du monde. J’ai juste envie de vomir. Je veux qu’il arrête. Qu’il réalise ce qu’il fait. Qu’il prenne ses valises et parte. Je ne veux plus jamais le revoir. Et pour le moment je suis prisonnière d’un affreux pervers qui prend plaisir à me voir souffrir. À me voir pleurer. À me savoir complètement soumise et victime.
Quand il jouit, ses derniers coups de bassin me font mal. Terriblement mal. Physiquement, tous les endroits sur mon corps où il s’est appuyé pulsent. La douleur est telle que je crois avoir au moins une épaule abimée et je sais que les blessures de surfaces telles que les ecchymoses et les morsures resteront. Elles seront les seules témoins de ma nuit. Alors que je ne me souviendrai de rien. Psychologiquement, je suis terrorisée. Je ne saurai pas lui faire face au matin, quand je me réveillerai dans un état piteux, le corps couverts de souvenirs et vidée de mon énergie.
Il commence à m’embrasser le cou. Puis les seins. Mais ses mains ne me caressent plus. Elles me forcent.
Je répète son prénom, j’insiste de plus en plus.
Il ne bronche pas. Il continue de me tâter le corps. Je veux bouger. Je veux crier. Je ne suis qu’une partie de ce que j’ai été. Ses grosses mains tordent mes cuisses, son haleine de vodka s’abat sur ma peau, jointe à ses morsures partout sur mon ventre et mes hanches, où je sens son érection. Son corps lourd est sur moi et mes membres ne bougent plus. Il n’y a que mes yeux pour constater ce qui se passe. Il met sa main sur ma bouche, pour limiter mes plaintes, enfonce son manche en moi, après avoir craché dans sa main comme un gros porc et s’être beurrer le gland avec sa salive. Je me sens comme un déchet. Je ne suis rien pour lui. Et je ne suis plus rien pour moi non plus.
Je perds de plus en plus conscience.
À ce moment-là, j’ai réalisé que je ne pouvais plus rien faire.
Mon instinct de survie est engourdi par l’alcool. Ou peut-être par autre chose. Ça, je ne le saurai jamais. Et honnêtement, j’ai encore trop peur de faire face à la réalité.
Je connais son passé de dealer. Je connais son passé de baiseur. Je sais que j’aurais pu être gravement blessée et en mourir de cette relation.
Je l’entends respirer au dessus de moi. Il gémit comme une fillette. Une odeur au mélange de fleur d’oranger et de Smirnoff directement sur mon visage. Le cocktail le moins euphorisant du monde. J’ai juste envie de vomir. Je veux qu’il arrête. Qu’il réalise ce qu’il fait. Qu’il prenne ses valises et parte. Je ne veux plus jamais le revoir. Et pour le moment je suis prisonnière d’un affreux pervers qui prend plaisir à me voir souffrir. À me voir pleurer. À me savoir complètement soumise et victime.
Quand il jouit, ses derniers coups de bassin me font mal. Terriblement mal. Physiquement, tous les endroits sur mon corps où il s’est appuyé pulsent. La douleur est telle que je crois avoir au moins une épaule abimée et je sais que les blessures de surfaces telles que les ecchymoses et les morsures resteront. Elles seront les seules témoins de ma nuit. Alors que je ne me souviendrai de rien. Psychologiquement, je suis terrorisée. Je ne saurai pas lui faire face au matin, quand je me réveillerai dans un état piteux, le corps couverts de souvenirs et vidée de mon énergie.
Il se relève. Me gifle une dernière fois. La dernière fois
de sa vie.
Puis, il passe sa main entre mes cuisses pour ramasser le foutre qui sort de ma chatte.
Il me l’étend sur les cuisses et le ventre. Il me crache dessus en me criant « Tu vaux pas plus qu'un gros tas de marde.»
Puis, il passe sa main entre mes cuisses pour ramasser le foutre qui sort de ma chatte.
Il me l’étend sur les cuisses et le ventre. Il me crache dessus en me criant « Tu vaux pas plus qu'un gros tas de marde.»
Je sens dans son
geste tout le mépris dont je suis victime. À cet instant précis, si j’avais eu
la force de le faire, je me serais enlevé la vie. Il est parti tout de suite après.
Je sais qu'il a volé mon argent dans mon porte-feuille pour se payer le taxi et le bus vers sa ville d'origine.
Mais 100$, c'est pas trop cher payé pour avoir la vie sauve.
Je sais qu'il a volé mon argent dans mon porte-feuille pour se payer le taxi et le bus vers sa ville d'origine.
Mais 100$, c'est pas trop cher payé pour avoir la vie sauve.
Je fixe le plafond, alors que quelques larmes s’écoulent sur
mes tempes. Je ne sais plus trop bien pour quoi je pleure. Je suis un peu
confuse. Je ne réfléchis pas. Il ne se passe rien dans ma tête. Un gros blanc
de mémoire. Mais je sais au fond de moi qu’il se passe quelque chose. Je sais
que dans mon trou noir réside les gestes d’un trou de cul.
En 4 mois, il m’a enlevé ce que j’avais mis 17 ans à construire. C’est-à-dire, moi.
4 mois de destruction que je tente de dépoussiérer depuis 4 ans.
En 4 mois, il m’a enlevé ce que j’avais mis 17 ans à construire. C’est-à-dire, moi.
4 mois de destruction que je tente de dépoussiérer depuis 4 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Laissez-moi vos commentaires, j'apprécie vos réactions!